OSER AGIR
Par le Colonel LAWLKY
J'ai souvent entendu dire, lorsqu’on narrait devant moi quelque fait d’héroïsme d'un soldat sur le champ de bataille, de marins dans une tempête, de docteurs ou d’infirmières dans un hôpital, de pompiers risquant leur vie dans une maison en feu, ou de mineurs dans les entrailles de la terre lors d’une explosion, j’ai souvent entendu dire, dis-je, qu’ils ne connaissaient pas la peur, et que beaucoup d’entre eux ne voyaient même pas le danger.
On peut aisément le supposer, et pourtant il y a des cas — du moins je le pense — où les cœurs les plus fortement trempés tremblent, et si bravement qu’ils se soient placés en face du danger et du devoir, un sentiment de crainte fond sur eux, et où ce doit être avec des lèvres frissonnantes qu’ils font face à la poudre, luttent pour garder leur vaisseau à flots sur l’océan en démence, s’élancent à travers les flammes, assistent un malade infecté et descendent dans la mine effrayante.
Il se passe rarement un jour sans que quelque remarquable acte d'héroïsme vienne à la lumière. Il n’y a que quelque mois que toute l’Angleterre fut soulevée d’admiration pour un jeune homme de Monmouthshire, jusque-là absolument inconnu.
Lors des inondations en France, du tremblement de terre en Italie, du cyclone de la Jamaïque, de la famine en Chine, d’une ville incendiée au Japon, de la peste aux Indes, d’une forêt en feu au Canada, ou quelque autre catastrophe qui ait atteint l’Europe, bien longtemps avant que les flammes aient été éteintes, l’orage apaisé ou le choc du tremblement de terre calmé, des actes d’héroïsme sont venus à jour et la presse du monde civilisé tout entier a proclamé les louanges des braves.
Pourquoi en est-il ainsi?
Et s’il est vrai — et il n’y a aucun doute à cela — qu'on peut trouver des hommes et des femmes pour répondre à tous les cris d’appel quels que soient les dangers qu’il y ait à courir:
yxyx d'ou vient donc que lorsqu’il s’agit des choses qui concernent le Royaume de Dieu et la cause de l’Agneau sanglant, nous ayons à crier si fort et à attendre si longtemps avant que les réponses ne soient données et l’aide apportée?
Je n’ai jamais entendu narrer un acte de bravoure, sur terre ou sur mer, sans qu’il ait remué mon cœur et amené des larmes dans mes yeux. Je n’ai aucun doute que vous éprouviez vous-même la même chose, et comme moi, vous êtes de ceux qui sont toujours prêts à acclamer chaleureusement tous ceux qui sont braves et vrais.
Je me demande pourquoi nous n’agirions pas de même en ce qui concerne les questions religieuses, et POURQUOI NOUS SOMMES SI FROIDS ET SI LENTS À RÉPONDRE À L’APPEL DE DIEU ET AUX CHOSES ÉTERNELLES.
S'il est vrai qu’il y a un ciel d'éternelle gloire, et un enfer de feu éternel,
– s'il est vrai que les bons et les fidèles sont emmenés au pays des «purs et des saints» où règne un printemps éternel et où les fleurs ne se flétrissent jamais,
– et, si d'un autre côté, c’est un fait qu’il y a non loin de là une demeure sombre et sans fond, où le ver ne meurt point, où le feu ne s’éteint point, et où la fumée de leurs tourments s’élève à jamais:
Pourquoi ne vous élancez-vous pas pour obéir à Dieu quant II vous appelle pour aller au secours de ceux qui sont en danger d’être éternellement perdus?
Effroyablement important.
S’il est vrai que Jéhovah attache une telle effroyable importance à convertir des gens et à les sauver de leurs péchés — à les attirer au ciel afin de les tenir éloignés de ce terrible endroit où «l’été est fini et la moisson passée» — qu’il a donné Son Fils unique et l’a laissé prendre la forme d’un serviteur, revêtir l’habit d’un charpentier, vivre comme II a vécu et mourir comme Il est mort, envisager l’humiliation et la dégradation, les malédictions des hommes et les assauts des démons, les orages qui s’élevèrent des régions inférieures et lui voilèrent la Face de Son Père...;
Si donc, dis-je, Dieu a attaché une telle importance à combler le gouffre, à indiquer le chemin du ciel, à chercher la brebis perdue, à convertir les âmes, à apporter le ciel sur la terre et à détourner les hommes de leur mauvaise voie, COMMENT POUVEZ-VOUS REFUSER À VOUS DONNER VOUS-MÊME POUR LE MÊME BUT?
S’il attache une telle importance à sécher les larmes, à nourrir les affamés, à changer la terre en paradis qu’il va jusqu’à livrer Son Fils unique à une vie et à une mort telles que celles que je viens de décrire — s’il a fait cela et l’a fait joyeusement, POURQUOI RESTEZ-VOUS EN ARRIÈRE?
Pourquoi ne brisez-vous pas les liens qui vous retiennent, pourquoi ne coupez-vous pas les cordes qui vous lient et n’abandonnez-vous pas tout ce qui est un obstacle sur votre chemin?
Pourquoi ne laissez-vous pas de côté tout ce qui vous empêche d’être un héraut plein de feu, proclamant le salut, un ambassadeur pour Dieu, un serviteur de l’humanité, un sauveur du monde?
Je vous le demande, pourquoi ne rassembleriez-vous pas votre petit «tout», et n’apporteriez-vous pas votre petit monde et ne le déposeriez-vous pas aux pieds de votre Sauveur?
Votre âme bondit d’allégresse quand vous entendez dire que d’autres l’ont fait, et une admiration céleste s’empare de vous quand vous entendez chanter;
«Je t'apporte mon tout»
ou bien:
Repos, temps et talent
Santé, fortune et que
Je donne tout.
Quand des Camarades de votre Corps ont fait leurs adieux et ont quitté leur maison pour devenir témoins pour Christ, vous avez fait monter vers Dieu une prière silencieuse pour qu’ils puissent être gardés fidèles, et dans le saint des saints de votre âme vous avez poussé un soupir et désiré qu’il puisse en être de même pour vous.
Quelle est votre réponse?
Qu’en sera-t-il de vous cette fois?
Un autre appel «au secours» est fait maintenant. La trompette appelant des jeunes gens et des jeunes filles a fait résonner les échos, le son en est arrivé jusqu’à votre oreille, l’appel est entré dans votre cœur, a percé votre âme!
Que ferez-vous en face de ce message?
Quelle sera votre attitude en réponse à cet appel?
Direz-vous au Saint-Esprit: «Passe ton chemin pour cette fois, et quand...»
Et quand quoi?
«Quand j’aurai.. »
Faites bien attention à ce que vous allez dire, car Dieu pourrait vous prendre au mot et pour jamais vous fermer l’accès de la vie d’un gagneur d’âmes.
Pourquoi ne pas donner une telle réponse que les anges en chantent de joie et les démons rugissent, et que l’espoir soit apporté à une foule de désespérés, et que Dieu puisse vous dire: «C'est ici mon enfant bien-aimé en qui je prends plaisir».
En avant 1910 12 17
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