Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

----------

LA PLACE VIDE


Par le Colonel

Lequel d'entre nous n’a pas souffert de l’absence au foyer familial ou ailleurs d’un être cher, d’un conseiller sage, d’un ami éprouvé, d’un père, d’une mère bien-aimée, d’un frère ou d’une sœur?

Celui ou celle qui occupait cette place maintenant vide n’est plus là, la mort l’a repris, ou les circonstances l’ont obligé à se séparer d’êtres chers et pour lesquels il était l’être indispensable.

Que ces séparations sont pénibles!

Combien souvent n’ont-elles pas les conséquences les plus funestes, les plus tristes et même les plus graves pour plusieurs.

Je me souviens d’une bribe de conversation saisie au vol dans une rue d’une de nos grandes villes. Deux femmes causaient et, au moment où je passais, j’entendis ces mots: «Ah! si mon frère avait été là, tout se serait passé différemment!»

La place occupée par ce frère était vide; sa présence, son influence au foyer aurait empêché un malheur peut-être. Que de ruines ne voit-on pas dans tous les mondes à cause de cette place qui n’est plus occupée.

C’est Noël! et, en esprit, je me transporte dans bien des foyers divers, depuis l’hôtel somptueux des riches quartiers de nos grandes villes, aux plus que modestes logements des quartiers ouvriers et même de la simple mansarde au 6e ou au 7e étage, sous les tuiles..., et je me pose cette question, toujours, hélas! de poignante actualité:


«Pourquoi tant de luttes, de de misères, de hontes, de ruines matérielles et morales chez les uns et les autres, car dans la question qui nous occupe, le milieu auquel on appartient ne change rien.

L’avare, l’ivrogne, le prodigue, le dissipé, le violent, le jaloux, tous ceux que le péché terrasse, que la passion enchaîne, sont là incapables de briser leurs liens. Chez l’un et chez l’autre il y a une place vide, la place de Celui qui aurait tôt fait de transformer par sa présence et son influence en un coin du ciel l’endroit le plus sombre de la terre, l’enfer le plus brûlant.

Sa place au foyer du riche est vide: l’argent, la vie luxueuse et mondaine l’ont remplacé; vide aussi au foyer de l’homme du peuple: plus de conseils d’amour de patiente attente en des jours meilleurs, où la justice et la paix auront fait place à la division et à la haine.

À contempler ce pauvre monde avec ses inégalités sociales, l’ouvrier se cabre, s’irrite et réclame, et s’il n’obtient pas justice, se laisse entraîner aux pires excès. Son entourage, sa femme, ses enfants souffrent de l’irritation de son caractère.


La place de Celui qui aurait modéré et adouci ce tempérament difficile est vide.

Christ n’est pas plus au foyer du pauvre qu’au château du riche.


Ah! que je voudrais avoir une plume plus habile pour montrer à chaque lecteur comme tout serait changé, dans chaque demeure, et dans chaque cœur, si Celui dont nous fêtons la naissance avait encore sa place la première au sein de la famille. Lui le Conseiller, l’Admirable, le Prince de la Paix, Celui qui pénètre par sa présence et son influence toute la vie qui lui est abandonnée.

Il n’y avait point de place pour lui à Bethléem, sauf dans une pauvre étable.

Quelle place occupe-t-il dans ton cœur ami lecteur?

Celle qu’il devrait occuper est-elle vide?

Si oui, souviens-toi que c’est là la cause de tous tes malheurs, de tes craintes, de ton désespoir:


HÂTE-TOI DE LE RECONNAÎTRE

ET DE LUI RENDRE SA PLACE DANS TON CŒUR......


En avant 1910 12 24



Table des matières