Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

----------

LES CONSEILS DE L’EX-IVROGNE À SON FILS


NeToucheJamais

Ne touche jamais à ce poison, mon chéri, il a failli tuer ton père!


Le pauvre homme, triste épave de la société, esclave du maudit alcool, avait roulé de chute en chute. Son visage ne portait que trop les traces indélébiles des ravages qu’avait causés en son cerveau, en son sang, en son être physique tout entier, sa passion coupable.

Que dis-je, en son être physique!

Tout se tient en l’organisme humain, chef d’œuvre du Créateur, cerveau, cœur, âme ont des relations étroites et profondes, et CE N’EST PAS IMPUNÉMENT QU’ON SOUILLE SON CORPS, qu’on détruit sa force physique, l’autre la force par excellence, la force intellectuelle, la force morale se détruit dans la même proportion, ou plus vite encore, et les statistiques de nos asiles d’aliénés seraient là pour prouver, si besoin était, que celui qui imbibe son cerveau d’alcool n’est bientôt plus qu’une loque humaine, un être sans volonté, sans conscience, sans raison!


L’homme que représente notre gravure n’en était pourtant pas encore arrivé là, mais il savait pourtant, lui qui connaissait son passé et la déchéance où il l’avait conduit, il savait lui qu’il y a des choses qui ne se réparent pas. Il savait qu’on ne retrouve plus une santé gaspillée dans le vice, qu’il est des impressions qui ne s’effacent jamais d’un cerveau et d’une âme, et que «le salaire du péché, c’est la mort».

C’était une découverte qu’il avait faite la veille au soir, au moment où l’Esprit de Dieu éclairant son âme bien enténébrée pourtant un éclair de lucidité était parvenu à son cerveau et il avait compris que, bien que Dieu avait maintenant pardonné le passé, et bien qu’il trouverait auprès de Lui la force de résister désormais à sa maudite passion, MALGRÉ TOUT CELA, IL PORTAIT EN SON CORPS, EN SON CERVEAU, les traces profondes, funestes conséquences de son péché.

Oui, à partir de ce jour il était un nouvel homme, c’est vrai, mais SA VIE GASPILLÉE, IL NE POURRAIT PAS LA REVIVRE, les germes nocifs qu’il avait transmis physiquement à son enfant, il n’était pas en son pouvoir de les détruire, et le pauvre petit apportait, en venant au monde, non seulement des organes atteints, mais aussi des tendances mauvaises, triste héritage du vice paternel.

Voilà ce qu'il comprenait maintenant et son amour de père ayant pris en cette première rencontre avec Dieu le sens vrai de sa responsabilité, il s’était dit que dans la mesure du possible il fallait maintenant réparer le passé.

Il fallait mettre en garde ce précieux enfant contre cette bouteille où avait sombré l'honneur et la réputation de son père, il fallait dire à ce chérubin aux boucles blondes:

«Ne touche jamais, mon chéri, à cette liqueur infâme! C’est un poison qui a failli tuer ton père!»

Il faudrait surtout maintenant réparer par une sage hygiène son organisme atteint plus ou moins dans les profondeurs et par dessus tout le mettre en relations de bonne heure avec Dieu qui lui inspirerait la haine du péché sous n’importe quelle forme — le péché toujours destructeur des forces vives du corps, du cerveau et de l’âme — il fallait le conduire à celui qui est le Libérateur.

Oui, voilà ce qu’il se disait le pauvre homme au lendemain de sa conversion.

Tout cela il le ferait, car les Officiers avaient promis de l’aider de leurs conseils éclairés et pleins d’amour, de leur expérience dans l’art de soigner les âmes meurtries et de bander les plaies.

Mais, — et le souvenir ravivait une blessure non cicatrisée — tout cela ne ferait pas revivre la mère que son inconduite et les mauvais traitements qu'il lui avait fait subir avaient précipitée dans la tombe et le bébé blond ne connaîtrait pas les caresses d'une mère!

Les larmes coulaient le long de ses joues à cette pensée, larmes de repentir tardif, mais larmes bénies car elles seront pour l’enfant au moins le gage d’an avenir meilleur, d’une vie de pureté et de bénédiction.

Ô! Dieu d'amour touche en notre pays tous les cœurs et les esprits de ceux qui se sont faits les esclaves de cette funeste passion de l’alcool.

Ranime leur volonté chancelante et que les enfants de tous ces esclaves deviennent tous des affranchis!


Sauve la jeunesse de ces pays,

sauve-la de l’alcool,

sauve-la de tout mal!


En avant 1910 08 27



Table des matières