Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

----------

TÉMOIGNAGE


Je suis né dans une famille aimant les choses religieuses, et dès ma plus tendre enfance je fus élevé dans cette voie et allais à l’église où je fis aussi ma communion. Mes parents avaient toujours eu en vue de me créer une position par laquelle j’eusse été indépendant. Quand je fus en âge de travailler, ils me firent faire du commerce.

Je travaillai avec goût et courage. Mais dans le contact et mes rapports journaliers avec les jeunes gens de mon âge, je pris de mauvaises habitudes, ce qui amena bien souvent des disputes et des pleurs à la maison.


J'ÉTAIS ENTRÉ DANS LE CHEMIN LARGE, j’aimais le monde, plaisirs et frivolités, et rien ne me coûtait pour me satisfaire; l’éducation et les conseils reçus dans ma jeunesse, je les jetais par dessus bord.

Tout ce qui touchait à la religion je m’en moquais, pis, je le haïssais, et si j’allais encore à l’église, c’était pour ne pas secouer tout à fait l’autorité de mes parents. J’étais lancé, je trouvais du bonheur dans ce que l'on appelle le plaisir, mais au profond de mon cœur aucun contentement ne se trouvait.

Malgré les avertissements de mes parents et de ceux qui m'entouraient, je persistais dans le chemin entrepris; mes parents furent obligés de me placer à l’atelier. Là, je connus le péché plus que jamais, car j'avais plus de liberté. Mais Dieu, dans son amour, voulait mon salut, et employa un moyen qui m’écrasa à ses pieds.

Ma mère ayant continué le commerce se surmena, et fut malade. Les médecins consultés ne donnèrent aucun espoir. À son chevet, elle m'appela; dans le délire, elle me voyait progresser dans le mal, de pis en pis, et finalement devenir un malheureux. C’était le délire, j’aurais pu dire, mais qui pouvait devenir réalité; j’en fus troublé et je pleurai.

Quelques jours plus tard se sentant plus faible, elle me manda à nouveau et me pria d’être après son départ, un bon fils pour mon père et un exemple meilleur pour mon frère et mes soeurs. Je pleurai et promis, quoique je susse qu’il m’était impossible de changer de vie.


À l’atelier, j’étais avec un jeune homme salutiste qui, me voyant triste, m’en demanda la cause, je la lui contai, il sympathisa avec moi. Quelques temps après il m’invita à assister à une réunion tenue le lendemain.

Je connaissais l’Armée du Salut, je l'avais vue à l’œuvre, mais jamais (je le disais intérieurement) je ne me convertirais là. J’assistai à la réunion et me plaçai dans le coin le plus reculé de la salle, pour qu’on ne vînt pas me parler. Tout ce que j’entendis était si simple, et la conviction était si profonde! Je vis des jeunes gens, des hommes, des femmes, témoigner de la puissance divine qui les avait transformés et les aidait journellement à être vainqueurs sur le péché. Leur visage, tout en eux attestait qu’ils avaient trouvé le bonheur, moi je le poursuivais et je ne trouvais que les joies passagères de l’argent.

Le texte de la Bible que l’Officier lut fut celui-ci: «Dépouillez-vous du vieil homme qui se corrompt par les convoitises du péché, et revêtez-vous du nouvel homme créé à l’image de Dieu pour faire le bien.» (Éphésiens IV, Versets 22-24.)

Il démontra la possibilité d'être changé, et cela par la foi.

Je fus bouleversé, malgré moi. Ma conscience qui, jusqu’alors, était restée endurcie, se réveilla tout à coup, le mal et le péché se dressèrent devant moi; le remords m'oppressait, le bien et l’occasion de le faire se présentaient, en surplus les promesses faites à ma mère, tout cela ensemble me travaillait.

À la fin de la réunion on invita ceux qui désiraient se convertir, c'est-à-dire changer de vie, à se lever et à s’avancer près de l’estrade; que là, on les aiderait à prier et à trouver la paix.

Une lutte que je ne saurais décrire se livrait en moi; je me voyais tel que j’étais, misérable, souillé, perdu... n’y tenant plus, je m’avançai. Là, je priai Dieu de me changer et de se faire connaître à mon âme. Quelle prière fis-je? Oh simplement quelques mots, un cri d’angoisse:

«Ô Dieu! pardonne et change-moi, fais-toi trouver à mon cœur.»


Le sentiment de la paix et du pardon, je le connus dès cet instant. J’étais libre, le fardeau du péché m'était enlevé.

