LA COMMUNION DES SOUFFRANCES DE CHRIST
Voici maintenant que l’heure est venue, et Christ, le Seigneur, permet au traître et aux soldats d’accomplir leur besogne!
Contemplez-Le! Regardez le Fils de Dieu abandonné de tous ses disciples, livré à la haine et au mépris de ses adversaires, tourné en ridicule, bafoué, ignominieusement lié et traîné devant le tribunal juif!
Écoutez les accusations fausses, monstrueuses, et injustes. Il n’offre aucune résistance, ne cherche nullement à se défendre. Il est condamné à mort. Il s’est dit Fils de Dieu. Bien! Il faut donc obtenir qu’il soit crucifié par les autorités romaines, car il est écrit dans la loi mosaïque: «maudit est quiconque est pendu au bois». (Deut. 21, 23).
Cela mettra fin à ses prétentions aux yeux de tous.
On l’amène devant Ponce Pilate le gouverneur romain, qui finalement, cédant aux instances des accusateurs du Juste, ordonne qu’il soit crucifié, après l’avoir fait battre de verges.
Ô mon bien aimé Sauveur! Avec quelle justesse as-Tu été appelé «l’homme de douleurs et qui sait ce que c’est que le chagrin».
Voici le Calvaire. Les clous ont percé ses mains, ses pieds!
La sainte victime, en proie aux pires agonies physiques est encore accablée d’insultes, d’outrages, et d’opprobre. Son cœur est brisé par la souffrance.
Pense-t-Il maintenant enfin à Lui même?
Ah non! sa pensée est pour ses bourreaux, puis pour un pauvre brigand repentant, crucifié à côté de lui, à qui II promet la vie éternelle.
Ensuite II s’occupe de sa mère selon la chair, priant son disciple Jean de prendre soin d’elle.
Le moment suprême arrive — IL EST FAIT PÉCHÉ POUR NOUS.
L’Éternel met sur Lui l’iniquité de nous tous;
Il est maudit pour nous,
ET PUISQU’IL NOUS REPRÉSENTE, LE PÈRE LUI-MÊME DEVRA SE DÉTOURNER DE LUI.
Toute l’angoisse du cœur du Sauveur semble s’exprimer par ce cri déchirant, qui retentit à travers les ténèbres: «MON DIEU, MON DIEU, POURQUOI M’AS-TU ABANDONNÉ?»
Puis c’est le silence!
Bientôt, afin que la prophétie soit accomplie, Il dit: «J'ai soif.» Un des soldats lui présente une éponge remplie de vinaigre. Puis d’une voix forte, Jésus pousse le grand cri de triomphe, qui a fait tressaillir les cieux et frémir l’abîme:
TOUT EST ACCOMPLI!
Dès lors, il n’est plus nécessaire que le Seigneur de la vie et de la mort souffre davantage. Son œuvre de rédemption est achevée. LE RACHAT DE NOS ÂMES EST FAIT.
Il peut maintenant quitter ce monde. Il dit donc: «Père! je remets mon esprit entre tes mains». Et, ayant dit cela, Il rendit l’esprit». (Luc 23, 46). De sa propre et libre volonté II meurt à l’heure qu’Il veut.
Dieu seul pouvait agir de la sorte; et le centenier qui était là vis-à-vis de Lui, voyant qu’Il avait rendu l’esprit en criant ainsi, dit; «CERTAINEMENT cet homme était Fils de Dieu.» (Marc 15, 39.)
* * *
Dans cette rapide esquisse du drame de la Croix, nous avons forcément omis bien des détails donnés par l’Évangile. C'est à chacun de lire et de relire le récit sacré pour lui-même, jusqu’à ce que, par l’Esprit, la grande réalité des souffrances de Christ pénètre en son cœur.
De nos jours, on ne crucifie plus, — du moins physiquement —, mais il y a pour chacun de ceux qui se laissent enseigner par l’Esprit de Dieu, des Gethsemanés angoissants et solitaires, et des calvaires douloureux et ignominieux.
D’une façon très réelle, chaque enfant du Père est appelé à boire à la coupe amère qu'a reçue le Seigneur. L’Agneau immolé ne peut être suivi que par des «agneaux immolés». Chaque serviteur accompli sera comme son Maître!
Ah! chers amis, et chers camarades, devenir «conforme à Christ dans Sa mort» n’est pas quelque chose d'imagé, de nébuleux! — C’est une grande réalité, d’une importance incalculable, pour la manifestation de la vie de Christ en nous.
En terminant, nous aimerions adresser un vibrant appel, aux âmes inconverties qui peut-être ont lu ces lignes.
Cher ami,
«Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n’imputant point aux hommes leurs offenses, et II a mis en nous, la parole de la réconciliation.
Nous faisons donc fonctions d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous; nous vous en supplions au nom de Christ: Soyez réconciliés avec Dieu!»
T. W. Seagraye.
En avant 1910 08 13
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