MÉLI-MÉLO
DOUZE HOMMES
Chrysostome a dit: «Si 12 hommes ont été le levain qui a changé et sanctifié toute la terre, jugez, mes frères, quelle doit être notre corruption ou notre lâcheté si, étant maintenant un si grand nombre de chrétiens, nous ne pouvons servir de levain pour convertir ce qui reste, nous qui devrions être assez saints pour servir à la conversion de dix mille mondes.»
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UN DÉPART
Le Corps de Saint-Jean-du-Gard vient de perdre une fidèle amie, au cœur large, que tous les Officiers qui se sont succédé dans le poste aimaient et appréciaient: Mme Maurin. ... Sa fille, Mme Coutarel, lui ayant demandé:
«Serais-tu contente, si le Seigneur te redonnait la santé?»
Elle répondit:
«Que la volonté du Seigneur soit faite, mais cela me ferait bien de la peine de rester encore.»
À un moment qui semblait pour elle, comme pour son entourage, le moment du départ, elle tapait des mains et répétait:
«Je m'en vais! ! Je m’en vais! !»
La vie, comme la fin de notre amie, nous donne l’assurance qu’elle sera du nombre de ceux qui nous souhaiteront la bienvenue quand, pour nous aussi, les portes d’or s’ouvriront, si toutefois nous restons fidèles et que Dieu nous aide.
Mme Maurin était membre de l’Église libre. Il y a vingt ans, au début de l’œuvre de l’Armée du Salut, quand les Salutistes étaient loin d’être considérés par le grand nombre comme dès «frères», elle fut de ceux qui se déclarèrent ouvertement pour eux envers et contre tous. Ce sont des choses que nous autres, Salutistes de la première heure, nous aimons à nous rappeler.
L’exemple de largeur chrétienne que nous a donné cette amie ayant guidé nos premiers pas dans le chemin du Salut, nous sommes heureux de le dire ici. Quand je dis au revoir dans le ciel à cette servante de l’Éternel, je lui citai entre autres les paroles de saint Augustin que je répète à M. et Mme Coutarel en les assurant de la sympathie de tous leurs amis salutistes. Il ne faut pas dire:
«Notre mère est morte, mais elle est dans sa maison, notre maison, vers son Père, notre Père, où nous irons bientôt la retrouver.»
Oui, bientôt! Courage!
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À BAS LES DETTES
Ne contractez jamais de dettes et que ces mots: EMPRUNTER, DEVOIR, PRENDRE À CRÉDIT, vous soient, s’il est possible, toujours inconnus.
Si vous aimez la tranquillité et la liberté d’esprit, ne faites pas de dettes, car vous seriez en proie à une continuelle agitation.
Si vous aimez l’indépendance, ne faites pas de dettes, car le débiteur devient l’esclave de son créancier.
Si vous voulez conserver votre dignité, ne faites pas de dettes, autrement il y aura des gens que vous n’oseriez pas regarder en face, des personnes dont vous redouterez la rencontre, des rues où vous n’oserez passer.
«Écoutez, mes fils, l’instruction d’un père... Car je vous donne de bons conseils.» (Proverbes, 4, v. 1- 2.)
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TRISTE VÉRITÉ
Un pochard rentrait un soir la casquette sur l'oreille, chavirant abominablement. Sa femme essaie de lui faire des remontrances:
— Tu n’as pas honte de rentrer ainsi avec ta casquette de côté?
— Ah! gémit l'ivrogne, depuis notre mariage, c’est tout ce que j’ai pu mettre de côté!...
— Tu n’es pas honteux, lui dit sa femme, de boire ta paye quand je me tue à travailler?
— Soyons justes, si tu ne te tuais pas à travailler, moi buvant toute ma paye, que deviendrions-nous?
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LA GRENOUILLE ET L’ANGUILLE
Un soir d’été, une troupe de grenouilles coassaient au bord d’un étang, quand une anguille vint à passer. — Eh! commère, lui cria une grenouille, veux-tu chanter avec nous?
— Je ne puis, répondit l’anguille, je n’ai pas de voix.
— Tu n’as pas de voix! Tu ne peux donc chanter. Pauvre petite Oh! comme je te plains!
— Grand merci, répliqua l’anguille. Pourtant, ceux qui vous ont entendues, m’ont dit, qu’un silence discret est souvent préférable à un incessant bavardage.
En avant 1904 09 17
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