Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LE MONDE POUR CHRIST


En Avant


Par le Général

C’est une belle devise qui doit pénétrer notre âme jusque dans ses plus intimes profondeurs. Je crois que rien ne pourra la surpasser. Elle contient tant de choses en peu de mots. Si en trois grands volumes, ou dans une bibliothèque entière l’on voulait décrire nos devoirs envers Dieu, ou les aspirations de cette foule qui a été lavée dans le Sang, l’on pourrait à peine dire quelque chose de plus que ce qui est renfermé dans ces mots:


LE MONDE POUR CHRIST


Cette devise est tout particulièrement appréciée des Salutistes.

Ils en comprennent la signification, et, quoique cela puisse paraître présomptueux en considérant leur position modeste, leurs capacités bornées, leur éducation imparfaite, leurs biens terrestres minimes, nous pouvons dire cependant qu'ils ont pris la résolution de la réaliser.

Ils veulent que leur Seigneur possède ce qui, au fond, est déjà Sa propriété. C’est dans ce but qu’ils montent sur l’estrade dans leur salle. Ils suspendent cette devise aux parois des chambres où ils se tiennent; leur dernier regard, le soir, et leur premier regard, le matin, s’arrêtent sur elle; ils l’écrivent en tête de leurs lettres, et que de fois ne l’entend-on pas sortir de leurs lèvres en priant, en chantant, en parlant et même en traversant les vagues du Jourdain, à leur dernier soupir, elle monte vers le ciel comme une dernière prière.


LE MONDE POUR CHRIST


Que peuvent bien signifier ces mots?

Examinons-les de plus près. C'est une mauvaise habitude d’employer des mots sans être bien au clair sur leur signification.

Examinons ceux-ci plus attentivement.

Quand nous prononçons les mots: LE MONDE POUR JÉSUS-CHRIST nous exprimons le désir sérieux et même la prière que le monde qui est maintenant pour la plus grande partie la possession du diable, devienne la possession de Jésus-Christ.

Vous savez ce que signifie ce mot POSSESSION. Quand vous possédez un billet de cent francs, cela veut dire que vous pouvez en faire tout ce que vous voulez. Eh bien, si ce monde appartenait réellement à notre Maître, Il le posséderait entièrement, sans limites. Les cœurs de ces millions d’habitants avec leurs biens, leur influence, leur argent, tout cela Lui appartiendrait avec toute leur force et leur puissance.

Le résultat final de tout cela serait que les habitants de la terre feraient la volonté de Dieu avec autant de zèle que les habitants du ciel. Et si vous voyagiez sur la terre ou que vous traversiez une ville, vous pourriez dire: «Cette ville appartient à mon Seigneur et Maître Jésus-Christ».

Ces maisons, ces magasins, ces palais, ces équipages, Lui appartiennent, tout est sa propriété. Leurs possesseurs sont Ses serviteurs; ils emploient leur argent, leurs biens, leur temps, leur influence comme II le désire et ils tiennent leur propre personne entièrement à sa disposition pour rester où ils sont, ou pour aller dans n’importe quelle partie du monde où ils pourront faire davantage, ou parce qu’il désire qu’ils y aillent. De cette prise de possession du monde par Jésus-Christ, il résulterait trois choses:


I. — Un Royaume de pureté.


Nous aurions un monde saint, si chaque personne était animée de l’esprit de Jésus-Christ. Chacun aurait son caractère et chaque enfant saurait que Christ était saint, sans fraude et différent des pécheurs.

Cela signifierait aussi que toute méchanceté, toute haine, toute vengeance, tout orgueil, toute jalousie, tout mauvais désir, toute fausseté ont disparu. Les pensées, les sentiments les manières de parler, en général toute la vie de chaque individu serait pure. Quel changement ce serait! Nous aurions:


II. — Une religion d’amour


Les maris aimeraient leur femme et les femmes leur mari, les enfants leurs parents et les parents les enfants. Les frères et sœurs s’aimeraient ainsi que les maîtres et les domestiques, et même les étrangers, sans se connaître, auraient de l’amour les uns pour les autres. Alors il ne serait plus nécessaire d’exhorter les hommes à aimer leurs ennemis, car il n’y aurait plus d’ennemis.

Un peuple aimerait un autre peuple. On n’aurait plus besoin de soldats puisqu’il n’y aurait plus de litiges; les guerres cesseraient entièrement, car au lieu de chercher à se surpasser en fait de biens terrestres, les hommes ne chercheraient qu’à se faire, du bien les uns aux autres.

Les procès, les grèves et toutes les autres choses provenant de l’ambition égoïste n’auraient plus lieu, ou bien, au cas où elles auraient lieu, seraient vite terminées dans l’amour.

Les innombrables et effroyables formes de la concurrence, qu’elles appartiennent au domaine du commerce, de la science ou du plaisir, ou même de la religion, seraient anéanties dans l'effort général et continuel de cette question: «Qui témoignera le plus d’amour à son prochain?». Ce serait un véritable concours d’amour.


III. — Si le monde était devenu la possession de Jésus-Christ,

le bonheur seul y régnerait.


Ce qu’on reproche le plus à la vraie religion, reproche qui est le plus grand des mensonges qui ait existé, c’est de penser qu’elle rend les gens tristes. Oh! si Jésus-Christ venait jamais au pouvoir sur cette terre, comme ces calomnies seraient punies.

Si nous ne pouvons sur cette terre atteindre entièrement ce but, nous pourrions cependant nous en approcher davantage. Nous le voyons:

1° Par les prophéties des saints hommes de Dieu de tous les temps.

2° Par les promesses de Jéhova.

3° Par le succès qu’ont eu les hommes et les femmes de leur siècle, parce qu’ils allaient de l’avant avec sérieux et énergie.

Si nous pouvions avoir de ces lutteurs enthousiastes et victorieux comme l’ont été saint Paul et saint François, Savonarole, Wesley, Finney, Moody et une quantité d’autres, si nous avions des milliers de ces gens-là, alors il y aurait sur toute la terre un revirement du côté de Dieu.


IV. — Christ possédant le monde,

voilà qui correspond entièrement à l'ardent désir

des meilleurs et des plus saints des hommes qui vivent de nos jours,

ou qui ont vécu dans les temps passés.


Quoique la foi ait faibli de nos jours, le feu des aspirations brûle d’autant plus fort en nous. Oh! les millions qui chaque jour s’écrient: «Ta Volonté soit faite sur la terre comme ou ciel.»


V. — C’est en harmonie avec les résultats merveilleux

que Dieu a accordés au travail de l’Armée du Salut.


Et ce qui a été accompli dans le passé et ce qui s’accomplit dans le présent pour atteindre le but, nous n’avons obtenu tout cela que par le RENONCEMENT.

Si nous n’avons pas obtenu davantage, c’est parce que nous avons manqué de RENONCEMENT.


SI NOUS RENONÇONS DAVANTAGE,

NOUS FERONS DE PLUS GRANDES CHOSES ENCORE.


En avant 1904 10 08



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