Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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PAGASELSKY LE JUIF, ET COMMENT IL TROUVA LE MESSIE


I.


Parmi les Juifs d’Allemagne. Il est rare que nous rencontrions dans nos rangs un Juif vraiment converti, aussi, lorsque cela nous arrive, c’est pour nous un fait réellement intéressant.

À une de nos réunions en plein air, la foule avait entouré les Salutistes pour écouter leurs témoignages; on remarquait plusieurs Hébreux dans le groupe. Tout-à-coup, un homme de petite taille, aux traits juifs bien accentués (on aurait dit Zachée le publicain) se précipita dans le cercle et adressa un appel passionné à cette foule, l’invitant à chercher Jésus de Nazareth, le vrai Messie.

Le petit Juif fut invité à se rendre au bureau de la rédaction, le lendemain, pour raconter l’histoire de sa vie et de sa conversion. Il y consentit volontiers pour la gloire de Dieu et avec l’espoir que plusieurs membres de sa race se convertiront comme résultat. Nous nous rendons peu compte de ce que la conversion des Juifs signifierait pour le monde.

L’apôtre Paul dit au chapitre XI des Romains: «Si leur rejet a été la réconciliation du monde, que sera leur admission sinon une vie d’entre les morts?»

Il est clairement exprimé par le même apôtre, dans le même chapitre, que le peuple d'Israël se tournera vers le Messie qu’il a crucifié:

«Une partie d’Israël est tombée dans l’endurcissement jusqu’à ce que la totalité des païens soit entrée. Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu’il est écrit: Le libérateur viendra de Sion, et Il détournera de Jacob les impiétés».

Nous n’avons aucun doute que les prières et les efforts du peuple chrétien aideront à réaliser cette magnifique prophétie. Cette histoire est publiée avec l’ardente prière qu’elle éveille de l’intérêt pour la conversion du peuple d’Israël.


Hermann Pogaselsky naquit en Allemagne, où il fut de bonne heure orphelin. Son père mourut en prison, il avait été enfermé pour avoir volé des chandeliers dans une église catholique. Hermann fut alors laissé aux soins d’une tante et d’un oncle chez lesquels il passa un temps difficile.

Comme tous les garçons Juifs, il fut circoncis le huitième jour, et à l’âge de quatorze ans il fut confirmé par le rabbin, dans la synagogue. Il se souvient qu’à cette dernière occasion, après l’avoir entendu réciter les dix commandements et un chapitre du Deutéronome, le rabbin lui tapa doucement sur la tête en disant: «Tu es un bon petit garçon et tu as très bien récité».

Sa conscience dut le reprendre sévèrement, car il était un des mauvais sujets de l’endroit, violant constamment le huitième commandement en volant des pommes dans un verger.

Comme l’instruction est obligatoire en Allemagne, il fut envoyé à l’école publique dans la ville de Friedburg, où habitait son oncle. Après avoir reçu pendant toute la journée les leçons de maîtres Gentils, il devait suivre, le soir, une école juive dirigée par des rabbins, afin que son instruction religieuse ne fût pas négligée. À cette école il étudiait l’Ancien Testament et le Talmud. C’est ainsi qu’il fut imbu des sentiments et des traditions de sa race.

À l’école publique, les enfants juifs n’étaient pas obligés de suivre les enseignements religieux qui se donnaient de 8 à 9 heures chaque matin, mais Hermann commença à les suivre pour être au chaud dans la salle, puis il fut tellement fasciné par les récits qu’il entendait, qu’il y vint régulièrement.

La classe étudiait les Actes des Apôtres, et tandis qu’Hermann suivait l’apôtre dans ses voyages, ses aventures, — en constatant son courage dans toutes les circonstances, son admiration pour ce Juif converti au christianisme croissait de jour en jour. Bien des années plus tard, une histoire revint à sa mémoire dans une circonstance remarquable, mais nous en parlerons plus tard.


