VOUS VENEZ POUR LES SOIGNER!...
Une épidémie de fièvre typhoïde s’était abattue sur la ville. Tous les gens valides — non atteints eux-mêmes, prodiguaient leurs soins aux malades, aussi se disputait-on à prix d’argent les quelques gardes-malades de la localité.
Mues par l’intérêt, celles-ci se donnaient au plus offrant, et c’est pourquoi le pauvre homme se débattait dans cette terrible angoisse. Sa garde l'avait quitté pour aller ailleurs, où un salaire meilleur lui avait été offert.
Que faire? Il voyait le moment où la compagne de sa vie allait s’éteindre entre ses bras faute de soins. Et ses enfants? Il n’osait penser à ce que tout cela voulait dire.
«Ô DIEU, SI TU EXISTES VIENS À MON AIDE?!» s’écrie-t il tandis que des larmes brûlantes coulent le long de son visage bruni.
* * *
Soudain, un pas au-dehors! Qui vient là? Ah! une salutiste! Ce fut presque avec colère qu’il la reçut. Il n’avait pas besoin de prière et de prédication! Ne pouvait-elle pas le laisser tranquille.
— «J’ai appris, dit la visiteuse, que votre garde-malade vous avait délaissé, et que vous étiez dans le plus cruel embarras, aussi je viens vous offrir mes services.»
Ses services! Le pauvre homme n’en revenait pas! Cloué sur place par la surprise, il s’exclama dès qu’il put parler:
— «Mais, je croyais que les salutistes ne savaient que prêcher et chanter!»
— «Non, non dit la salutiste, je viens pour soigner votre femme et vos enfants et elle se mit immédiatement à la besogne. Avec cinq malades il y avait de quoi faire! Nuit et jour, elle resta à leur chevet, leur prodiguant avec dévouement des soins entendus et ne les quitta que lorsqu’ils furent tous sur pieds heureux et reconnaissants.
Mais la vaillante salutiste n’avait pas seulement songé à leur corps malade, elle n’avait pas oublié leur âme. Le jour où elle quitta la maison dont elle avait été le rayon de soleil, ses hôtes étaient tous sauvés!
La Bible reprit la place d’honneur dans cette maison dont le mari et la femme n’avaient pas remis le pied dans un lieu de culte depuis le jour de leur mariage. Ils sont aujourd’hui de bouillants Salutistes et ils savent, par expérience, que les salutistes savent faire autre chose que prier et chanter.
Ils ont appris que partout où il y a une souffrance à soulager, un service à rendre, un travail â faire, les «missionnaires de l’Évangile du travail», pour employer l’expression même du Général, sont à l’œuvre, avec joie, amour et zèle.
En avant 1910 08 20
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