SAUVEUR
PAR
LE SACRIFICE
Par le Général
Vous pouvez être tout près de la source sans jamais y tremper vos lèvres, et vous pouvez être tout près de la Croix du Christ et ne jamais être sauvés, mais persévérer, au contraire, dans votre mondanité, vos colères, vos mauvaises passions.
Vos noms peuvent figurer comme membres d’Église, comme appartenant à l'Armée du Salut, et pourtant vous pouvez rester impuissants, n’être pas sauvés et ne sauver personne autour de vous, parce que vous n’êtes pas unis à la puissance de la Résurrection du Seigneur Jésus Christ.
Posez un sarment à côté du cep, il n’y aura ni feuilles, ni fleurs, ni fruits, à moins qu’il ne soit enté convenablement, de sorte que la sève vivante du cep y circule.
S’il est vrai que vous avez de la puissance spirituelle elle est due à la vie du Christ qui est en vous. Il faut être uni à Dieu. Tendez donc la main vers Lui, arrivez auprès de Lui et dites:
yxyx «Seigneur Dieu, me voici. Je suis venu pour être à Toi. Pour Toi, je suis prêt à quitter la maison paternelle, mes aises, la patrie, et à aller et venir partout où tu m’appelleras.
Je suis prêt à ne plus vivre de la vie naturelle (égoïste) mais de la vie divine, à être sauvé jusqu’au bout, jusqu’au plus profond de mon être.
Je suis prêt à être non seulement ton fils, mais ton serviteur, non seulement ton enfant, mais ton disciple, prêt non seulement à porter ta couronne, mais ta croix.
Sauve-moi, commande-moi, sers-toi de moi, façonne-moi, fais de moi ce que tu veux!»
En êtes-vous arrivé-là?
Il faut aller encore un peu plus en avant. Il faut que la main de la foi saisisse Dieu.
C’est mystérieux, dites-vous!
Oui, c’est mystérieux. Je ne comprends pas, mais je sais que c’est Sa loi qui veut que vous ayez cette vie de délivrance par cette simple foi, et cette loi ne peut être changée.
Je ne veux pas m’y heurter la tête.
Je ne veux pas en faire une pierre de scandale pour trébucher et rouler dans le gouffre infernal, vivre dans les ténèbres!
Je veux habiter la Cité Céleste et m’y rendre par le train express, mais pour le faire, il faut que je sois un croyant digne de ce nom! Il est un fait que personne parmi ceux qui ont la moindre expérience des choses de Dieu ne saurait contredire, savoir: qu’exercer la foi même la moins parfaite introduit dans l’âme une certaine mesure de liberté, de vie, de puissance.
Essayez seulement!
Levez les yeux au ciel ce matin en disant: «JE CROIS QU’IL Y A UN DIEU!» et à cette affirmation correspondra une brise céleste qui soufflera sur votre âme.
Croyez que Dieu vous aime, et une étincelle céleste vous réchauffera le cœur.
Avancez la main.
La puissance divine vous entoure de toutes parts.
On nous dit qu’il y a de l’électricité absolument dans toute chose, et que si seulement nous pouvons la saisir, nous aurons une force motrice qui suffira à faire marcher toutes les usines du monde.
«C’est en Dieu que nous avons la vie, le mouvement et l’être», son pouvoir divin nous enveloppe. Dans ce sens, nous pouvons nous rapprocher davantage de Lui. Je dirais à ceux qui doutent:
«Vous vivez en Lui. Il est ici. FAUTE DE CETTE PRÉSENCE, VOUS CESSERIEZ D’EXISTER, mais ce qu’il vous faut, c’est que votre âme soit mise en communication avec Lui.
Il vous faut, non pas l’avoir en dehors de vous, comme un Dieu irrité, mais au dedans de vous comme un Dieu réconcilié.
Un Dieu non pas contre vous, mais pour vous.
Il vous a dans Ses bras, et II dit au monde, à la chair et au diable:
«Vous ne toucherez pas à un cheveu de la tête de mon oint!»
Étendez donc la main et saisissez le Seigneur. Dites-Lui:
«Tu es mon Dieu! Ton Sang me purifie.
Tu es mon Sauveur. Jésus me sauve à cette heure!»
et vous serez animé de la vie de Résurrection.
Vous l’avez, dites-vous?
