Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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ESQUISSE DE LA VIE DU COLONEL COOKE

RACONTÉE PAR LUI-MÊME


À L’ÉCOLE MILITAIRE

Après avoir été environ sept mois soldat, je renonçai à la position que j’avais tant appréciée et j’entrai à l’École Militaire de l’Armée du Salut.

Mon cher père, qui ne connaissait à peu près rien d’elle, en eut presque le cœur brisé. Il n’avait jamais connu quelqu’un ayant vraiment fait le sacrifice de lui-même. Cela lui paraissait insensé de renoncer à une bonne position pour entrer dans une organisation religieuse décriée par chacun, et encore sans salaire assuré.

Mais combien Dieu m’a récompensé pour cette obéissance enfantine!

Il a béni la maison de mon père. Ma belle-mère fut la première à se convertir. Il y a six ans elle est allée au ciel. Une année plus tard mon père mourut, après m’avoir assuré qu’il me reverrait au ciel.

Trois, peut-être même quatre de mes sœurs sont converties et je prie chaque jour pour toute ma famille.


MES ANCIENS AMIS

Maintenant je désire dire quelque chose des amis auxquels j’étais lié avant ma conversion.

L’un refusa de faire comme moi, et quatre ans après il entrait dans l’éternité, après être devenu un ivrogne.

Le jeune homme qui s’était marié me raconta, quand je le vis la dernière fois, que sa femme était une ivrognesse. «Depuis quinze ans je n’ai plus eu un moment de bonheur dans la vie, nous sommes divorcés. Avant de me quitter je découvris qu’elle m’avait extorqué 7500 fr.»

Je pris des informations et trouvai qu’elle était non seulement une ivrognesse, mais qu’elle vivait dans l'immoralité. Malheureusement je ne pus les gagner au Seigneur ni d’un ni l’autre.

Comme Dieu avait été bon pour moi en me sauvant!

Combien ne devais-je pas le louer pour tout ce qu’il avait fait pour moi!


LA PRIÈRE, LA CHOSE LA PLUS IMPORTANTE

Grâce à l’exemple de ma bonne mère, la prière devint pour moi la chose la plus importante. Puisque j’étais sauvé, je considérais comme mon plus grand devoir de conduire hommes et femmes à Jésus, les détournant de la voie de la perdition.

Chaque matin je me levais de bonne heure pour prier et lire ma Bible. À peine, en ce temps-là, lisais-je un journal, mais je dévorais ma Bible, le «Cri de Guerre» et des livres religieux. Comme j'étais heureux du changement survenu dans ma vie!

Les deux mois passés à l’École Militaire furent, pour moi, comme le ciel sur la terre! Je fus envoyé à Glasgow comme Capitaine quoique je n’eusse, jusque-là, dirigé aucune réunion moi-même. Quand je fus dans le train, j’eus un moment d’anxiété, me demandant si peut-être je n’étais pas dans l’erreur en croyant que Dieu m’avait appelé à son service. Mais j’eus le sentiment que si Dieu me donnait des âmes le dimanche suivant, je pourrais être certain que Dieu m’avait vraiment appelé à la carrière d'Officier.

Ma première réunion eut lieu le samedi soir. Une femme vint au banc des pénitents. Cette femme était pauvrement vêtue et sa conversion ne me réjouit pas beaucoup. Mais plus tard elle devint une soldate remarquable.

Mon auditoire le dimanche soir fut d’environ 3000 personnes. La réunion terminée, le trésorier dit que la collecte se trouvait être inférieure à ce qu’elle était habituellement. Je répondis: «Cela ne fait rien, car nous avons eu quatre âmes au banc des pénitents.»

Grâce à Dieu, cinq mois n'étaient pas encore écoulés que déjà 600 âmes s’étaient données à Dieu. Cela me convainquit de ma vocation.

Il y avait un homme auquel nous nous intéressions beaucoup. Chaque dimanche mon Lieutenant lui parlait. Un soir, il lui dit très sérieusement: — Lieutenant, je ne puis pas venir aujourd’hui, mais vous pouvez être sûr que dimanche prochain je me donnerai à Dieu.

Le mardi suivant, il se noya! Quelle tristesse s’empara de nous en pensant à sa pauvre femme et à sa propre âme, particulièrement lors de son ensevelissement.

Avant de quitter Glasgow je fus très découragé, quoique beaucoup d’âmes fussent venues à Dieu J'écrivis une lettre disant que je désirais un autre travail comme Officier. Toutefois je ne l'expédiai pas et je me mis à prier au cours de ce difficile combat intérieur. Le Sauveur me dit: «DONNE-TOI À MOI ET PRENDS-MOI.» Ceci me réjouit. Je me perdis moi-même en Jésus et II remplit mon âme. J'éprouvai une paix intense. La passion des âmes m’inonda de nouveau.

Plein d’espoir, j’allai dans mon nouveau Corps et priai pendant tout le voyage. Grâce à Dieu, nous vîmes 350 âmes venir au Sauveur. Notre salle pouvait contenir 2.500 personnes, tous les dimanches soir elle se remplissait. C’était un coup d’œil superbe. 300 soldats, avec une musique impeccable, marchaient le dimanche soir au travers des principales rues de la ville, accompagnés d’une foule sympathique. Beaucoup de convertis de ce Corps sont maintenant au ciel ou combattent comme Officiers.


DÉBUT DE L’ŒUVRE DES BAS-FONDS

Après avoir travaillé un certain temps comme Officier d’État-Major à Londres, nous commençâmes, ma femme et moi, (Dieu, dans sa miséricorde, me donna une bonne femme) une œuvre dans les bas-fonds.

