Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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SAUVONS LES ENFANTS


Nous ne saurions nous lasser de le répéter:

La société actuelle est de plus en plus malade, elle perd de vue, chaque jour davantage, le bon, le droit chemin, elle est aveuglée par ses passions désordonnées, elle a contracté des habitudes déplorables d’indifférence et de laisser-aller pour tout ce qui est du bien, du beau, du bon, tout ce qui est spirituel et pur.

Il est bien certain qu’il y en a toujours 7.000 qui n’ont pas plié le genou devant Baal, mais, hélas! que ce chiffre est petit à côté des... millions qui restent! D’où vient ce fléau qui résiste à tous les efforts, à toutes les réformes, sociales ou autres?

C’est bien simple.

Ces pécheurs, ces indifférents, CES ADORATEURS DU VEAU D’OR DONNENT NAISSANCE À D’AUTRES PÉCHEURS, d’autres indifférents comme eux.

Pires qu’eux, car dans le domaine du mal, plus que dans celui du bien, cela marche en progressant. Le mal s’étend, nous marchons vers l’abîme!

Voyez ce couple qui se lamente sur la perte d’un bébé adoré, c’est le quatrième qui s’en va.

Pourquoi?

Est-ce châtiment de Dieu?

Non! C’est simplement la récolte de semailles antérieures.

Le père a été un buveur pendant de longues années et les enfants qu’il a procréés ne peuvent pas vivre, parce qu’ils ont de l’alcool dans les veines au lieu de sang pur.

Voyez aussi cet homme, l’honneur de son village: il s’est acquis un grand nom, il est respecté, mais il est profondément triste, pourquoi? Son fils vient d’être jugé et condamné à une prison infamante pour avoir méprisé la loi du mien et du tien. Il a volé.

Pauvre père, tu es à plaindre, mais REPASSE UN PEU DANS TA MÉMOIRE SI TU AS ÉTÉ VRAIMENT UN ÉDUCATEUR POUR TON FILS.

N’est-ce pas toi qui lui as enseigné dès son jeune âge, que pour réussir dans la vie, il faut posséder le «tout puissant Louis,» et que pour le conquérir, il faut savoir se débrouiller Mais tu n’as pas prévu où ce système débrouille allait le conduire.

Voyez cet autre père de famille, le front plissé, il n'ose regarder autour de lui, il sent que tous les regards de ses voisins le suivent. Qu’a-t-il fait? Rien. Ce sont ses enfants qui ont mal tourné!

La fille aînée à 18 ans est partie pour la ville pour y chercher une place au mirifique salaire de 100 à 150 francs par mois, logée, nourrie. On sait ce que cela veut dire.

Des deux garçons l’un est déjà nourri aux frais de l’État à la Guyane en récompense de ses bons et loyaux services envers la société des monte-en-l’air, vulgairement appelés cambrioleurs.

L’autre est la terreur du foyer paternel par ses exigences d’argent, ses menaces et sa persistance à penser que le travail n’est pas digne d’un être humain!

À QUI LA FAUTE, pauvre père? À toi le plus souvent.


Quels exemples as-tu donnés à tes enfants, quand ils étaient petits?

Où les conduisais-tu pour les instruire?

Où allais-tu puiser de nouvelles forces morales pour continuer le combat de la vie?

Au bar! Et tes enfants t’y ont suivi!

Tu jurais, tu mentais, tu fumais, et tes enfants ont appris de toi ces vilaines choses. Si l’alcool est un poison, (n’en déplaise à Duclaux) le tabac est un toxique, il engourdit les sens, il atrophie l’intelligence du jeune garçon, et peut-être que, si ton jeune fils est un fainéant, c’est parce qu’il fume trop.

Le tabac incite à boire, une chose en entraîne une autre


Ce que l’homme sème,

c’est ce qu’il moissonnera.


Tu as semé une mauvaise semence, pauvre père, et tu récoltes une mauvaise graine.

La mère aussi a sa grande part de responsabilité dans le départ de sa fille.

N’est-ce pas elle qui lui a inculqué l’amour de la toilette, le goût des plaisirs mondains et combien d’autres choses!

