Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

----------

LES PETITES JOIES QUOTIDIENNES 


Une femme, au plus haut degré «plaignarde», demandait, un jour, à une autre, le secret de son inaltérable sérénité.

Cette voisine, ou amie, était pourtant une personne âgée, à qui les épreuves n’avaient certes pas manqué. Avec un rayonnement de joie elle répondit aussitôt:

«Ma chère, je tiens un journal des joies quotidiennes.

Un... quoi?

«Un journal des joies quotidiennes. Il y a fort longtemps que j’ai appris que, si sombre soit-elle, il n’y a pas de journée qui n’ait son rayon de soleil. Aussi, me suis-je donné la tâche de confier au papier ces mille petites choses qui, pour une femme, sont souvent de grande importance.

Comme jeune fille j’ai entrepris de tenir un livre de comptes pour chaque jour de l’année. Je n’y inscris guère que de minimes détails: l’achat d’un vêtement neuf, un entretien avec une amie, une attention de mon mari, le don d’une fleur, un livre, une promenade à la campagne, une lettre, un concert, une course en bateau.

Mais tout s’inscrit dans mon livre; et lorsque je m’aperçois que la mauvaise humeur me guette, je le prends vite et en lis deux ou trois pages, qui me rappellent combien je suis une femme heureuse et bénie.

Vous pouvez bien jeter un coup d’œil dans mon trésor, si vous le désirez.»

Et lentement, la voisine intéressée tourna les pages du livre en lisant ça et là le contenu. Elle y trouva, par exemple, cet inventaire d’une journée:

«Reçu une lettre de ma mère»;

«contemplé un beau lilas à une fenêtre»;

«retrouvé une épingle perdue»;

«reçu de mon mari quelques roses».

Çà et là figuraient aussi quelques courtes citations de vers ou de prose, souvenirs de lectures faites dans la journée, et qui faisaient de ce livre un recueil de belles et bonnes choses.

Et avez-vous eu chaque jour signaler quelque joie? demanda la femme «plaignarde».

«Chaque jour, lui fut-il répondu car, chaque jour, je tenais à être fidèle à mon dessein».

Et continuant encore un peu; lire, l’amie entrevit ces lignes émouvantes:

«II est mort, sa main dans la mienne et en ayant mon nom sur ses lèvres», et cette mention était suivie de vers qui révélaient le secret d'une chrétienne soumission.

En avant 1914 02 07


 

Table des matières