Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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MÉLI-MÉLO


PARIS ET LONDRES

Il y a probablement de mes lecteurs qui n’iront jamais à Londres. Il leur sera donc impossible de se rendre compte par eux-mêmes de la différence qu’il y a entre ces deux capitales. Ils seront probablement heureux que Méli-Mélo le leur dise: Paris est droitier, Londres est gaucher.

Le cocher parisien conduit à droite, celui de Londres à gauche.

Le premier prend place sur le devant du véhicule, le second derrière.

Paris est compact, Londres dispersé.

Paris s'accroît par l’absorption, Londres par l’extension.

Paris est boîte en pierres, Londres en briques.

Paris a de hautes maisons et des rues étroites. Londres de larges rues et des maisons basses.

Paris a des fenêtres à espagnolettes s'ouvrant comme des portes, Londres a des fenêtres à guillotine.

Les persiennes de Paris sont étroites au dehors, celles de Londres en dedans.

Paris est collectiviste, il habite des maisons qui sont des casernes, Londres est individualiste, chaque famille y a sa maison à elle.

Paris a son portier, Londres sa clef.

Paris prononce «cacao», Londres, «coeoa».

Paris quitte de grand matin son lit installé contre le mur, Londres quitte tard son lit installé au milieu de la chambre.

Paris dîne, Londres mange.

Paris est gai, Londres triste.

Paris flâne, Londres court.

Londres a trop peu de soldats, Paris en a trop.

Le soldat de Paris porte la tunique bleue et le pantalon rouge; celui de Londres une tunique rouge et le pantalon bleu.

Paris travaille, Londres trafique.

À Paris la canaille se bat à coup de pied, à Londres à coups de poing.

La population de Paris appelle le Mont-de-Piété «ma tante», celui de Londres dit «mon oncle».

À quoi l’on pourrait ajouter que Paris dit «filer à l’Anglaise» et que Londres rend la même idée par «filer à la Française», un prêté pour un rendu.


* * *


LE PIRE MALHEUR

Ce qui pourrait arriver de pire à un homme, s’avez-vous bien ce que c’est?

Ce serait qu’il reçût la faculté d’exécuter sa volonté entière depuis le berceau jusqu'à la tombe, de posséder tout objet sur lequel s’éveille son désir, d’acheter toutes choses, de telle sorte qu’il ne fût jamais obligé de dire:

«Je voudrais bien avoir cela, mais impossible de me le procurer; j’aimerais à faire cela, mais le devoir me l’interdit!»


L’âme d’un tel homme, d’un homme jamais obligé de se refuser une jouissance, ni d’accomplir aucun effort, n’ayant nul besoin de travailler et ne manquant de rien, cette âme se trouverait dans un aussi grand danger que l’âme du malfaiteur qui aurait commis quelque grand crime!

(Th. Kingsley).


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DÉPART POUR LE CIEL

Ni crainte, ni chagrin

Ni entre au séjour divin;

Le calme y règne.

Là, plus de vains désirs!

Plus d'amers souvenirs,

Plus de tristes soupirs,

Ni cœur qui saigne.


* * *


CONFIANCE D'ENFANT

Il était assis sous une porte, la figure ouverte et intelligente,mais il était évidemment malade. Un passant charitable l'aperçoit, va à lui et lui demande ce qu’il fait là.

J’attends que Dieu vienne me chercher, répliqua-t-il.

Que veux-tu dire? demanda l’étranger, touché du ton de confiance de cette réponse et de l’état de l’enfant, dont les yeux animés et les joues colorées trahissaient une fièvre ardente.

Dieu a pris à lui ma mère et mon père, et mon petit frère aussi, dit-il, et il les a emmenés dans sa maison au ciel; et ma mère me disait quand elle était malade, que Dieu prendrait soin de moi.... Je n’ai pas de demeure, ni personne pour me donner à manger: c’est comme cela que je suis venu ici, et il y a si longtemps que je regarde dans le ciel pour voir Dieu venir et prendre soin de moi, comme ma mère me l’a dit! Il viendra, n’est-ce pas? Ma mère ne m’a jamais menti.

Oui mon enfant, dit le passant vaincu par l’émotion. C’est moi qu’il a envoyé pour te recueillir et veiller sur toi. Il aurait fallu voir les yeux de l’enfant étinceler et un sourire de triomphe éclater sur sa figure, quand il répondit:

Ma mère ne m’a jamais menti, monsieur, mais vous avez été bien long à venir.


* * *


PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

La lutte est, paraît-il, chaude en Amérique pour la présidence de la République.

Qui sera le vainqueur, MM. Rooswelt ou Parker?

Et comment l’un ou l’autre recevra-t-il la nouvelle de son élection?


En attendant qu'on nous le dise, voici comment Abraham Lincoln reçut la nouvelle de son élection comme président de la République des États-Unis. Les amis qui l’entouraient le félicitèrent chaleureusement. Pour lui, il prit le télégramme qu’on venait de lui remettre, s’arrêta un moment mit la dépêche dans sa poche et dit avec sa simplicité ordinaire:

«Il y a une petite femme chez nous qui sera bien aise de savoir cela, je vais le lui dire».

Le futur Président fera-il mieux? Je ne le crois pas!


* * *


FLÈCHE!

Qu’est-ce qu’un bon salutiste?

C’est un chrétien toujours occupé de tendre à la perfection.

La vie salutiste n’est donc qu’une vie pour ainsi dire plus chrétienne et l’abnégation de soi-même et l’abrégé de tous les devoirs qu’elle impose. Or, ces devoirs sont aussi les nôtres, puisque ce n’est pas seulement à quelques-uns, mais à tous que Jésus-Christ a dit:

Soyez parfaits comme votre Père qui est parfait.


Pour remplir cette grande vocation, renonçons à nous-mêmes, unissons nous pleinement au sacrifice de notre divin Chef! Aimons-nous dans le chemin étroit et difficile.


LE SALUT EST UN ÉDIFICE QUI NE S'ÉLÈVE

QUE SUR LES RUINES DE L'ORGUEIL.


Marius.

Aux Ondes par l'Estrèchure (Gard).

En avant 1904 11 19


 

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