Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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ESQUISSE DE LA VIE DU COLONEL COOKE

RACONTÉE PAR LUI-MÊME


Plus tard j’entendis le Général. Je recueillis de ses réunions la certitude que les salutistes étaient bons et que je ne l'étais pas. Le diable fit ses efforts pour ne pas me perdre et me retint toujours plus sous sa puissance.

Je me rendis encore à l’Armée du Salut dans d’autres endroits; j’étais très près de penser que la religion de ces gens était insensée. Trois semaines après je marchais avec eux à travers les rues. Cependant j’aurais voulu passer encore un dimanche joyeux avec mes amis.

Le matin, nous allâmes à l’église, puis je les invitai tous à dîner chez moi. Nous jouâmes aux cartes, puis nous partîmes gaiement pour une partie de plaisir en voiture. Tout le jour je fus d’une gaieté exubérante. Mais à 8 heures du soir, en quittant mes amis, une profonde tristesse s’empara de moi.

En retournant chez moi, j'entendis les chants de l’Armée du Salut; espérant que personne ne me verrait, j’entrai dans la salle. Je me sentis profondément atteint dans ma conscience et pus à peine dormir cette nuit-là.

Chaque soir, je me rendis aux réunions. J’abandonnai tout ce que je savais être mal, quoique je susse parfaitement que l'œuvre n’était pas faite encore. Un soir, le Lieutenant vint me parler. Ce jeune homme sans instruction, que je regardais de haut, fit naître en moi le désir d’aimer Dieu et de vivre pour lui. 


Le lendemain soir je pris la décision d’aller au banc des pénitents et de me déclarer pour Christ, quoique je ne connusse pas encore tout ce que cela impliquerait pour moi. Une semaine auparavant je m’étais engagé auprès d’une dame pour la conduire à un concert. Mais Dieu m’avait parlé depuis. Ce concert tombait justement sur le jour où j’avais résolu de me donner à Dieu.

Que faire?

Je devais tenir ma parole vis-à-vis d’elle et je la conduisis au concert, mais j’étais misérable. Au bout d’une heure je la quittai, craignant que la réunion ne fût terminée et que je ne pusse plus me convertir. Je courus à la salle. À ma grande joie, la réunion de prières durait encore.

Deux hommes étaient agenouillés au banc des pénitents. Mes craintes s’étaient dissipées.

Résolument je fis le pas, je me rendis au banc des pénitents et fis à Dieu la prière que je lui avais si souvent adressée pendant la semaine:

«Ô Seigneur! Sauve-moi!»

Sans aucun doute, ma prière: «SEIGNEUR! SAUVE-MOI» était parfaitement sincère, mais je ne me sentais pas sauvé et personne ne me parla. La réunion se termina, j’étais allé au banc des pénitents et pourtant Dieu ne m’avait pas sauvé, que pouvais-je faire de plus? Mais Dieu Lui-même réussit à avoir raison de moi. Je m’étais cru au-dessus de ces pauvres salutistes et il me montrait que j’étais bien au-dessous d’eux.

Tandis que, malheureux, je m’en allais, le Capitaine me dit en me serrant la main:

«Êtes-vous sauvé, mon frère?»

«Non, répondis-je.»

Alors il se tourna vers les personnes qui l’entouraient et leur dit de prier pour moi. On me conduisit de nouveau au banc des pénitents. Je voulais à tout prix être sauvé, vraiment sauvé.

Quelqu’un me demanda:

«Croyez-vous que Dieu peut vous sauver?»

«Certainement», répliquai-je.

«Croyez-vous aussi qu’il veut vous sauver?»

À cela il m’était difficile de répondre. Ma vie de péché et toutes mes préférences se présentèrent à mon esprit. Comment Dieu voudrait-il sauver un homme aussi impie que moi?

Cet ami me dit que Dieu aime tous les hommes, qu’Il fit don de son Fils pour qu'll mourût pour tous, et que, maintenant, son seul désir est de les pardonner et de faire d’eux ses enfants.

Je conçus enfin l’espoir que Dieu me sauverait un jour. Tandis que je m’en retournais, je pensais que Dieu m’aimait sûrement. Je ne méritais pas cet amour, mais mes péchés me faisaient vraiment souffrir. Je ne pouvais pas croire que si je mourais la même nuit Dieu m’enverrait en enfer. Si donc ce n’était pas en enfer, ce ne pouvait être qu’au ciel. Je me confiai à la miséricorde de Dieu, alors la paix et la joie envahirent mon cœur.

«Mon âme, loue le Seigneur! Loue le Seigneur, mon âme!» m’écriai-je. Je savais que j’étais maintenant vraiment sauvé.

Mon premier témoignage! C’était merveilleux: toute crainte de la mort et du jugement avait disparu. Je sentais que Dieu m’aimait et que Jésus était mon Sauveur. J’étais très heureux. Le lendemain, l’employé de mon bureau m’annonça qu’il s’était marié le matin même. Ce fut une surprise pour moi. Une semaine auparavant je me serais moqué de lui, mais ce jour-là mon cœur était trop plein de l’amour de Dieu pour dire des sottises. Je lui fis mes compliments, ensuite je lui annonçai, à sa grande surprise, que je m’étais converti la veille. C’était mon premier témoignage!

Je pouvais parfaitement comprendre sa surprise, car j'avais été si impie! Il me demanda si je m’étais converti à l’Armée du Salut. Après cela nous restâmes tous deux tout à fait silencieux. Il se réjouissait de son bonheur, moi du mien. Je cherchai dans la suite à le gagner au Sauveur, ainsi que sa femme et un autre jeune homme, mon ami particulier, malheureusement ce fut en vain.

Je devins un soldat plein de feu, je portai l’uniforme, j’étudiai ma Bible, je priai beaucoup et je gagnai au Seigneur plusieurs âmes.

(À suivre.)

En avant 1910 10 15



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