Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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SIMPLES RÉFLEXIONS


Par une nuit bien sombre, quelqu’un rencontra un homme portant une lanterne allumée. En passant à côté de lui. il crut remarquer que l’homme était aveugle, et il lui posa la question:

êtes-vous aveugle?

Oui, répondit l’homme.

Mais alors, pourquoi marchez-vous avec cette lanterne?

Je porte la lumière, répondit l’aveugle, afin que les personnes pour lesquelles je ne puis faire place, ne se heurtent pas contre moi.

Un chrétien qui ne laisse pas briller sa lumière est une pierre d’achoppement pour le monde. Celui qui ne fait rien pour le développement du Royaume de Dieu n’empêche pas seulement celui-ci de s’étendre, mais il est en même temps un prédicateur d’indifférence. Et qui fera pour lui le travail qu’il aurait dû faire? Qui portera la lumière?


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Les auditoires nombreux, intelligents, attentifs qui se pressent dans notre salle centrale, en particulier le dimanche après-midi, sont très suggestifs. À côté des habitués, des amis, le mondain, le boulevardier, venus pour passer le temps «et pour qui c’est nouveau».

Un pareil spectacle remplit chaque fois mon cœur de joie et de reconnaissance et une foule de pensées fourmillent dans mon esprit. Je vois déjà, par la foi, ce jeune homme, cette jeune fille à l’entrée de la vie, n’avant d’autre but que la satisfaction de leurs propres désirs, saisis tout d’un coup par la puissance de Christ, purifiés, régénérés, et devenant à leur tour des apôtres.


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En réfléchissant à cet auditoire, à sa présence dans notre salle et à la diversité des opinions représentées là: catholiques, protestants, incrédules ou philosophes, voire même indifférents. Je me disais: «N'est-ce pas merveilleux? Où trouver, ailleurs qu'à l’Armée du Salut, un pareil auditoire?»

Rien détonnant à voir un nombre de personnes égal ou supérieur dans un lieu de culte. Elles y sont attirées par la communauté de croyances, le désir de satisfaire les besoins de leur âme, ou simplement d’accomplir de traditionnels devoirs religieux. Pour la majorité de nos auditeurs, ce n’est pas le cas. Cette constatation m’est une preuve nouvelle de ce que Dieu peut faire par notre moyen...


SI NOUS SAVONS PROFITER DES OCCASIONS.


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Tout naturellement, ces réflexions me reportaient au principe créateur de l’Armée du Salut:

PORTER L’ÉVANGILE À CEUX QUI NE VONT JAMAIS DANS UN LIEU DE CULTE et qui n’entendraient par suite jamais parler de Dieu et de son amour, si l’on n’allait pas vers eux pour le leur proclamer, dans les rues, dans les cafés et jusque dans les lieux de débauche, et je bénissais Dieu dans le fond de mon cœur pour cette magnifique organisation qu’est l'Armée du Salut.

Quelle belle œuvre que celle à laquelle nous avons la joie d’appartenir! Jamais elle ne m’a paru si noble, si élevée, et pendant que toutes ces pensées pénétraient mon cœur, je me sentais fière d’être Salutiste. Êtes-vous fiers d’être Salutistes?


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Ayons une idée toujours plus vraie de la noblesse, de la grandeur, de la beauté de notre ministère. Nous sommes ouvriers avec Dieu.

Peut-on désirer quelque chose de mieux au monde?

Ne rabaissons pas notre vocation.

Rappelons-nous sans cesse que notre œuvre sera ce que nous serons nous-mêmes.


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Qui dira le privilège inappréciable qui nous est offert de parler dans nos salles au sceptique, au blasé, à l’indifférent, au débauché, des joies du ciel (du ciel dès ici-bas), de leur faire entrevoir cette atmosphère de pureté qui peut être leur partage et de voir ces cœurs s’épanouir, renaître à une vie nouvelle!


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Mais, il ne faut pas oublier qu’à côté de ceux qui fréquentent nos salles, des millions demeurent en dehors de notre action plus que cela en dehors de toute action divine, que, dans un certain sens, nos auditeurs font partie de ceux qui ont une occasion d’entendre annoncer — ne fut-ce qu’une fois — la bonne nouvelle du salut, mais que beaucoup d’autres ne sont pas atteints pour mille raisons que nous ne pouvons pas examiner ici. De là, la nécessité de revenir toujours à ce principe créateur auquel je faisais allusion et d’aller les trouver, là où ils sont.


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Nous sommes créés pour faire la guerre au péché.

Or, cette guerre peut et doit se faire partout, car le péché, hélas! se trouve partout. J’allais presque dire, au risque d’être paradoxale, que cette guerre peut et doit se faire beaucoup plus ailleurs que dans nos salles.

Loin de moi la pensée de médire de nos réunions qui sont une si magnifique occasion d'atteindre les foules; mais leur valeur réelle vient justement de ce qu'elles permettent aux individus de sortir de la masse, de se déclarer individuellement, de se décider personnellement. Car ce n’est qu’alors que l’œuvre réelle commence.


La recherche des âmes est une œuvre individuelle.

L'éducation des âmes l’est également.


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Or, journellement dans la rue, dans l'omnibus, dans le train, les occasions de protester contre le mal qui s’étale au grand jour sous tant de formes, d’élever la voix pour le flétrir (LE SILENCE EN FACE DU MAL EST PARFOIS UN BIEN GRAND PÉCHÉ) sont placées devant nous. N’attendons par l’heure de la réunion pour parler aux âmes.

Suscitons les occasions!

En avant 1910 09 17


 

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