Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

----------

IMPRESSIONS ET SOUVENIRS


Au moment de quitter le bassin de Charleroi pour aller faire quelques expériences nouvelles à Bruxelles, je me sens poussé à écrire ce qui suit:

Beaucoup de lecteurs seront étonnés que je dise ici que le bassin de Charleroi est un pays qui m’est cher et dont j’emporte un souvenir ineffaçable; car ceux qui le connaissent savent que sa topographie ne se prête pas aux villégiatures et que sa noirceur proverbiale n’est pas attrayante, le bruit de ses usines ne laisse pas en repos, et la vue des terrils n'enthousiasme guère.

Malgré tout cela je l’aime parce que c’est là que je fis mes premières expériences comme homme dans la vie, et ces terrils, ces usines furent les témoins d’une manifestation éclatante de l’amour de Dieu pour ses créatures.

Oui, mes amis, c’est là dans ce pays noir, qu’après des années de doute et de souffrances morales, Dieu exauça mes recherches. C’est là que je sortis de l’incrédulité pour entrer dans le monde de la foi.

Quelque temps après je rencontrai à Marchiennes l’Armée du Salut, qui fut un moyen d’opérer un changement plus profond en moi. Dans ses rangs, le milieu fut favorable à mon développement et aussi au désir que j'avais d’accomplir quelque chose pour l’humanité pécheresse.

C’est dans ce pays noir que je goûtai les plus pures joies fraternelles et que je commençai à aimer mon prochain; souvenirs bénis!

C’est dans ce pays noir que je fis mes premières expériences dans la vie spirituelle.

C'est là que je livrai mes premiers combats contre la chair et le sang et que je remportai mes premières victoires sur la puissance ténébreuse et l’esprit du mal, et que j’y versai des larmes sanctifiantes.

C'est dans ce pays noir que je sentis en mon esprit l’appel divin me disant de me consacrer tout entier à éclairer mes frères ignorants devenant la proie du vice.

C’est toujours dans ce pays noir que je donnai le premier coup d’épaule, pour faire avancer le règne de justice, de vérité, de vertu.

C’est encore dans ce pays noir que je fis mes premières armes comme Officier dans notre Armée.

La commune de Loaelinsart vit mes faibles efforts, je connus là quelques bons camarades qui seront toujours chers à mon cœur, j’y acquis aussi des lumières nouvelles et plus précises. Et maintenant que j’en suis éloigné pour satisfaire aux besoins de la guerre, mes pensées et mes prières monteront toujours vers Dieu, pour que le triomphe du bien s’accentue de jour en jour, et que l’encouragement et la force divine animent le cœur de tous les braves, quels qu’ils soient et à quelque catégorie qu’ils appartiennent, qui luttent et s’imposent des sacrifices pour le règne de l’Esprit pur.

H. Marchal.

En avant 1910 08 06



Table des matières