Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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ESPÉRANCES POUR LA NOUVELLE ANNÉE


Par le Brigadier Jeanmonod

Vers Dieu, en cet instant, mon âme s’élance. Vers toi, ô Dieu Sauveur! Souverain de tout ce qui vit et palpite, créateur de toutes choses, comme tu es admirable en tout!

Admirable en conseils, magnifique en moyens, admirable par cette grandeur immense que nous n’apercevons qu’indistinctement, mais dont l’étendue dépasse de beaucoup tout ce que nous pouvons concevoir!

Tu es admirable, ô Dieu, par ces univers et ces mondes créés si merveilleusement, et jetés brillants, par millions et millions, dans les infinis.

Aussi, je désire que tu viennes en cette nouvelle année illuminer la route qui sera avec ton aide et dans ta volonté parcourue durant ces 305 étapes de 1914.

Que ces lignes soient écrites pour te glorifier, comme une fleur cueillie dans le vaste enclos des expériences personnelles et qu’elles te soient offertes comme une louange, car tout ce qui vit espère en Toi, et Tu tires Ta louange de toutes choses.


Tout ce qui est animé, chante Ta gloire et Ton éternité de vie, depuis le chant matinal de l’oiseau insouciant, jusqu’aux rugissements du lion dans les vastes déserts où il promène sa royauté et sa terreur. Le parfum des fleurs, les souffles du soir qui rafraîchissent quand les chaleurs du jour ont passé, les tempêtes, les ouragans, l’éclair qui sillonne l’espace comme l’onde murmurante qui jaillit des sources vives, tout redit dans son hymne:

Gloire au Dieu Tout Puissant, dont nous sommes les bien modestes et imparfaits serviteurs. Tu fais, ô Dieu, des vents, tes messagers, et des flammes de feu, tes ministres. Tu es aussi dans les souffles doux et subtils, dans les brises qui passent pour attendrir, apaiser et consoler.

Ô Dieu, tout espère en Toi et vibre pour Toi, depuis l’humble passereau qui ne tombe pas à terre (sous le plomb meurtrier du chasseur! mystère, sans ta volonté.

Nous espérons en toi pour les affaires de la vie présente, dans les dangers, les souffrances, les luttes et les jours enténébrés.

Oui, vers Toi, ô Dieu miséricordieux et puissant, nos bras se tendent, nos yeux se lèvent et notre cœur, troublé, ému t'implore. Et voici, quand les choses du présent disparaissent, que les agonies nous saisissent et que les puissances de la mort nous environnent, Tu es, Tu demeures la suprême, l’éternelle ressource, l’abri sûr; en Toi notre être trouve l’assurance de la vie et le bonheur promis en cet au-delà, cime immense où ta bonté nous portera. Où irions-nous? à qui s’adresser, Tu as les promesses du temps présent et de la vie éternelle.


Comment te louer, Seigneur?

Ce ne sont pas seulement des paroles qui rediront ce que tu es, car TU REGARDES AU CŒUR.

Pour te louer nous voulons T’aimer, T’aimer, dis-je, dans les jours de jeunesse (passés pour nous) comme quand les ans viennent nous courber vers la terre, et blanchir nos fêles.

Oui, Seigneur nous voulons t’aimer, te servir, dans les jours ensoleillés, comme dans les heures difficiles.

Nous voulons t’aimer et par l’amour rester bons, vertueux, devenir saints; c’est par l’amour que l’on peut te voir, te connaître, te comprendre et comme Moïse redescendit le visage tout resplendissant de joie parce qu’il t’avait entrevu. Nous aussi, à genoux, à tes pieds nous recueillerons une joie immense, cueillie à la frontière de l'Éternité, apportant à ce monde qui a besoin pour croire et se convertir, de voir des hommes et des femmes qui descendent des Thabors.


Ô Dieu, toi aussi à travers les siècles, dans cet inconnu lointain avant que le monde fût et dont tu étais, là dans l’immensité du présent éternel, tu as su ce que c’était que de souffrir, en rencontrant les ingratitudes. Comme ce dut être douloureux, ô divin Père, à ton cœur si tendre et si aimant, que de voir tant de tes créatures te méconnaître volontairement et se rebeller, refusant de marcher par l’obéissance dans les voies de sainteté et de coopération.

Ton inépuisable bonté ne s’est ni lassée ni épuisée, et comme le soleil éclaire le monde depuis les anciens âges, répandant ses clartés, ses rayons sur les bons et les méchants, ton amour pénètre toujours chaque cœur, réveille chaque conscience. Tu ne t’es jamais attardé et le soleil de l’amour jette sans cesse dans le monde des âmes ses clartés, envoyant ses rayons jusqu’aux extrémités les plus lointaines de ton vaste univers.

En cette nouvelle année qui va paraître, avant de continuer ma route de pèlerin, je veux, Seigneur, comme Jacob au bord du torrent, t'enlacer et te dire:


«JE NE TE LAISSE POINT QUE TU NE M’AIES BÉNI»


et que ces lignes comme mon activité soient inspirées de toi, que mes pensées par le moyen de ces lignes avec des ailes d’espérance volent (grâce à ce vaillant soldat l'En Avant) dans les villes, les hameaux, au château comme dans la chaumière, redire comme tu es un magnifique Sauveur, que tu peux, tu veux pardonner, sauver, parfaitement purifier tous ceux qui s’approchent de toi avec sincérité, humilité et obéissance.

C. Jeanmonod.

En avant 1914 01 03



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