Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LA GENÈSE D’UN CRIME

«TON PÉCHÉ TE TROUVERA!»


C’était dans une de nos salles de Paris, la réunion venait de se terminer. L’Officier qui l’avait présidée était à peine descendu de l’estrade qu’une personne s’avança vers moi, me serra la main et me dit, l’air à la fois dépité et fortement surexcité:

«Vous savez, Adjudante, mon fils m’a quittée!»

C’était la suite d’une conversation vieille déjà de plusieurs semaines et même de plusieurs mois. Connaissant les circonstances très spéciales et voulant calmer l’excitation intense qui se lisait sur son visage où la haine, le dépit, l’égoïsme et l’orgueil déçus se mêlaient à son chagrin, à moins qu’ils ne l’aient constitué uniquement, je dis:

«Il n’y a rien d’autre chose à faire qu’à en prendre votre parti. On ne force pas quelqu’un à faire le bien malgré lui.»

«Le laisser!» me dit-elle. «Jamais!» Je le tuerai!

Paroles! dites-vous. Paroles de personne en colère qui, dans son orgueil blessé et devant ses projets renversés dit ce qui lui vient à la bouche. Évidemment, ceci entre pour une part dans cette réponse, mais il y a plus.

Nous avons là une preuve typique de ce que disait le Colonel Cooke au cours de sa visite à Paris lorsqu’il essayait de nous faire toucher du doigt LA FORCE, LA PUISSANCE INFERNALE DES MAUVAISES PENSÉES, NON REPOUSSÉES dès le début alors que leur empire peut être maîtrisé, mais qui sont capables de nous entraîner là ou nous n’aurions jamais cru possible d’arriver — à des actes monstrueux qui nous auraient répugné alors — et qui sont la conséquence logique de l’état d’esprit et d’âme que nous avons entretenu en nous.

Jamais nous ne les aurions commis si nous n’avions pas TOLÉRÉ, puis CARESSÉ cette mauvaise pensée initiale qui s’est développée, fortifiée, amplifiée, nourrie de toutes les circonstances qui sont venues se greffer sur elle ou y mettre de l’opposition.

C’est là une vérité psychologique qui se retrouverait à la genèse de tous les crimes, si l’on prenait la peine d’en retracer leur évolution, et que nous trouvons ici avec une précision mathématique.


Il ne m’appartient pas de vous livrer les détails très frappants de cette navrante histoire, mais si je pouvais vous les narrer, vous en montrer la naissance, l’enchaînement, la progression constante, vous verriez, comme je le vois moi-même de façon tellement nette et précise, que l’état d’âme monstrueux de cette personne qui armera peut-être, l’un de ces jours, le bras d’une mère contre son enfant — et d’une mère qui l’a aimé tendrement jusqu’à ces derniers temps — vous verriez, dis-je, que cet état d’âme n’est que LA RÉSULTANTE D’UNE MAUVAISE PENSÉE INITIALE QU’ELLE N’A PAS SU OU VOULU RÉPRIMER À TEMPS, et qui est arrivée à son paroxysme.

Mais il y a plus dans cette histoire, hélas trop véridique. Il y a l’accomplissement à la lettre de cette parole de l’Écriture:


TON PÉCHÉ TE TROUVERA


Car le péché que cette mère reproche à son fils, et pour l’assouvissement duquel il la quitte, est la reproduction exacte — si exacte qu’il semblerait qu’on en a photographié les moindres détails — la reproduction intégrale du péché commis par cette même mère il y a plusieurs années.

Or, pendant toutes ces années cette personne a suivi, à intervalles plus ou moins rapprochés, les réunions de l’Armée du Salut.

Dieu a parlé à sa conscience à maintes reprises, l’a sollicitée d’abandonner son péché, de chercher son pardon mais:

elle a refusé d’obéir à la voix de Dieu,

elle a fermé délibérément son cœur à sa lumière

et aujourd’hui l’avertissement qu’elle a entendu bien des fois sous des formes diverses: Ton péché te trouvera, cet avertissement se trouve prendre une tragique réalité;


Son péché la retrouve en son fils

et par lui-même un premier châtiment vient sur elle.


Une solution s’imposerait, c’est qu’elle s’inclinât devant Dieu, qu’elle voulût cette fois reconnaître son péché et s’humilier devant son Sauveur. Au lieu de cela, elle s’irrite et, déçue dans la poursuite des projets égoïstes qu’elle caressait, elle prend la résolution criminelle de tuer son enfant.

LE DIABLE LA TIENT TELLEMENT BIEN DANS SES GRIFFES, que non seulement elle persévère dans cette voie mauvaise, court tête baissée dans ce nouvel abîme, mais aussi vers celui qui l’attend pour l’Éternité où le souvenir de ses crimes — son propre péché — l’exemple donné ainsi à son enfant qui l’imite plus tard et qu’elle tue à cause de cela — le souvenir de tous ces crimes — souvenir éternel, fera pour elle de l’Enfer le lieu des tourments!


* * *


Combien d’individus dans le monde se préparent le même terrible réveil dans l’au-delà.

Combien pour n’avoir pas été découverts se croient à l'abri de la répression, oubliant que:


LEUR PÉCHÉ, QUEL QU’IL SOIT, LES TROUVERA À SON HEURE.


Lecteur de ces lignes, ton péché, si bien caché soit-il, te trouvera aussi.


