EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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INCRÉDULITÉ ET IGNORANCE

Un professeur de théologie se trouvait en chemin de fer assis vis-à-vis d'une dame qui paraissait appartenir à la classe cultivée. Après avoir échangé avec elle quelques phrases sur des sujets indifférents, le professeur en vint à parler de la religion et de la foi.

— Oh laissons cela, Monsieur, s’écria la dame. Je ne partage pas vos idées, car je suis tout à fait incrédule.

— Alors je ne vous fatiguerai point par mes discours, répondit le professeur d’un ton aimable. Permettez-moi seulement une question:

Comment se fait-il qu’ayant été élevée chrétiennement, vous soyez devenue incrédule? Étant femme d’éducation et de jugement, vous avez sans doute lu quelques livres qui parlent de la foi chrétienne? Il cita deux ouvrages très connus qui résument, simplement, et clairement, les rapports de la foi chrétienne avec la science.

— Non, je ne les ai pas lus.

— Vous en avez sans doute lu d’autres sur ces sujets?

— Non, je ne me souviens pas.

— Mais, poursuivit le professeur, le catéchisme, que vous avez appris dans votre jeunesse, ne vous est-il pas tombé une fois ou l’autre sous la main?

— Quelle idée! s’écria la dame courroucée. Croyez-vous, que dans ma position, je m’occupe de ces choses?

— Alors, reprit le professeur avec un grand calme, pardonnez ma franchise, mais je vous conseille de ne plus dire: «Je suis incrédule», mais: «Je suis ignorante».

L’IGNORANCE N’EST QUE TROP SOUVENT LA CAUSE DE L’INCRÉDULITÉ.

On juge ce que l’on ne connaît pas et que l’on ne veut pas connaître.

(Reproduit).

En avant 1910 09 10