L’OPINION D’UNE BÊTE
Monsieur X... et sa dame, rentrant de la promenade, aperçurent un homme frappant son cheval, jurant, tempêtant, sans que la bête fît le moindre signe de comprendre ce qu’on voulait d'elle. Elle ne faisait pas plus de mouvement que la charrette de charbon qu’elle aurait dû traîner. À bout d’expédients, et peut-être gêné par les passants, l’homme cessa ses violences.
S’approchant de la tête de l’animal avec révérence, il lui dit: «Vous attendez sans doute que je vous parle comme à une demoiselle, pour daigner avancer. Eh bien! voyons, Mademoiselle, vous plairait-il de vous mettre en marche, et auriez-vous la bonté de me suivre?»
Tranquillement, gravement, l’animal se met en route, à la stupéfaction de l’homme et à la grande hilarité des passants, de qui nous tenons le récit.
Dieu, qui les a créées, n’a-t-il pas dit d’avoir égard à la vie des BÊTES.
Enseigne Jenny Blanc.
En avant 1910 09 03
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ASSISTANCE AUX ANIMAUX
Sachez que dans la Bible, espoir de tous les âges,
Livre sublime et pur, Moïse, en ses lois sages,
Pensait aux animaux que Dieu nous a soumis;
Le prophète toujours les traitait en amis.
Et quand le fier taureau des antiques pacages
Foulait ce grain de blé, là bas, sous les ombrages
Où son pied réveillait les échos endormis,
Son museau n’avait pas des engins ennemis.
Libre, il pouvait goûter à la moisson nouvelle.
Car le législateur ainsi l'avait voulu:
Aimez cette coutume, et si douce, et si belle!
Quand l’âne succombait sous la charge cruelle,
À Sion l’on avait le devoir absolu
De secourir la bête. Imitez ce modèle.
Gabrielle Lipman
En avant 1910 09 03
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