Il est vrai que vous pouvez l’avoir, mais on en jouit à des degrés divers. Tel paralytique a tout juste assez de vie pour ne pas se croire mort! Il en est ainsi de bien des chrétiens, leur vie est si chétive qu’à peine savent-ils qu’ils vivent.
Ce qu’il nous faut, au contraire, c’est une abondance de vie.
La vigueur naturelle est une chose magnifique. Après la vie divine, la force physique est un talent qu’il faut désirer, conserver autant que possible, si l’on veut dépenser sa vie au service de Jéhovah!
Mais la vie abondante — LA VIGUEUR SPIRITUELLE — être tellement au large dans ses relations avec Dieu, qu’on puisse se donner entièrement au salut d’autrui: voilà la vie de résurrection spirituelle. «Afin que je Le connaisse», afin que je sois uni à Lui, qu’il me tienne si fort que je ne puisse point me détacher de Lui.
Je crois cela. Je ne dis pas que je le comprends, mais je crois qu’il est possible de Le saisir de telle façon, qu’à son tour Il nous saisisse avec une telle puissance, que ni homme, ni démon ne saura jamais nous arracher à Sa main. On est alors scellé pour la vie éternelle. «Afin que je Le connaisse et que l'efficacité de Sa résurrection, et la communion de Ses souffrances me rendent conforme à Lui dans Sa mort».
C’EST À MON TOUR D’ÊTRE CRUCIFIÉ, DE SOUFFRIR, DE LUTTER,
DE RENONCER À TOUT PLAISIR MONDAIN
POUR L’AMOUR DE LUI ET POUR LE SALUT DES HOMMES.
Il y a le plaisir permis et le plaisir défendu.
Un plaisir grossier, accompagné de boisson et de jurements, n’est pas beaucoup plus coupable que certains plaisirs raffinés avec accompagnement de vanité, d’orgueil, de jalousie, de médisance et de tout ce qui est contraire à l’amour du prochain.
La communion avec Lui, dans la souffrance, doit être, pour dire le moins, de renoncer à son propre plaisir, — descendre — car II est descendu du ciel (qu’il lui était parfaitement loisible de ne pas quitter) jusqu’à mon niveau pour me sauver — descendre, dis je, de mon petit paradis terrestre, pour ramasser, pour relever quelques pauvres filles publiques, quelques ivrognes et quelques Pharisiens!
Lecteur, seriez-vous l’un de ces derniers? «La communion de ses souffrances».
Oh! point n’est difficile d’avoir communion avec Lui quand le soleil brille, les oiseaux chantent, quand la réunion est chaleureuse — quand l’orateur ne frappe pas trop fort sur l’idole chérie, — quand tout va bien!
Venez, mon frère, ma sœur, venez! Nous descendrons, descendrons, jusqu’à ce que nous arrivions à avoir communion avec ses souffrances et à nous sacrifier pour l’humanité malheureuse.
«Pour parvenir, si je puis, à la résurrection des morts. Non que j’aie déjà atteint» — cette couronne — «mais je fais mes efforts pour y parvenir et c'est pour cela que Jésus-Christ m'a pris à Lui,» — pour cette couronne!
Mais, je fais une chose: «Oubliant les choses qui sont derrière moi et m’avançant vers celles qui sont devant moi, je cours vers le but, vers le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ; nous donc qui sommes parfaits, ayons ce même sentiment, et si vous pensez autrement, Dieu vous le révélera aussi.»
Et quand II le révélera nous le saisirons. Notre consécration ira de pair avec la lumière qu’il nous donne de jour en jour, nous croîtrons dans la grâce, selon la puissance d’une vie qui ne doit point finir.
Chose merveilleuse! Être sauvé selon la puissance de vie de certains arbres qui croissent depuis des siècles, serait déjà quelque chose, mais la vie des saints ne doit point finir.
Gloire à Dieu! Ils croîtront, ils s’épanouiront, ils existeront indéfiniment.
Quelle perfection! Ô mon frère! ma sœur! Combien je désire que vous regardiez tout ce qui s’interpose entre vous et ce glorieux, ce merveilleux salut, comme de l’écume, comme des balayures à pousser dehors!
Mettons toute notre volonté à suivre Jésus, afin que nous ayons la communion de ses souffrances, et que nous Le servions ici bas étant sauvés et sauveurs.
En avant 1910 11 12
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