Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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COMME UN PETIT ENFANT


« Quiconque ne recevra pas le Royaume de Dieu comme un petit enfant n'y entrera pas !... »

« Je te bénis, Père du Ciel et de la terre, en ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents et que tu les as révélées aux enfants ! »


UnPetitEnfant

Etrange assertion en vérité ! Quoi, ces choses cachées, profondes, mystérieuses du Royaume de Dieu, cachées aux sages et aux intelligents sont révélées aux enfants ! Voilà qui est bien fait pour dérouter la sagesse humaine et les disciples, contemporains de Jésus — ne furent pas plus étonnés à l’ouïe des paroles du Maitre que nos propres contemporains.

Et pourquoi ?

C’est que nous touchons ici le fond même de la nature humaine non régénérée et n’ayant pas pris contact personnel, intime avec Dieu, Puissance de Vie et Source de Lumière et seul capable de faire toucher du doigt à à l’homme — MÊME LE MEILLEUR — sa misère, son néant, sa faiblesse absolue EN FACE DE LA LOI DIVINE À ACCOMPLIR et du Dieu trois fois saint.

Même parmi ceux qui se disent chrétiens et qui le sont jusqu’à un certain point, il en est peu qui en soient arrivés à reconnaître, à consentir à avouer leur incapacité absolue, leur déchéance profonde.


Il en coûte à l’orgueil humain de se reconnaître tel qu’il est.

Il suffit pour s’en convaincre, de voir le soin jaloux que l’on prend, les efforts incessants faits par la majorité des gens pour paraître plus qu’ils ne sont en réalité. La mode et toutes ses excentricités auxquelles se soumettent ses esclaves, n’a pas d’autre raison d’être. Combien de gens se privent même du nécessaire ou détruisent à jamais leur santé pour satisfaire leur SOIF DE « PARAÎTRE ». Tout cela pour ne pas être ridicule, pour ne pas être l’objet des remarques d’autrui.

Quel est le sentiment qui est à la base de cette crainte absurde de l’opinion publique, du qu’en dira-t-on qui est pour tant de gens un épouvantable tyran, qu’est-ce sinon l’orgueil ?

ON N’A PAS LE COURAGE D’ÊTRE NATUREL, d’être soi-même dans ce domaine terre à terre de la vie de tous les jours parce qu’on manque de simplicité. Beaucoup parmi ceux qui agissent ainsi savent qu’ils ont tort et qu’ils sont les victimes de leur vanité, mais ils n’ont pas la force de la vaincre.

D’autres, plus intelligents, se sont affranchis de ces mesquineries, mais l’ennemi a pris chez eux une autre forme.

Ils sont orgueilleux de leur savoir, de leurs connaissances, n’ayant pas encore fait cette expérience que, plus l’on sait, plus l’on s’aperçoit que l’on ne sait rien.


«Le vrai savant est modeste »

parce qu’il est capable de mesurer toute l’étendue de ce qu’il ignore.


Si nous passons maintenant du domaine intellectuel dans le domaine spirituel, la même constatation s’impose, et là, gît le secret de la lenteur avec lequel le salut est accepté. Combien de fois n’avons-nous pas vu dans nos salles des âmes convaincues, se sentant coupables dans leur conscience, mais n’arrivant pas à se décider.

L’angoisse de leur âme se lisait sur leur visage, et pourtant si vous alliez vers ces personnes et que vous les invitiez à céder à la voix du Seigneur qui les conviait à se repentir, neuf fois sur dix, elles vous disaient:

Pourquoi irais-je là ? Pourquoi m’avancerais-je au banc des pénitents ? »

Et remarquez le bien, je parle de celles qui n’avaient aucun argument au point de vue raison contre ce procédé.

Leur intelligence leur disait que c’était logique d'obéir à l’impulsion de leur conscience au moment même et à l’endroit même où elles se sentaient appelées à le faire. Plus que cela, elles admettaient qu’il était rationnel de poser une base précise, définitive à la vie spirituelle, qu’un point de départ était nécessaire et qu’il leur serait plus facile de réaliser le désir de leur cœur en affirmant ainsi, aux autres et à elles-mêmes, leur volonté de se séparer du péché et de se ranger du côté de Dieu.

