L’APPEL DE DIEU
Pour beaucoup de gens, c’est une énigme: il faut l’avoir senti pour le comprendre et on ne le traduit que difficilement en paroles, il peut aussi se manifester de différentes manières, mais toujours pour arriver au même but: consécration complète au service de l’humanité.
Pour moi, je reçus l’appel divin de cette manière:
Je pensais depuis plusieurs jours plus particulièrement aux choses de Dieu, et un jour, après-midi, me rendant à mon travail, je fus en quelque sorte rempli de l’esprit d’amour et vis clairement l’état d’âme des gens sous un aspect si triste, si lamentable, que je ne pus retenir mes larmes et spontanément je dis: «Seigneur je t’appartiens, sers-toi de moi!» et II le fit.
Le soir même après la réunion, je demandai à parler à mon Officier, et émotionné, je ne pus que lui dire: «Je sens que je ne fais pas assez».
Depuis lors, un travail idéal se plaçait devant moi, et avec l’aide de Dieu je suis entré dans ce travail.
Un exemple commun aidera à faire mieux comprendre l’Appel de Dieu:
Désirant faite avancer plus vite l’humanité dans la vie de l’esprit, Dieu ressemble à un maître qui choisit ses ouvriers pour leur faire exécuter tel travail; au préalable il s’est rendu compte de leurs capacités et il sait de quoi ils sont capables, aussi c’est avec sagesse qu’il leur a distribué le travail selon leurs aptitudes en leur fournissant les outils et les matériaux, et les conditions dans lesquelles ils doivent travailler; néanmoins, comme un homme soucieux de la bonne exécution de son travail, il se rend compte de l’exécution de celui-ci et surveille, et dirige ses ouvriers; de leur côté ceux-ci en travaillant se perfectionnent dans leur métier.
En choisissant les âmes qu'il juge propres à travailler à l’œuvre de régénération morale, Dieu, après leur avoir fait entrevoir comme dans une vision ce qu’il faudrait qu’elles fissent, les laisse ensuite à leur libre arbitre et heureux est celui qui obéit.
Devant cet appel il n’y a plus d’objections, et je dirai à ceux qui pensent qu’ils n’ont pas d’instruction, que l’expérience y supplée avantageusement, et si l’expérience manque, l’avenir est devant nous pour en acquérir.
Ce qu’il faut par dessus tout, c’est l’amour pour Dieu et le prochain, cet amour seul ne calcule pas, mais agit spontanément, l’inspiration de Dieu nous guide ensuite dans les détails.
J’ai écrit ces quelques lignes en pensant à quelques futurs Officiers, car ici, à Bruxelles (et ailleurs aussi), il y en a toute une pépinière qui grandit et se forme pour refouler l’invasion du vice qui veut s’emparer de l’esprit des gens et entraver les devoirs qui s’imposent à toute conscience humaine pour faire régner l’amour du bien.
J’éprouve toujours une joie intense quand je pense à quelques résultats de mon obéissance à Dieu: je n’ai pas toujours été compris car le monde matériel ne peut concevoir les choses spirituelles, mais Dieu et ma conscience m’ont approuvé et cela me suffit, et vous suffira, chers camarades.
H. Marchal.
En avant 1910 12 17
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