Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LE PARDON. – LA PUISSANCE DE L'EXPIATION.


Notes et Réflexions par le Chef d’État-Major

J’ai beaucoup réfléchi, ces derniers temps, à la puissance de l’expiation de Jésus-Christ. Son amour ne m’a jamais paru aussi merveilleux, sa mort aussi vivante, ses souffrances aussi réelles, ses paroles aussi personnelles et aussi élevées. Et le fait central, lumineux, dominant tout cela, c’est la divinité de sa nature.

Le sang et le sacrifice d'un homme ne pourraient pas davantage ôter le péché que le sang des taureaux et des boucs. C'est l’homme divin — le Dieu-Homme — dont le sang précieux a été répandu pour nous, qui peut seul nous délivrer de ses flétrissures.


Méprisant l’ignominie.

Ici bien des gens s’achoppent. Ce n’est pas surprenant.

Ils ne veulent pas le Sang. Ils n'ont pas égard aux exigences morales élevées et aux sages avis du Nouveau-Testament.

Ils sont heureux de constater les progrès de l’humanité en tout ce qui touche les enseignements de Jésus-Christ concernant la paix, la miséricorde et la charité.

Ils admettent même que son exemple, dans son caractère et sa conduite, a été le plus noble que le monde ait jamais vu.


Mais quand ils en arrivent à son opprobre, à sa condamnation, à son sacrifice, à sa mort sur le bois, ils nient son témoignage et refusent ses offres de grâce.

Ils disent que les idées modernes rejettent la notion d’un homme mourant pour un autre, que parler du «Sang de l’Agneau» est d’un autre âge et révoltant au plus haut degré.

Pourtant nous avons ici l’essence véritable, la force essentielle, l’âme même du grand évangile du salut. Sans cela, tout le message que nous avons à proclamer n’est guère plus qu’une fable sans vie. Ici aussi «le sang, c’est la vie».


LE SACRIFICE POUR LE PÉCHÉ EST LE REMÈDE DU PÉCHÉ.


La croix est l’âme de l’Évangile.

Christ crucifié, non pas simplement Christ révélé ou Christ exalté, ou Christ glorifié, mais Christ crucifié sur le bois, entre les deux brigands, est la puissance de Dieu pour le salut de tous ceux qui croient.


Pour vaincre le péché.

Oh! proclamons cette vérité avec plus d’intrépidité que jamais. Montrons aux hommes que là est la signification de l’agonie qui brisa le cœur du Sauveur mourant et lui arracha ce cri amer: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?»

Il luttait avec la puissance du mal, il se jetait à la brèche POUR NOUS, soutenant seul le combat cruel contre notre ennemi mortel,


PRENANT SUR LUI L’HORRIBLE ET ÉCRASANTE CULPABILITÉ

DE TOUS NOS PÉCHÉS.


Je le répète, montrons cela et faisons-le sentir aux hommes.

Disons-leur que Jésus-Christ n’était pas un prédicateur sentimental.

Disons-leur que son message n'était pas une recette banale pour couvrir les abominations de la mauvaise nature de l’homme, ou pour étouffer le terrible cri d’une conscience coupable.

Disons leur que son œuvre n’était pas de former une petite secte au moyen de ceux qui regarderaient à leurs semblables du haut de quelque sainteté imaginaire.

Non, Jésus, dans l’agonie de son cœur, dans son abandon, sa sueur de sang, sa torture hideuse sur la croix, son cri agonisant, sa mort ignominieuse, nous parle d’un ÉPOUVANTABLE COMBAT POUR VAINCRE LE PÉCHÉ, pour repousser ses milliers de bataillons, pour rompre ses liens, pour laver, oh! béni soit Dieu, pour laver ses souillures.


Un Christ qui pardonne.

Parlons aux hommes d’un Christ qui pardonne — disons-le leur dans leur égoïsme et leur misère — dans leur ivresse et leur impureté, dans leur impuissance morale et leur indigence manifeste pour tout ce qui est bien.

Faisons pénétrer cette vérité en eux et qu’ils y réfléchissent.

Que cela soit notre sujet non seulement sur nos estrades, dans la salle ou au coin des rues, mais encore celui de nos conversations journalières, de maison en maison, à l’atelier et à la fabrique, au bureau, au magasin et dans la famille.


Jésus, le fils de Dieu, a souffert la mort pour chaque homme.

Il l'a fait afin de briser réellement les chaînes du péché dans chaque individu, de délivrer les captifs des passions et du doute, de donner la paix et le repos aux cœurs inquiets, et de pardonner les transgresseurs de la loi.


Oui, le pardon.

Plus j’avance dans la vie, plus je sens que les hommes — les hommes méchants — qui ne se soucient pas de leur âme, qui n’ont pas de perspective au-delà de leur horizon, les hommes qui paraissent, extérieurement, tout à fait indifférents aux intérêts moraux, ces hommes-là languissent parfois après le pardon.

La culpabilité du péché, comme la marée de l’océan, est une misère qui revient incessamment, au point que le cœur humain réclame le pardon en dépit de lui-même.

«Savez-vous», disait un serviteur de Dieu à une jeune fille qui se mourait dans un taudis des bas-fonds.

«Savez-vous ce que Christ vous dirait? Il dirait: «Tes péchés te sont pardonnés!»

«Oh! est-ce vrai?» s’écria la jeune fille en se dressant sur son lit, «alors conduisez-moi vers Lui, conduisez-moi vers Lui!»


Aspiration du cœur.

Le désir du pardon est partout un véritable instinct du cœur humain. L’âme, même dans son engourdissement le plus profond vis-à-vis de ce qui est bien, conserve cependant en elle la perception que la mise en règle du passé est une chose désirable.

L’enfant prodigue, fatigué de ses vagabondages dans une contrée lointaine, soupire ardemment après l’abondance des jours d’autrefois, et s’écrie tout d’abord:

«Serai-je pardonné? La maison, les biens, les coutumes et les anciens visages me seraient insupportables sans le pardon et l’oubli du passé.»

Grâce à Dieu, nous avons un pardon à offrir à des conditions spéciales, bien entendu, mais un pardon qui apporte avec lui l’assurance de sa continuelle réalité.


Mais il ne faut pas confondre le pardon et la confession.

Il est vrai, sans doute, qu’il ne peut y avoir de paix dans l’âme si le péché n’a pas été confessé, et pas simplement à une tierce personne, mais à celle à qui l’on a fait tort. C'est une loi de notre nature. Nous ne pouvons pas plus lui échapper que nous n’échappons à la faim si nous sommes privés de nourriture.


La confession amène avec elle un véritable sentiment de repos.

J’ai souvent été témoin du soulagement qu’elle apporte et je m’en suis réjoui. Mais elle ne peut jamais, en elle-même, produire une paix permanente. Cette paix ne peut être obtenue qu’en recevant le pardon pour un tort confessé.

Et ce qui est vrai entre l’homme et ses semblables est encore plus vrai entre l’homme et son Dieu.

Il ne peut y avoir de repos jusqu’à ce qu’il y ait eu pleine confession, il ne peut y avoir de paix que lorsque le pardon a été obtenu.

Je le répète encore:


Proclamons l’Évangile de l’amour du Dieu qui pardonne

comme le seul Évangile de paix apporté aux pécheurs.


En avant 1910 08 27



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