Mais voilà, c’est justement cet aveu qu’elles ne voulaient pas faire.


AUTRE CHOSE EST DE SAVOIR QU’ON A TORT

ET AUTRE CHOSE EST DE L’AVOUER.


Elles ne voulaient pas attirer l’attention.

Que penserait-on d’elles ?

Que dirait celui-ci ou celui-là et l’orgueil les retenait clouées sur leur chaise malgré le combat qui se livrait en leur âme et leur secret désir d’être libérées 

Mais elles n’avaient pas la simplicité du petit enfant qui obéit à l’appel sans calculer les conséquences. Elles avaient perdu ce naturel et elles supputaient en elles-mêmes ce qui leur en coûteraient si elles faisaient ce pas.

Malgré tout, elles tenaient à ne pas se discréditer aux yeux d’autrui.

C’est du reste dans la logique des choses, le diable tient ces âmes captives et redouble d’efforts à ce moment pour les empêcher de céder, et c’est parce que Jésus savait cela, parce qu’il savait que sans cette simplicité, sans cet « esprit d’enfant » qui accepte sans calcul, qui cède au premier appel, personne ne pourrait entrer dans ce Royaume où l'orgueil n’a point de place, c’est parce que Jésus savait cela, dis-je, qu'il a posé devant ses disciples étonnés cette base à l’entrée dans le Royaume de Vie! C'est parce qu'II savait cela, que plus tard encore, Il dit :

«Je te bénis, ô Père, de ce que Tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées aux enfants »: c’est-à-dire à ceux qui ont reconnu le vide et l’insuffisance de leur propre sagesse et ont consenti à recevoir avec simplicité et candeur, chaque lumière nouvelle que tu as placée devant eux obéissant immédiatement à chaque nouvel appel.


Et, nous-mêmes, ne pouvons nous pas dire à notre tour:

«Ô Dieu, mon âme te loue, de ce que tu nous as révélé le néant de notre propre intelligence et de notre propre valeur, de ce que nous en avons senti le vide, et que nous avons réalisé que ce qu'il y avait de meilleur et déplus élevé en nous, aux yeux du monde, tout cela n’était à Tes yeux que comme « un linge souillé ».

Oui nous te bénissons, Sauveur adorable, de ce que nous sommes arrivés à nous considérer comme «rien» et que Tu nous as fait la grâce de Te laisser détruire en nous non seulement tout péché, mais notre vie propre, notre «moi».

Nous avons réclamé de Toi comme une faveur qu’il soit à jamais crucifié, délogé de ses derniers retranchements, afin que, morts à nous mêmes, nous n’ambitionnions plus autre chose que d’être entre Tes mains bénies l’instrument souple dont Tu pourras Te servir toujours.

Oui, merci de ce que Tu nous as amenés à cet état où nous ne désirons plus autre chose qu’être toujours vis à vis de Toi u Comme un petit enfant » se tenant à Ta disposition pour Te dire : « Que veux-Tu que je fasse ! » et, une fois la réponse reçue, partir et le faire, délivrer simplement Ton message comme la petite fille de notre gravure qui fait ponctuellement la commission qu’on l’a chargée de faire.

Ô donne-nous, Sauveur aimable, d’être ainsi pour Toi, des messagers attentifs, soigneux d’être toujours là quand Tu as quelque chose à nous dire et de transmettre Ton message, quel qu’il soit, immédiatement.

Ô ! par amour pour les âmes que nous voulons Te conduire, garde nous dans cette disposition d’esprit et d’âme, dans cette joyeuse et prompte obéissance du « petit enfant », et donne nous pour les âmes qui s’essayent sur ce chemin et qu’il effraye, ô donne nous pour elles une tendre sollicitude, un amour réel et intelligent pour les aider de notre témoignage et de nos prières.

Et toi, lecteur de ces lignes qui aspire peut-être à la possession de cette grâce, ô viens à Jésus pour la recevoir maintenant, et dis avec le cantique :

Rends-moi. Jésus, petit enfant.

A tes pieds sacrés, je me place

Libère-moi dès ce moment

Et ces hideux péchés efface.


Donne-moi ta simplicité,

L’amour éternel du Calvaire,

Et que mon tout soit dépensé

En sacrifice pour te plaire.

En avant 1910 11 19



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