Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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DEUX ATTITUDES. — QUELLE EST LA VÔTRE?


Deux attitudes: tout d’abord celle de Jésus — garrotté — la tête couverte d’une couronne d’épines, enchaîné entre deux soldats comme un vil malfaiteur, il comparaît devant le tribunal du gouverneur romain. Qu’a-t-il fait?

RIEN! ni devant Dieu ni devant les hommes, car ceux qui l’amenèrent là, au banc d’infamie, savaient très bien, dans leur conscience, qu’il était le Saint et le Juste et que seul le ressentiment qu’ils éprouvaient contre sa vie pure et sans tache, mettant en relief leur orgueil, leur hypocrisie, le péché de leur vie, seul ce ressentiment les poussait à le faire disparaître et à ameuter la foule, toujours aveugle et impulsive, jusqu’à lui faire demander sa tête.

Mais ce n’est pas l’attitude de ces Juifs, chefs des prêtres, que je désire examiner aujourd’hui et opposer à celle de Jésus, mais bien celle de ce gouverneur romain vraiment extraordinaire.

Il a toute puissance en l’espèce. Le sanhédrin n’aurait pu mettre à mort Jésus, s’il s’y était opposé et la chose était des plus aisées — juridiquement parlant —, car, détail extraordinaire, mais typique et de valeur absolue en l’occurrence:


IL N’Y A PAS DE CHEF D’ACCUSATION PORTÉ CONTRE JÉSUS.


Pilate n’était point Juif.

Il appliquait la loi romaine et les griefs d’ordre religieux invoqués contre celui qu’on lui amenait pour le condamner, ces griefs ne tombaient pas sous le coup de la loi romaine. Il n’y avait donc pas lieu de «poursuivre» comme nous dirions aujourd’hui et l’affaire tombait d’elle-même.

Avez-vous jamais remarqué en effet, l’étrange réponse des accusateurs à la question de Pilate:

«Quelle accusation portez-vous contre cet homme?»

«Si ce n’était pas un malfaiteur, nous ne l’aurions pas livré».

Voyez-vous un juge d’instruction à qui l’on répondrait cela aujourd’hui?

L’affaire serait close à la minute même.

Mais poursuivons.


Derrière le gouverneur, le fonctionnaire, le personnage officiel, il y a l’homme qui a une conscience et qui raisonne. Il devait être intelligent, cet homme, sans quoi, il n’aurait pas occupé ces fonctions, — et du reste il n’était pas nécessaire de l’être beaucoup pour voir clair dans cette affaire — considéré au simple point de vue humain, pure question de vengeance et de méchanceté de la part des accusateurs.

Or, lui, Pilate, n’était point un méchant homme, il n’était point comme ceux qui lui amenaient Jésus, aveuglé par la haine et l’orgueil blessé, il était donc placé pour juger plus sainement — étant hors de cause — et la preuve qu’il le sait, la preuve qu’il sait que ce qu’on lui demande est tout à fait illégal, c’est que par trois fois il va trouver les accusateurs pour leur dire:


«Je ne trouve aucun crime en cet homme!»


Sa conscience lui dit: Cet homme est innocent, tu ne dois pas le condamner, tu dois le refuser à cette foule aveuglée par sa passion, tu dois t’opposer à ce meurtre juridique.

Il essaie bien, il est vrai, de trouver un biais et de proposer aux Juifs un substitut — un voleur —, mais ils ne se laissent pas prendre au piège et ne cèdent par leur victime.


C’EST JÉSUS QU’ILS VEULENT, ET PAS BARABBAS.


Pauvre Pilate!

S’il eut seulement osé, à ce moment-là, agir selon sa conscience, et refuser catégoriquement le crime monstrueux qu’on lui demandait, et qu’il savait très bien, lui, être un crime. Il aurait voulu échapper à sa conscience accusatrice par un faux-fuyant, mais ce n’est pas là ce que Dieu attendait de lui. Il avait à prendre nettement position et à dire: Cet homme est innocent. Je ne peux donc pas le faire mourir. Il n’y a pas de chef d’accusation formulé contre lui, je le relâche!

Pourquoi ne l’a-t-il pas fait?

Ni par ignorance, ni par cruauté, par lâcheté! Il craignait pour sa position, peut-être pour sa vie, et pour des considérations personnelles, des avantages matériels, le souci de son bien-être, de son confort, il a laissé se perpétrer un crime.

IL N’AVAIT RIEN CONTRE JÉSUS, il admirait même peut-être, dans le secret de son cœur, cette vie pure: la grandeur d’âme de Jésus s’imposait à lui, il savait qu’il n'était coupable de rien, mais il n’osait pas le dire, il n’osait pas le défendre, il avait peur!


Lecteur, quelle est ton attitude en face des accusations qui s’élèvent de tous côtés, autour de toi, contre Jésus?

Te fais-tu son défenseur?

Oses-tu tenir tête à la foule, oses-tu réfuter les accusations qui s’élèvent contre Lui, te mettre de Son côté, te faire Son avocat;

oses-tu dire: je L’aime, je suis Son enfant. Il a pardonné mes péchés, m’a sauvé de l’Enfer et je vis désormais pour Lui plaire.

Ou bien, es-tu comme Pilate, trop lâche pour avoir le courage de ton opinion?

Tu n’as rien contre Jésus: au contraire, tu le sais innocent de tous les crimes qu’on lui impute; tu sais plus encore, tu connais Sa puissance pour détruire toute mauvaise pensée et tout mauvais sentiment, MAIS tu crains les railleries de la foule, la perte de ta position peut-être et tu livres à nouveau Jésus à la mort! à l’opprobre, au mépris, à l’ignominie, et tu es l’obstacle qui empêche ceux à qui tu n’as osé confesser ta foi au Fils de Dieu et ton amour pour Lui, de Le connaître, eux aussi, comme leur Sauveur.

Oh! veux-tu, à l’occasion de cette Semaine de Renoncement qui s’ouvre aujourd’hui, examiner ton cœur et ta vie à cette lumière, seul à seul, sous le regard de Dieu, et, si tu découvres avec douleur que tu es un lâche, rappelle-toi que Jésus est le Sauveur de tout péché et que par conséquent, Il peut aussi bien te délivrer de celui-là que des autres.

Examine si cette lâcheté — résultat de l’orgueil non complètement mort en toi — n’est pas la cause qui t’a empêché de réussir aussi complètement que tu l’aurais aimé dans ta collecte de Semaine de Renoncement les années précédentes, et décide, coûte que coûte, qu’aujourd’hui tu laisseras Jésus lui donner le coup de mort en toi.

En avant 1910 10 22



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