Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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COIN DES ENFANTS


UN BRAVE PETIT CŒUR!

À Édimbourg, la capitale de l’Écosse, par un jour d’hiver très froid, deux messieurs se tenaient devant la porte d’un hôtel, lorsque tout à coup un petit garçon en haillons, les pieds nus et tout tremblant de froid passa près d’eux et dit d’une voix suppliante:

«Ne voulez-vous pas m’acheter quelques boîtes d’allumettes?»

«Non, je n’en ai pas besoin,» fut la réponse.

«Je vous donne la boîte pour un penny,» supplie le petit.

«Je te dis que je n’en veux point!»

«Je vous donne deux boîtes pour un penny.»

Pour m’en débarrasser, raconte ce Monsieur, je voulais en acheter une boîte, mais n’ayant pas de petite monnaie, je lui dis qu’il pouvait revenir le lendemain et qu'alors j’achèterais quelque chose.

«Oh! je vous en supplie, achetez aujourd’hui!» dit le petit, «je veux vite aller changer la pièce; j’ai si faim!»

Je lui donnai un shilling et il disparut pour aller le changer, mais il ne reparut pas. L’expression douce et ouverte de sa petite figure ne me permettait pas de soupçonner qu’il ne reviendrait pas et en effet, à 10 heures du soir le portier de l’hôtel vint m’annoncer qu’un petit garçon devant la porte désirait me parler.

C’était le frère cadet de mon petit ami; il avait l’air encore plus misérable et plus affamé. Il fouilla pendant quelques instants dans ses habits en lambeaux, puis en sortit quelque chose en disant:

«Vous êtes bien le bon Monsieur auquel Sandie a vendu des allumettes?»

«Oui, c’est moi!»

«Alors voilà quatre pences que Sandie vous doit encore. Il ne peut pas venir lui-même, car il est malade; un char a passé sur lui et il a tout perdu: ses allumettes, sa casquette et aussi les onze pence qui vous appartenaient. Ses deux jambes sont cassées et le docteur dit qu’il va mourir.»

Et en disant ces mots, le pauvre petit posa les quatre pence sur la table et fondit en larmes. Je lui fis vite donner quelque chose à manger, puis je le pris par la main et nous nous mîmes en route pour aller voir Sandie.

Je le trouvai couché sur un peu de paille. Lui et son petit frère avaient perdu père et mère et demeuraient chez leur belle mère, une femme méchante et adonnée à la boisson. Sandie me reconnut tout de suite et me dit:

«Il ne m’a pas été possible de vous rapporter la monnaie ayant été renversé par une voiture, mais je voulais avant de mourir que vous sachiez que je n’étais pas un voleur»

La douleur arrêta sa voix... «C’est pourquoi, ajouta-t-il, j’ai envoyé mon petit frère, pour vous rendre ce que j’ai pu retrouver.

L’enfant n’avait plus que quelques heures à vivre. Je fis ce que je pus pour lui adoucir ces derniers moments, et il s’envola dans les bras du Père, tandis que je lui chantais:

Là-Haut plus de douleurs

Car Jésus séchera nos pleurs

Là-Haut plus de douleurs.



* * *


UNE LETTRE AU BON DIEU

M. Rochat, administrateur postal à Aubonne, a trouvé, le mois dernier, dans la boîte aux lettres de la poste, une petite enveloppe avec l’adresse: «Au Bon Dieu».

Manquant d’instructions spéciales pour la faire parvenir à destination, il en retira la lettre suivante, vraiment touchante dans son enfantine naïveté:


Aubonne, 7 juil. 1910.

Cher Bon Dieu.

Nous sommes désolés, veux-tu avoir la bonté de nous envoyer le soleil. Pour que la grand-mère puisse s’asseoir sur le banc devant la maison. Qu’on puisse ramassé notre foin et notre graine pour qu’on aie du pain pour cet hiver, car on mourra de faim, et les cerises qu’on ne peut pas cueillir parce que tu envoies toujours la pluie.

Nous t’aimerons bien et nous ne te désobéirons plus, s’il te plaît exauce nos prières.

Ta petite fille qui t’aime.



* * *



ET LE DRAPEAU?

Après une bataille terrible le général en chef vit paraître devant lui une poignée d’hommes exténués, conduits par un vieux sergent.

«Que faites-vous là?» leur cria-t-il d’une voix rude. «Rejoignez votre compagnie!»

«Mon général, la voici!» répond le sergent en montrant son escouade.

Le général adoucit sa voix.

«Ah!» dit il, «l’affaire a été chaude; c’est bien, mes enfants, allez rejoindre votre bataillon!»

«Le voici, mon général», répondit le vieux sergent sans bouger d’une semelle.

«Quoi! tout le bataillon y a passé? Vous êtes des braves, je vous proposerai pour la croix. Eh! bien, rejoignez votre régiment.»

Cette fois le vieux sergent ne put se contenir, et d’une main essuyant une larme il dit d’une voix brisée:

«Le voici tout entier, mon général.»

L’officier supérieur se tut. Lui aussi pleurait. Enfin il reprit la parole et dit tout bas:

«Mon vieux camarade, mon ami, qu’est devenu le drapeau?»

Alors le sergent déboutonna sa capote, et montrant sur sa poitrine un lambeau de soie tricolore: «Le voici, mon général!» répondit-il.

En avant 1910 08 27



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