* * *


Homme respectable, intelligent, instruit, religieux, toi qui as lâchement abusé de la naïve enfant placée sur ton chemin et qui, dans sa candide ignorance, n’a pas compris où tu la conduisais: ton péché te trouvera!

Aujourd’hui, elle pleure sa pureté perdue, et toi, tu continues lâchement ton chemin, sans une pensée de pitié pour celle que tu as assassinée, moralement parlant!

Son silence sublime ne t’a pas même attendri, et quand les gens te saluent dans la rue, tu ne rougis même pas de ne pas mériter leur salut!

Je n’ai jamais été découvert, dis-tu. Pourquoi m’inquiéterais-je?

Ah! certes, tu as été très habile, et lorsque la pauvrette s’est réveillée soudain de son ignorance, tu as feint l’indignation, tu as crié à la calomnie, et clamé bien haut ton innocence.

«Elle est folle! as-tu dit, et les avocats sont encore là pour quelque chose!»

Naturellement on t’a cru, n’étais-tu pas un homme religieux et considéré?

Et, sans pitié, tu as foulé aux pieds la grandeur d’âme de la noble enfant, qui a dévoré sa honte en silence, par respect pour ta situation morale, pour ta réputation, pour ne pas détruire ton foyer, briser le cœur de ta femme!

Son héroïsme ne t’a pas touché, et lorsque ta conscience t’a fait comprendre qu’en raison même de la magnanimité de ta victime, ton crime devenait d’autant plus monstrueux, tu as haussé les épaules.

«J’ai fait bon marché de tout cela! dis-tu. J’ai été deux fois lâche, c’est vrai, mais personne ne le sait! Je prospère, du reste, mon influence grandit, et je suis plus considéré que jamais. Je m’occupe même de la lutte contre la Traite des Blanches! QUI DONC, APRÈS CELA, OSERAIT M’ACCUSER?»


Personne,

SAUF TA CONSCIENCE!


Si habile que tu aies été, si habiles que vous ayez été, lecteurs de ces lignes qui peut-être vous reconnaissez plus ou moins dans ce tableau, Votre péché vous trouvera!


* * * 


Oui, mon ami, ton péché te trouvera.

Dieu l’aurait pardonné SI tu avais consenti à t’humilier et à dire:

«Je suis cet homme-là!»

Mais, il était plus facile de nier ton crime — car pour n’être pas tombé sous le coup de la loi — il n’en est pas moins crime.

Mais, comme pour la femme dont je parlais plus haut:


TOUT VIENT À SON HEURE,

ET DIEU N’A PAS DIT SON DERNIER MOT!


Ton fils, peut-être, suivra tes traces et ton péché te trouvera en sa personne! Son crime à lui, t’ouvrira sans doute les yeux.

Dieu fasse qu’il ne soit:

pas trop tard pour réclamer son pardon,

pas trop tard pour t’humilier et confesser ton péché

pas trop tard pour échapper au châtiment!

As-tu jamais songé que ta fille, objet de tant de soins entendus, que tu entoures de toute manière afin que rien ne vienne ternir son esprit ou son cœur, car tu veux qu’elle soit pure, as-tu jamais songé qu’elle aussi pourrait rencontrer sur son chemin un individu aussi méprisable que toi et que ton péché te trouverait en sa personne?


Tu as oublié que celle que tu as souillée, avait aussi un père et une mère qui rêvaient pour leur enfant une vie pure.

Tu as oublié que la victime de ta lâcheté et de ta vilenie traîne comme un boulet le souvenir de la flétrissure que tu lui as imposée et qui a brisé son cœur et sa vie!

Tu l’as oublié, MAIS DIEU NE L’A PAS OUBLIÉ et ton péché te trouvera!

Que dis-je! il a déjà trouvé peut-être et le misérable qui s’est joué de l’innocence et de l’ignorance de ta fille chérie n’a fait que te rendre la monnaie de ta pièce. Ton péché t’a trouvé!

Oh! par pitié pour ton âme, lecteur, arrête-toi!

Si tu n’appartiens pas à l’une des catégories que je viens de citer, n’oublie pas que le péché, quel qu’il soit, est le péché et que Dieu ne peut faire autrement que de le punir Le châtiment t’attend.


Dieu t’offre aujourd'hui une occasion de te repentir.

Humilie-toi devant ton Père céleste.

Confesse ton péché et reviens à Lui de tout cœur et si cette modeste feuille est pour toi aujourd’hui le «Nathan» qui vient te dire de la part de l’Éternel, «tu es cet homme-là!» et si tu peux dire comme David, «mon péché est constamment devant moi!» oh! par pitié pour ton âme, ne diffère pas une seconde de plus!

Crie à Dieu, là où tu es de te pardonner et que la prière de David puisse sortir aussi de ton cœur brisé par le repentir.


Dieu, crée en moi un cœur pur!

Sache en tous cas que si le pardon est à ta disposition maintenant, il pourrait se faire que tu n’aies plus une occasion de te repentir.

Rappelle-toi qu'après la mort suit le jugement et qu’aucun péché n’entrera au ciel!

À toi de choisir:

abandonne le péché et saisis la Vie éternelle qui est en Jésus le Sauveur,

ou sache que l’enfer — avec la torture que t'imposera le souvenir de ton péché — souvenir jamais éteint et sans cesse ravivé — sera ton sort pour l’Éternité et le sort que tu auras choisi toi même.

En avant 1910 10 15


 

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