Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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COIN DES ENFANTS


Léa Glaigette La petite Léa vint un jour, selon son habitude, trouver ma sœur pour se faire lire une belle histoire de la Bible. Quand la lecture fut terminée, la petite se mit à jouer avec sa poupée.

La conversation tomba sur le voisin d'en face qui souffrait d’une longue et cruelle maladie. On le croyait mourant. Cet homme avait repoussé toutes les personnes qui cherchaient à lui parler de son âme et il souffrait autant dans son esprit que dans son corps.

La petite avait cessé de jouer; elle écoutait la conversation avec un intérêt intense — Que faire? dit une voisine. Tenez, entendez comme il crie... Je vais à la porte écouter ce qu’il dit... Il jure... O mon Dieu! pardonne le pauvre blasphémateur. — Que dit-il donc? — Il s’emporte contre sa femme qui lui donne un remède. Oh! écoutez, il lance la tasse à la figure de sa fille, et voilà son enfant qui sort, la tête toute ensanglantée, et j'entends à l’intérieur pleurer la pauvre femme... Maintenant la voilà qui vient elle-même: elle non plus n’a pas pu y résister.

En effet la femme de notre voisin arrivait chez nous toute en larmes pour nous raconter comment son mari l'avait maltraitée, elle et sa fille, parce qu’elles le pressaient de prendre sa médecine dans du bouillon et non dans du vin dont le médecin avait complètement interdit l’usage.

La conversation en était là lorsque je m'aperçus que Léa était sortie... J'étais intriguée, je voulais savoir où elle était allée... Je me rendis à la porte du malade et comme elle n’était que jointe, je pus voir et entendre ce que je vais raconter.


Qui est-ce qui t’envoie auprès de moi? disait le malade.

Personne, répondit l'enfant, si ce n'est le bon Dieu.

Quoi! toi, tu veux aussi me parler du bon Dieu?

Il vaut bien mieux que je vous en parle que d'attendre qu’il vous parle lui-même.

Comment cela?

Pour sûr, si vous mourez ce soir, ce soir même vous serez devant Dieu et alors il vous parlera tout en colère.

Et que me dira-t-il?

Il vous dira comme ça: «Méchant que tu es! pourquoi que tu n’as pas voulu m’aimer, moi qui t’aimais tant?»

Oh ! oh! le bon Dieu me dira ça?

Oui.

Et qu’est-ce que je dirai?

Rien, parce que vous n'aurez rien à dire.

Qui t'a dit ça?

Je le vois bien.

Et comment le vois-tu?

Je le vois par cette tasse brisée que vous avez jetée tout en colère.


Ici le malade garda le silence. Enfin, il reprit:

Mais toi, petite, pourquoi viens-tu me voir?

Pour prier pour vous.

Quoi, toi tu sais prier?

Oui et vous prierez aussi.

Laisse-moi tranquille, dit le malade.

Laissez-moi prier, je suis bien petite, ça ne vous fera pas de mal, seulement je veux que vous disiez amen de bon cœur.


Sans attendre de réponse, l’enfant se mit à genoux au pied du lit et pria ainsi:

«Mon Dieu, puisque tu m’aimes bien, je te prie de me faire un grand plaisir! Je voudrais que tu guérisses le père Antoine. Mon Dieu, il souffre beaucoup! et si tu le guérissais peut-être qu’il te prierait et t’aimerait comme moi. Mais peut-être tu ne veux pas le guérir, peut être qu’il va mourir ce soir.

Ô! mon Dieu, pardonne-lui ses péchés! Tu m’as bien pardonné à moi. Je t’aime beaucoup, mon Dieu, mais il me semble que si tu lui pardonnais et si tu le guérissais, je t'aimerais encore d’avantage, et lui t’aimerait comme moi quand il sentira combien tu es bon.

Oui, mon Dieu, je sens que tu exauces ma prière, je sens en moi quelque chose qui me le dit. Merci! mon Dieu, merci! Je te demande encore que le père Antoine prie dans son cœur dans ce moment où je prie pour lui. Nous te demandons cela tous les deux au nom de Jésus-Christ, Amen.

Amen! dit le malade tout en larmes. Viens, ma petite, que je t’embrasse, dit-il en tendant son bras amaigri vers la petite. Viens ici, car tu m’as fait du bien.

Il vous faut demander à quelqu’un de vous lire la Bible.

Nous verrons ça demain.

Non aujourd’hui. Je vais chercher quelqu’un.

Disant cela l’enfant se disposait à sortir et je n’eus que le temps de m’enfuir à toutes jambes pour n'être pas surprise à sa porte. Cet homme se rétablit. Il écouta la parole de Dieu et aussitôt guéri il demanda la permission de venir apprendre à lire avec Léa, et savez-vous dans quel but?

Uniquement pour étudier lui-même la Bible qui fait aujourd’hui ses délices. C’est un homme nouveau, toute sa vie est changée.

S. P. Blundell.

En avant 1910 08 13


 

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