UNE POMME DE TROP
Un jeune homme exprimait devant Franklin son étonnement de ce que la possession de grandes richesses était toujours accompagnée d’anxiété et de soucis.
Franklin, voyant près de lui un panier de beaux fruits, y prit une pomme et la présenta à un petit enfant qui jouait dans la chambre. L’enfant pouvait à peine la tenir dans sa petite main.
Et
Franklin
lui en ayant offert une seconde, il la prit de l’autre
main tout joyeux.
Le savant en choisit alors une troisième, remarquable par sa beauté et la lui présenta encore.
L’enfant serra ses deux mains pleines contre son corps et essaya de recevoir la troisième pomme appuyée sur les deux autres. Mais après beaucoup d’efforts pour garder les trois pommes, il laissa tomber la dernière sur le tapis et fondit en larmes.
— Voici,
dit
le philosophe, un petit homme qui a trop de richesse pour
pouvoir
en jouir.
Avec deux pommes il était heureux, et il ne l’est plus avec trois.
En avant 1910 07 30
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