Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LA SUBLIMITÉ DU SERVICE 


Par le Général

La vie humaine est un état de service. Les hommes et femmes véritablement grands sont ceux qui servent le mieux.

«Quiconque d’entre vous veut être le premier sera le serviteur de tous», a dit le Seigneur Jésus.

Voici le principe selon lequel la grandeur de l’homme doit être mesurée, non d'après ses capacités ou ce qu’il possède, mais d’après l’importance du service qu’il rend. Personne n’est ou ne sera vraiment grand, sauf de cette manière!

Ni richesse, ni talents, ni honneurs, ni position, ni pouvoir, ni intelligence, ni renom, ne peuvent rendre un homme grand, à moins qu’il n’emploie toutes ces choses au service d’autrui, et même, dans ce cas, c’est surtout le service qui l'élève plutôt que les moyens qu’il emploie.

La petite ouvrière de fabrique que je connais, qui dépense ses rares moments de loisir et une bonne partie de son gain à soigner une jeune fille aveugle et sans amis, qu’elle a rencontrée il y a un ou deux ans dans une réunion de l’Armée du Salut, est bien plus grande que quelques-uns des riches et des nobles de son pays, dont l’énorme fortune et les avantages de la haute position ne sont dépensés que pour leur propre bien-être.

Le laborieux ouvrier de fonderie qui rarement manque une réunion en plein air et qui, chaque dimanche, d’année en année, se consacre à une bande de Juniors, qui les aime et se donne la peine de les instruire, est probablement plus grand aux yeux de Dieu que le membre du Parlement qui se rend à la Chambre des Communes pour défendre les intérêts de son district, ou que l’évêque du diocèse où il habite.


Notre religion n’est pas ce que nous avons,

mais

CE QUE NOUS SOMMES.


La grandeur ne se démontre pas par ce que l’on reçoit, mais par ce que l’on donne — non en se laissant servir, mais en servant les autres.

Dans un naufrage, l’homme noble n’est pas celui qui s'empare d’une chaloupe pour se sauver ainsi que sa famille, quel que soit son nom et son titre. L’homme vraiment noble est celui qui, sans s’inquiéter du danger qu’il court, reste sur le navire prêt à sombrer, jusqu’à ce que tout le monde à bord soit en sûreté et ne songe qu’en dernier lieu à son propre sauvetage.

Il y a néanmoins différents mobiles qui peuvent pousser au service. Même ceux qui servent pour gagner possèdent une certaine grandeur qui manquent à ceux qui ne servent jamais.

Les gens obligés de servir sont, en réalité, plus grands que ceux qui ne font rien du tout. Plus d’une petite fille de cuisine harassée, travaillant du matin au soir parmi ses marmites et ses casseroles, sans qu’on lui dise «merci», parce qu’elle doit travailler ou mourir de faim, est certainement plus grande aux yeux de Dieu que sa belle maîtresse qui passe son temps au salon ou à la promenade.

Et le service accompli uniquement dans le sentiment du devoir, sans émotion, sans ambition, ni attente, simplement parce qu’il doit être accompli, celui-là aussi élève l’homme. Le soldat mourant à son poste, non parce qu’il aime la cause pour laquelle il combat, mais seulement parce que la besogne doit être faite et que son devoir est de lutter à son poste, n’est-il pas plus grand que les gens qui restent chez eux à leur aise, où il ne font que causer et savourer leurs bons dîners? 


Mais le genre de service qui élève plus que tous les autres, c’est celui qui vient de l’amour.

C’est le plus sublime de tous et pourtant le plus facile à accomplir.

Tout en se rapprochant de ce qui est divin, il se trouve à la portée de l’homme. Par lui les plus simples devoirs deviennent une échelle, au moyen de laquelle les plus humbles peuvent monter jusqu’au trône de Dieu, où les attend la récompense éternelle.

Dans le royaume des cieux, ceux qui recevront les plus grandes marques de distinction seront ceux qui auront le plus aimé.

En avant 1914 01 31


 

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