On pourrait multiplier les exemples à l’infini. La sagesse antique disait déjà ceci:


Les pères ont mangé des raisins verts

et les dents des enfants en ont été agacées.


Il y a 60 ans, nos départements séricicoles (élevage du vers à soie) étaient voués à la ruine: une maladie mystérieuse, appelée la pébrine, parce que les vers qui en étaient atteints présentaient leurs pattes en avant comme un chat quand il veut griffer. Le mal gagnait du terrain chaque année, bientôt l’Italie fut atteinte l’Espagne, l’Autriche et jusqu’à la Chine. Il n'y avait que le Japon qui fût indemne.

À cette époque notre grand Pasteur avait déjà fait parler de lui par ses étonnantes découvertes des infiniment petits; on fit une fois de plus appel à son savoir pour sauver le Midi ravagé. Il accepta cette tâche difficile. Il ne tarda pas à reconnaître dans la pébrine, une maladie héréditaire des vers à soie, redoutable parce qu’elle se transmettait de père en fils ou plutôt de mère en fille, car c’était surtout le papillon femelle malade qui pondait une graine (c’est le nom donné aux œufs de vers à soie dans le pays) malade, laquelle, l’année suivante, donnait naissance à des vers qui ne pouvaient pas accomplir leur rôle dans la vie, c’est-à-dire faire un cocon.

Pasteur démontra que la contagion de la pébrine se faisait de deux manières, soit sur une même claie, dans une même éducation, quand un ver passait sur un autre ver corpusculeux, enfonçait dans le corps de celui-ci les crochets piquants des extrémités de ses pattes et apportait la pébrine à d’autres vers; soit encore quand la nourriture des vers était souillée par la matière excrémentielle infiniment contagionnante.

Le seul remède était une régénération complète de l’espèce, il n’y avait pas d’autre issue. Il fallait sacrifier tout œuf suspect, détruire tout papillon corpusculeux le salut de la sériciculture était à ce prix.

Recommencer sur de nouvelles bases avec des graines saines exemptes de pébrine. Il me semble que tout rapprochement est superflu.

Cependant d’où nous vient le mal qui nous ronge? DU PÉCHÉ ORIGINEL!

Par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et a corrompu tout le reste de l’humanité.

Vous aurez beau multiplier vos remèdes, formuler de nouvelles règles de morale, construire des gymnases pour développer le physique de notre jeunesse qui pousse, rien n’y fera.

La «pébrine humaine» est héréditaire, le mal est plus profond qu’on ne pense!

Que faut-il faire?

Il faut «pasteuriser» la société!

Et cela en suivant la méthode de notre Grand Pasteur JÉSUS Il est venu parmi nous, le Roi des rois, il a fait le voyage du Ciel sur la terre, il s’est installé dans une pauvre hôtellerie qui était bien loin de réunir le confort de celle de Pont-Gisquet, et de là, il a rayonné dans tout le pays, éduquant le peuple, lui enseignant le remède à tous ses maux:

La conversion, la nouvelle naissance!

«Il faut que vous naissiez de nouveau», disait-il, «le salut est à ce prix!»

La vieille nature est corrompue, souillée, perdue, il n’y a rien à faire avec elle, elle est couverte des corpuscules du péché!

JE SUIS (Jésus) le nouveau principe de vie, suivez-moi, obéissez-moi, prenez exemple sur moi, et vous serez sauvés.

Et surtout laissez venir à moi les petits enfants, avant que le péché ne les ait stigmatisés, que le vautour n’ait enfoncé ses griffes infectées dans leurs jeunes cœurs encore purs.

Sauvons les enfants, mes camarades, cherchons-les partout, dans les rues, sur les places, le long des haies.

Vaccinons-les contre le mal, en FAISANT ENTRER DANS LEUR CŒUR LA HAINE DU MAL ET L’AMOUR DU BIEN.

Conduisons-les au Christ, Divin Pasteur, et c’est ainsi que nous arriverons à établir le Royaume de Dieu sur la terre.

Victor Seydel.

En avant 1914 01 10



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