Hermann se souvient d’une façon très vivante des divers jeûnes, des fêtes et cérémonies des rites juifs que ses parents et amis observaient. Sa tante avait une grande horreur du porc: une fois elle récura une table sept fois parce qu’un morceau de cette viande y avait été déposé.

Le sabbat était rigoureusement observé chez lui, de même que toutes les plus petites cérémonies. Mais dès qu’elles était achevées, sa tante s’énivrait d’eau-de-vie et se disputait avec son mari.


Hermann, devenu jeune homme, arriva bientôt à la conclusion qu’une religion qui ne consistait qu’en observances et en formes extérieures n’avait pas grande valeur. Il devint de moins en moins religieux et passa ses loisirs avec les mauvais sujets de la ville, buvant et se livrant à l’inconduite. Lorsqu’il rentrait de ces orgies, son oncle le battait sévèrement et cette manière d’agir l’irrita beaucoup contre ses parents.

En plusieurs occasions, il s’enfuit, mais il fut toujours retrouvé par la police et ramené à la maison. Son oncle finit par s’en lasser et le chassa de chez lui avec 10 fr. dans sa poche (en 1910). Le pauvre Hermann fut vite au bout de ses ressources; il se mit alors à vendre quelques articles de peu de valeur. Il mena ainsi pendant deux ans une vie misérable, ayant souvent faim et ne sachant où loger.

Un jour il gagna quelque chose en conduisant 80 porcs d’une ville dans une autre. Si sa tante l’avait vu à ce moment-là, elle se serait évanouie sur le champ. Une autrefois, un Juif l’employa à faire payer les places sur le marché, tandis qu’il allait assister à une fête à la synagogue, à l’occasion du Nouvel-An.

Tout alla bien jusqu’à ce qu'un marchand arrivât avec deux cents porcs. Ne sachant que lui demander, il courut à la synagogue, fit appeler son maître dehors pour le questionner: «Combien faut-il faire payer pour des porcs, monsieur?» Le Juif sortit, lui donna les informations désirées et retourna à ses dévotions. Mais le pauvre Hermann reçut une terrible volée le lendemain pour sa conduite du jour précédent.


Il serait peut-être intéressant pour nos lecteurs de connaître quelque chose des cérémonies observées par les Juifs pendant ces fêtes. Nous donnerons donc ici quelques détails.

Le jour de l’an, d’après le calendrier juif, est le premier jour du mois Tishri, il correspond au 26 septembre de notre calendrier. C'est une époque très solennelle pour les Juifs, car elle est considérée comme l’anniversaire du jour de la création du monde. Le jour précédent est consacré au jeûne; après les services du matin, les Juifs vont visiter les tombes de leurs amis.

Comme toutes les fêtes juives, celle-ci commence par un service à la synagogue le soir précédent. Au lever du soleil, le lendemain, on se salue par ces mots «Puissiez vous être favorisé d’une bonne année!» «Vous aussi!» est la réponse.

Au retour, le maître de la maison partage une pomme entre les membres de sa famille et chacun d’eux trempe le morceau dans du miel en disant: «Bonne et douce année!» Le lendemain presque chaque famille juive se rend de bonne heure à la synagogue.

Après la lecture de certaines portions des Écritures, on joue du shophar. Le shophar est une trompette faite avec une corne de bélier, rien n'éveille autant de sentiments parmi les Juifs. Aux temps de l’indépendance d’Israël, tous les grands événements comme l’année du jubilé, la libération des esclaves, la cession des champs à leurs vrais propriétaires, l’introduction de l’année sabbatique — qui avait lien tous les sept ans, alors il n'était pas permis de labourer les champs — tous ces événements et beaucoup d’autres étaient annoncés au son de la trompette. Ce son seul réveille chez les Juifs bien des réminiscences heureuses, tragiques même. Mais outre cette signification nationale, la trompette en a encore une autre.

Elle est le symbole de la liberté, liberté de la tyrannie, liberté de l’esclavage, liberté du mal, liberté dune vie de honte, liberté de tous les maux qui affligent l’humanité.

(À suivre).

En avant 1910 12 10



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