Quand je revins à la maison, je racontai ce que je venais d’éprouver. Tout en me pardonnant, mes parents étaient heureux des nouveaux et bons désirs que je voulais accomplir. Ce fut, j’en ai la certitude, le point de départ de la guérison de ma mère.


Voilà six ans passés que je réalise une paix et une joie inexprimables. Je suis vraiment satisfait, heureux pour le présent et l’éternité. Toute crainte disparaît, ayant la certitude d’être enfant de Dieu, je goûte sa présence à tout instant. Il est tout pour moi. Je n’ai qu’un regret, c’est de ne pas avoir obéi mieux et plus tôt.

Je disais plus haut que je trouvais de la joie dans les plaisirs du monde; oui il y en a, mais quelle différence existe entre ce bonheur factice Jet la paix du cœur. Dans les plaisirs mondains, je faisais des choses dont j’ai encore le regret et le triste souvenir aujourd’hui (Dieu m’a aidé à réparer ces fautes), tandis que dans la vie avec Christ je puis le proclamer, tout peut être connu, car c’est la droiture partout.

Je n’ai qu’un seul but en écrivant ceci: démontrer que Christ est la puissance pour aider tout être à vivre dans le bien, la pureté et la connaissance de Dieu.


Beaucoup ont été trompés par la religion, et l’ont rejetée, faute de connaissance; on leur a montré la religion sous un jour triste, tandis que c’est le contraire; cela doit être la joie. La religion que Jésus-Christ a précitée consiste à aimer Dieu et notre prochain, c’est-à-dire tout le monde ami ou ennemi; à faire le bien et à rejeter le mal, quelque nom qu’il porte.

La religion de Christ n’est donc pas rattachée à un clocher, ou à un Credo quelconque. Elle ne consiste pas non plus dans un devoir que l’on remplit en certaines circonstances de la vie, mais dans l’application journalière et de chaque instant des enseignements de Christ.


Ceux qui professent être chrétiens et ne sont pas délivrés de leurs penchants mauvais, sont hypocrites.

Pour ceux-là, le premier pas est encore à faire. Jésus a montré un exemple de justice et d’amour, et exige que ses disciples l’imitent.

La vraie religion implique donc UNE OBÉISSANCE COMPLÈTE à la conscience qui est la voix de Dieu en nous.


Pour connaître Dieu, il faut être sincère,

Dieu ne se révèle qu'à ceux qui le cherchent.


Il nous a créés libres, nous pouvons l’aimer ou rejeter, l’accepter ou le délaisser. Tout individu, riche ou pauvre, aime la joie et désire le bonheur, mais où se trouve-t-il?

Problème bien difficile à résoudre pour tous, mais solutionné par le vrai chrétien.

Ce qui est l’entrave du bonheur, c’est le péché, et il se dénomme de tant de façons! L’alcool, l’impureté, le mensonge, la colère, la jalousie, la vanité, l’orgueil, etc., etc., et l’homme naturel commet le péché.

Mais si le péché a abondé, la grâce a surabondé; Jésus-Christ est venu sur la terre pour prendre nos péchés et nous donner, par sa mort sur la Croix, le pardon et la victoire. Il a dit:

Venez à moi, cœurs travaillés et chargés, et je vous soulagerai (Matth. XI, 28).

Je suis venu chercher et sauver ce qui était perdu (Luc XIX, 10).

Je ne mettrai point dehors celui qui viendra à moi (Jean VI, 37).

Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle» (Jean III, 16).

Le salut est gratuit, il s’obtient par la foi. La nécessité du salut s’impose lorsque l’on se sent en danger. Il en est de même de l’âme, il lui faut un Sauveur.


Lecteur, sur quel chemin es-tu?

As-tu pris pour Ami le divin Modèle, ou es-tu encore le jouet du péché?

Es-tu libre ou esclave?

Aujourd’hui que le salut t’est révélé, saisis-le, et tu connaîtras les joies les plus profondes; fais cette expérience maintenant, de peur que bientôt il ne soit trop tard.

Si vous saviez quel Sauveur je possède!

Il est l'ami le plus tendre de tous.

Pour moi, pour vous, il prie, il intercède,

Et sur la croix il a souffert pour nous.

Mon Sauveur vous aime, — Ah! cherchez en lui

Votre ami suprême, — Votre seul appui.

Cl. Bardiaux.

En avant 1910 09 03



Table des matières