EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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L’ENNEMI DE NOS ÂMES

Le diable, l’ennemi de nos âmes, étant le génie du mal, l’incarnation de tout ce qui est méchant, déshonnête, vil et honteux, ne saurait être peint sous des dehors trop hideux. Le diable est en effet au point de vue moral, un monstre hideux, que nous devons fuir, d’autant plus qu’il est bien trop ruse et trop hypocrite pour se présenter à nous sous des dehors repoussants.

Il se présente au contraire à nous sous les meilleurs aspects, afin de séduire. Tandis qu’il respire le meurtre à notre égard, il nous sourit en nous offrant mille attractions nouvelles, plaisirs mondains, avantages terrestres, positions avantageuses, etc., etc.

Je pensais à cela l’autre jour à Ostende.

En compagnie de l’Adjudant B... nous remarquâmes sur le bord de la mer un jeune homme qui essayait de gagner la confiance d’une mouette en lui lançant quelques miettes de nourriture; il réussissait dans une certaine mesure, car l’oiseau s'approchait par moments si près de lui qu’il semblait qu’il n’avait qu’à étendre la main pour le saisir, mais à chaque mouvement l’oiseau s’envolait.

Notre garçon recommença plusieurs fois son stratagème avec une admirable patience, jusqu’au moment où n’ayant pu réussir à la prendre ainsi, il essaya de l’assommer avec l’un de ses sabots qu’il dissimulait derrière son dos, tandis que de l’autre main il contiunait à jeter de la pâture à la pauvre bête.

Lorsqu’il jugea le moment propice, le gredin lança son sabot contre elle de toutes ses forces, assez maladroitement cependant pour la manquer, ce dont je fus très heureux.

Pendant que ce drame se déroulait sous nos regards, je dis à mon compagnon: ce jeune homme nous fournit l’illustration la plus exacte que j’aie jamais eue sous les yeux de la manière dont Satan s’y prend envers les âmes dont il a juré la perte.

Ami lecteur, ne connais-tu pas parmi les personnes de ton entourage de ces pauvres mouettes, — moralement parlant — qui sont devenues les victimes de Satan?

– Comment cet alcoolique, véritable épave humaine, en est-il arrivé là?

– Comment ce débauché, honte de la société, est-il devenu l’esclave de sa passion?

– Comment cette malheureuse a-t-elle pris le chemin du vice?

– Comment celui-ci s’est-il ruiné, celui-là est-il devenu un voleur, et cet autre un criminel?

Parce qu’un jour l’ennemi de leur âme leur a jeté amicalement quelques-uns de ses grains empoisonnés, afin de les conduire à leur perdition.

N’as-tu pas été peut-être toi-même la victime de l'Ennemi?

S’il en était ainsi, écoute mon conseil, conseil désintéressé qui ne m’est dicté que par l’amour que j’ai pour l’humanité: ne touche plus à ces graines, tourne le dos à ton ennemi, et comme je l’ai fait moi-même un jour, VIENS À JÉSUS LE SAUVEUR, LE BON BERGER qui restaurera ton âme et te gardera de tout mal. Il l’a fait pour moi. Alléluia.

Lieutenant J. Pichon.

En avant 1910 08 20