LA MORT
Lorsque tu parais, sinistre et cruelle,
Dans les rangs épars de nos bataillons,
L’homme de ton choix, même eût-il des ailes
Ne peut échapper à tes aiguillons.
Frappant sans répit, fauchant tous les âges
Tu n’épargnes pas les adolescents,
Brandissant partout, funèbre présage,
Ton sceptre d’airain, tu vas menaçant.
Spectre des enfers! terreur de ce monde!
Tu naquis jadis avec le péché,
Mais il est vaincu, ton pouvoir immonde:
Christ ressuscité a su te toucher.
Et pour nous, chrétiens, ta puissance tombe
Car par-devers Lui brille un doux espoir,
Et notre âme a soif de cet «outre-tombe»
Car c'est le séjour des heureux revoirs.
Là «haut», c’est le Ciel, la sainte patrie,
Patrie où le mal ne régnera plus,
Jérusalem sainte, éternelle vie,
Dans ces beaux parvis nous verrons Jésus.
Ô mort, c’est pourquoi tu n’as pas d’empire
Sur un héritier des biens éternels,
Tu le réjouis car son âme aspire
Après le bonheur qui l'attend au Ciel.
Clément Delrez.
En avant 1910 09 24
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