EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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GARDÉ PAR LES ANGES

Un matin, nous raconte un missionnaire, j’étais assis sous la véranda de ma maison, lorsqu’un païen s’approcha, me salua et s’assit à côté de moi. Il me regarda un instant avec de grands yeux, puis il dit:

— Où as-tu les gardiens qui protègent ta maison la nuit?

— Je n’ai pas de gardiens, répondis-je.

— Ne te donne pas un air si peu intelligent, répliqua-t il.

— Je ne me donne aucun air, que veux-tu dire en parlant de gardiens. lui dis-je.

— Mais c’est justement ce que je viens te demander, fut sa réponse.

Je n’y compris rien et lui dis encore une fois:

— Que veux-tu dire? Explique-moi mieux la chose.

Il me regarda tout étonné et dit:

— Tu n’as pas fait venir des gardiens?

— Non, répondis-je.

— Puis-je visiter ta maison?

— Certainement, va seulement!

Je restai tranquillement sous la véranda, tandis qu’il cherchait dans la maison. Il visita la demeure du haut au bas, mais il ne trouva nulle part des gardiens. Ma femme vint par une porte de derrière et me dit:

— Dis-moi, que signifie cela? Pourquoi cet homme entre-t-il dans notre chambre à coucher?

— Laisse-le faire, il ne fera aucun mal.

Ma femme le suivit curieusement et vit comme il cherchait dans les lits, comme il écartait les rideaux derrière lesquels nos habits étaient suspendus. Il ne trouva point de gardiens. Alors ce fut à moi à poser des questions. Lorsqu’il reparut sous la véranda, suivi de ma femme, je lui dis:

— Tu as demandé si nous avions des gardiens, tu as visité ma maison, maintenant explique-toi! Alors il me raconta ce qui suit:

— Lorsque tu vins dans notre pays, nous étions tes ennemis. Plusieurs fois nous sommes venus pour te tuer, mais chaque fois que nous sommes arrivés près de ta hutte, nous avons vu tout autour une double rangée de gardiens en sorte que nous avons dû nous en aller sans avoir pu t’approcher. Nous avons raconté cela à un guerrier, mais il se moqua de nous et nous dit: — Vous êtes des vieilles femmes. Je ne crains personne, la nuit prochaine je vous conduirai. — Bon, fut notre réponse, tu devras tenir ta parole.

La lune luisait lorsque nous approchâmes de ta hutte; le héros marchait devant nous, un sabre en main, et nous racontait ses prouesses. Près de ta demeure nous restâmes en arrière, mais il s’avança en criant; — Venez, si vous êtes des hommes! Tout à coup il se retourna et nous dit: — Vous avez raison. Il y une double rangée de gardiens autour de la maison, épaule contre épaule. Leurs visages rayonnent, il est impossible d’approcher de la demeure.

Après avoir raconté ces faits, notre visiteur demanda encore une fois:

— Maître, n’as-tu pas loué des gardiens?

— Non.

— Ne les as-tu pas vus non plus?

— Non.

— Comment cela est-il possible? demanda-t-il étonné.

— Ne vous ai-je pas dit depuis le commencement que j’étais non pas un envoyé du roi, mais du Dieu du ciel et de la terre pour vous montrer le chemin de la Vie? lui demandai-je en cherchant ma Bible.

— Oui, répondit-il, c’est juste.

— Vois-tu, continuai-je, ce Dieu a beaucoup de serviteurs II a envoyé ses anges pour nous protéger, afin que vous ne puissiez nous faire aucun mal.

— Mais ne les as-tu pas vus? demanda-t-il au comble de l'étonnement.

— Non, répondis-je encore une fois.

— Comment cela est-il possible?

Je lui montrai la Bible.

— Vois-tu, mon ami, ce livre est la Parole de notre Dieu, et dans cette Parole II nous promet sa protection. NOUS N’AVONS QU’À CROIRE EN SA PAROLE, NOUS N’AVONS PAS BESOIN DE VOIR.

Tu ne connais pas cette Parole, c’est pourquoi Dieu t’a laissé voir ce qui n’était pas nécessaire pour nous.

Il soupira comme s'il se réveillait d’un songe, plaça sa main droite sur son cœur et dit:

— Ah! en est-il ainsi?

— Oui, répondis-je, il en est ainsi et pas autrement.

En avant 1910 08 06