Je dois reconnaître que cela fut pour moi une grande épreuve de foi. Les désagréments des visites dans ces maisons malpropres, la vermine repoussante, les mauvaises odeurs des ruelles et la fréquente grossièreté des gens étaient durs à supporter. De plus, les souffrances constantes des enfants, des ivrognes et des ivrognesses, de même que l’effrayante misère, tout cela était une épreuve pour nous.

J’aurais abandonné la partie plusieurs fois si j’avais pu. Dieu nous donna une troupe de 130 nobles femmes qui nous aidèrent, vécurent parmi ces pauvres gens, leur donnant ainsi un exemple de propreté, d’amabilité et de bonté. Elles distribuaient de la nourriture aux affamés, soignaient les malades, tenaient chaque soir des réunions et gagnaient bien des âmes

Ce travail servit de préparation à l'Oeuvre Sociale considérable de l’Armée du Salut. Notre poste suivant fut plus agréable que le travail repoussant dans les bas fonds anglais. Nous fûmes envoyés à la Jamaïque pour y commencer l’œuvre. La vie est pleine de contrastes, c’est une suite d’ombres et de lumières. Cela nous est bon.


Après quelques années de travail parmi les bas-tombés et les gens sans religion de l’Angleterre, je passai, avec ma famille, quelques années parmi les noirs, le Général m’ayant confié la direction de l’œuvre dans les Indes occidentales. Ces noirs étaient très religieux et enthousiastes, quoique peu profonds. Cependant ce changement de travail fut le bienvenu. Malheureusement diverses attaques de malaria rendirent mon retour en Angleterre nécessaire.


AUX INDES.

Depuis quatorze ans je me sentais appelé à un travail spécial et spirituel dans l’Armée du Salut; pendant ce temps j’avais été cinq ans chef de Division.

Tandis que je travaillais dans le sud de l’Irlande, comme spécial et pionnier, je reçus un coup à la joue dont je porte toujours la cicatrice. Je fus aussi employé pendant un certain temps au Quartier Général International, comme conseiller spirituel: j'eus aussi le commandement d’un Corps de Londres. Ce dernier travail augmenta en moi d’une manière particulière ma sympathie pour les Officiers du Champ de Bataille et pour les Soldats.

Je devins, dans ce Corps, très malade et demandai trois mois de repos. Je me décidai à commencer ce repos en entreprenant une grande tournée aux Indes. Ma tâche consistait à tenir, avec nos Officiers indigènes, et partout où cela était possible, des réunions dans les villages.

En neuf mois je parcourus 20.000 kilomètres au travers des Indes; pendant cinquante et un jours je voyageai seul. Je fus traduit en douze langues différentes, mais surtout je vis 7 mille âmes chercher le salut.


CAMPAGNES DE SALUT EN EUROPE.

Depuis mon retour, j’eus le privilège de diriger des campagnes de salut en Hollande, Belgique. France, Allemagne, Suisse. Italie et en Angleterre.

Cela me causa d’abord de grandes craintes, je me demandais comment je pourrais avoir de l'influence sur les gens malgré la traduction, mais c’est un fait extraordinaire que j’eus autant, si ce n'est plus de succès, en employant un traducteur qu’en parlant directement moi-même. Ceci provient probablement de ce que, avec la traduction, les gens ont plus de temps pour réfléchir.

Les résultats, non seulement aux Indes, mais aussi en pays catholiques et protestants, m’ont rempli d’étonnement et de reconnaissance envers Dieu. Beaucoup de gens se sont étonnés et m’ont demandé d’où provenait que, dans la plupart des pays visités, j’aie amené tant d’âmes au Seigneur. Je crois que les raisons en sont les suivantes:

1. J’ai reçu un appel comme gagneur d’âmes. Cela me donne une grande influence. Dans les localités où les Officiers ont beaucoup parlé de ces réunions avant mon arrivée, il s’est trouvé que la conviction et la décision d’être sauvé s’étaient déjà emparées des gens. Le fait est que deux des plus merveilleux réveils auxquels mon nom est uni, commencèrent par l’annonce de mon arrivée et par beaucoup de prières. A Dieu soit la gloire de ce qu’il n'attendit pas mon arrivée et de ce que je trouvai le réveil déjà en train. Ne devrait-il pas en être toujours ainsi?

2. Généralement les gens sont dans une grande attente. Ils ont soif de salut.

3. J’ai une longue expérience comme gagneur d’âmes, 27 ans.

4. Je dois passer chaque jour beaucoup de temps dans la prière et la lecture de la Bible.

5. Je pousse les Officiers et les Soldats à prier pour certaines personnes, et aussi beaucoup pour eux-mêmes. Je les encourage à écrire leurs désirs et leurs prières, lesquels sont ensuite lus à la réunion; cela conduit les gens directement à Dieu.


Je termine l’histoire de ma vie en invitant nos chers Officiers:

1. À s’efforcer, chaque jour, de passer au moins une heure avec Dieu et leur Bible.

2. À écrire une liste de leurs Soldats, rétrogrades et autres que le Seigneur leur indique, à prier chaque jour pour ces personnes, et à compter sur la direction de Dieu.

Je suis parfaitement sûr que si ces deux conseils sont suivis, Dieu leur donnera la sagesse et la faveur pour gagner beaucoup d’âmes et avoir un grand réveil.

En avant 1910 10 29


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Aimons davantage! Que nos actes soient des prières vivantes.


MIEUX FAIRE POUR MIEUX CROIRE;

MIEUX CROIRE POUR MIEUX PRIER,

Tel est le secret de la délivrance.


Par nos efforts vers le bien, vers tout ce qui est juste et bon, nous nous retrouverons en communion plus étroite avec notre Dieu.

En avant 1910 10 29


 

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