QU’EST-CE QUE LE SALUT?
Le Salut? Être sauvé? Qu’est-ce que cela veut dire? Ce sont des mots vides de sens pour beaucoup et peut-être pour vous, ami lecteur.
Pourtant, c’est très simple. Celui qui va disparaître sous les flots ou être consumé par les flammes ou être précipité dans un abîme sans fond, tous ceux-là, s’ils sentent une main vigoureuse les saisir et les soustraire au péril qui les menace, tous ceux-là savent très bien ce que cela veut dire ÊTRE SAUVÉS.
Le salut, pour eux tous, c’est échapper à la mort imminente, et, s’ils s’en rendent si bien compte, c’est qu’ils ont RÉALISÉ LE DANGER qu’ils couraient et que, désespérés, ils ont saisi la main qui se tendait vers eux.
Or, regardez autour de vous et vous verrez la mort guetter chacun.
Voyez ce père de famille alcoolique, esclave de sa funeste passion, qui jette femme et enfants dans la misère et le désespoir. Non seulement c’est la mort physique pour lui, puisque l’alcool ronge ses organes, la mort intellectuelle, car, peu à peu, ses facultés se dépriment, son cerveau n’est plus libre, mais c’est aussi la mort de la meilleure partie de lui-même: les sentiments de famille, tout ce qu’il y avait en lui de pur, d’élevé, tout cela est détruit.
LE SALUT SERAIT D’ÊTRE LIBÉRÉ DE CET ESCLAVAGE.
Voyez encore cet autre: figure cadavérique, regard sinistre, plus rien d’humain. Demandez à cette épave, ruinée par le vice, ce que serait pour lui le salut.
«S’il était possible, dit-il, d’avoir une nouvelle vie, mais mon pauvre corps est ruiné, je n’ai plus de force en moi; je voudrais pouvoir recommencer l’existence.»
Observez ailleurs cette pauvre jeune femme. Elle était jeune et jolie. Le monde l’attirait, la toilette, les plaisirs, la vie facile; mais, pour cela il faut de l’argent et... travailler lui était pénible... elle s’en procura par un autre moyen.
Le salut pour elle, que serait-ce, je vous le demande? Ne serait-ce pas que, par un effort désespéré, elle s’arrachât à ce milieu, elle reprît le goût du travail, elle quittât le mal?
Comprenez-vous, maintenant, que le salut n'a rien à faire avec telle ou telle forme de religion, ce n’est pas quitter une église pour entrer dans une autre, échanger un credo contre un autre credo, mais:
– c’est échanger le péché et la corruption contre la pureté et le bien,
– c’est recevoir la vie dans son coeur,
– c’est être libéré de la puissance du mal.
Et cela, est vrai, non seulement pour le débauché, l’ivrogne, la femme tombée, mais pour le mondain sceptique et railleur, l’égoïste, l’homme correct aux yeux du monde, mais dont l'âme est souillée devant Dieu, rongée par l’orgueil, la haine, le mensonge, etc.
POUR TOUS, LE SALUT EST NÉCESSAIRE,
car nous serons tous appelés à rendre compte de notre vie
à Celui «dont les yeux sont trop purs pour voir le mal».
Or, à cette heure solennelle, Dieu ne nous demandera pas si nous avons une religion — car hélas! il y a une quantité de gens qui ont une religion, mais qui ne sont pas sauvés du péché.
Une religion qui n’implique pas l’abandon du péché, une religion qui ne consiste qu’en pratiques extérieures, en cérémonies, et qui tolère le mal, cette religion est plus que vaine, elle est un blasphème et une insulte à Dieu.
Peut-être avez-vous été baptisés au nom de Jésus-Christ et vous vous dites ses disciples.
Ne savez-vous pas que la caractéristique d’un disciple, c’est d’imiter son Maître?
Que penseriez-vous d’un peintre, d’un musicien qui se dirait disciple de tel ou tel et qui adopterait une manière de faire tout opposée de celui qu’il prétendrait suivre?
Vous le jugeriez insensé et vous auriez raison.
Soyez donc logiques jusqu’au bout.
Vous vous dites les disciples de Jésus-Christ.
Êtes-vous doux et humbles de cœur?
Votre vie est-elle sainte comme l’était la sienne? Il a dit Lui-même: «Soyez saints comme je suis saint.»
Et ailleurs:
«Ce n’est pas celui qui dit: Seigneur, Seigneur, qui entrera dans le Royaume des deux, mais c’est celui qui fait la volonté de mon Père.»
Mais j’entends quelqu’un objecte:
«Je ne suis pas chrétien. Je ne reconnais comme juge que ma conscience.»
Bien. Sentez-vous que vous obéissez à votre conscience, qui n’est autre que la voix de Dieu en vous?
Soyez honnêtes vis-à-vis de vous-mêmes.
N’y a-t-il pas des heures où vous vous sentez vaincu, où vous ne pouvez faire le bien que vous aimeriez faire, où vous êtes esclave de telle mauvaise habitude, de telle passion, de telle chaîne qui vous lie?
Ce n’est pas pour vous accabler ni vous condamner que je parle ainsi. C’est ma propre expérience comme celle de tous ceux qui ont essayé de vivre selon leur conscience, d’obéir à la voix de Dieu.
Ils se sont sentis vaincus par le mal, faibles en face de la tentation, impuissants malgré leurs efforts. Écoutez, vous qui souffrez de cet état de choses. J’ai aussi souffert d’être impuissante à faire le bien que j’aurais aimé faire et Dieu qui, par son Saint-Esprit, avait mis cette souffrance salutaire dans mon âme, m’a révélé le remède: JÉSUS LE LIBÉRATEUR.
– Je suis venue à Lui,
– j’ai confessé mon péché,
– j’ai réclamé Son pardon,
– j’ai saisi la main qu'il me tendait;
– j’ai été libérée de la puissance du mal;
– sa force a agi dans ma faiblesse.
– j’ai été sauvée.
Dès
lors,
pardonnée, purifiée, j’ai commencé une vie nouvelle,
une
vie de victoire sur le péché.
Corps et âme à Jésus, mon Sauveur, ma religion consiste désormais à garder mon cœur pur de toute souillure et à convier les autres à venir à ce même Libérateur. C’est ce que je désire pour vous, aujourd’hui.
En avant 1904 10 22
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