Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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POUR CHRIST DANS LA FABRIQUE 


Le petit groupe était retourné à son travail. La jeune Salutiste agissait tout autrement que ce quelles avaient supposé. Comment pouvaient-elles raisonnablement objecter à quelqu’un qui disait: «Dieu vous bénisse!» puis vous offrait une tasse de café?

Cependant elles n’étaient pas encore battues et Lise assurait qu’elles passeraient un bon moment lorsque la Salutiste se mettrait en colère. Les directeurs de la fabrique étaient très satisfaits du travail bon marché qu’ils obtenaient de ces jeunes filles et leur laissaient beaucoup de liberté dans leur travail. Par conséquent, les occasions de tracasser Annie ne manquaient pas. Celle-ci fut rudement mise à l’épreuve.

Elle accepta le tout tranquillement, presque joyeusement, car c’était comme un sceau à sa vie de disciple. Quelquefois le démon lui avait dit tout bas qu’elle n’était pas réellement sauvée, et cela l’avait rendue misérable. Maintenant elle s’appliquait ces paroles: «Bienheureux sont ceux qui sont persécutés pour la justice, car le Royaume des cieux est à eux.»

Le Seigneur qui était mort pour elle la laissait souffrir pour Son nom; donc elle était bien à Lui et Lui à elle pour toujours! Ces pensées grandirent en elle jusqu’à ce qu’un jour, après une journée spécialement pénible, elle quitta la fabrique avec une telle joie dans le cœur, qu’il lui semblait pouvoir s’élancer dans les airs.

Ce soir-là elle sortit promptement et se mit à chanter à haute voix, comme pour soulager son cœur: Mon Sauveur me suffit, Jésus me satisfait, Il me suffit!

Elle vit bientôt Lise marcher à son côté et la considérer avec étonnement et une sorte de crainte.

Oh! ma chère Lise, que je suis contente de vous voir. J’ai souvent désiré faire route avec vous; venez-vous par le même chemin que moi? demanda-t-elle, le visage brillant d’amour pour sa pire persécutrice.

J’ai été brutale envers vous, murmura Lise. J’ai abîmé votre travail, excité les jeunes filles pour vous faire renvoyer de la fabrique, je ne vous ai jamais dit que des paroles dures et lancé des regards méchants et vous m’appelez: «Chère Lise», et vous paraissez aussi heureuse qu’une hirondelle? Tandis que — Ô Dieu, aide-moi — je me sens si misérable que je me détruirais volontiers, quand je pense à ce que vous êtes et à ce que je suis!

Dites-moi ce qu’il y a? Qu’est-ce qui vous fait nous aimer quand nous vous méprisons, vous fait chanter quand nous soupirons — ou jurons?

L’amour de Dieu, dit Annie simplement.

Elle emmena chez elle pour souper la fière Lise, puis elle la conduisit à la réunion de l’Armée.



* * *


J’ai fini l’histoire — du moins en ce qui concerne Lise — telle qu’elle nous a été envoyée par la camarade qui a relevé ces faits pour esquisser la vie salutiste à la fabrique.

Lise est maintenant une bouillante salutiste. Elle porte l’uniforme y joue du piano et fait partie de la brigade de chants d’un de nos principaux Corps. Elle a supporté beaucoup de persécutions à la maison, mais son père et sa mère, voyant le grand changement qui s’est opéré en elle, ont commencé à suivre les réunions de l’Armée, tandis que ses frères sont des Juniors.

La dernière fois que j’allai dans son Corps, elle chanta un solo: «J’ai tout donné pour Jésus», et elle rendit un très beau témoignage. Inutile d’ajouter que d’autres jeunes filles trouvèrent le Sauveur à la fabrique et que la fidélité d’une Salutiste a gagné le respect de tous pour l'Armée.

En avant 1914 01 17



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