Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LE 14 JUILLET A PARIS


Sous la direction du Colonel

Les droits de Jésus-Christ sont proclamés avec enthousiasme et conviction sur la place de l’Étoile, les Champs-Élysées et maints endroits de la capitale à une foule sympathique.

Allons, enfants de la lumière!

Par le Ciel, mis en liberté

Fils de Dieu, dont Christ est le Frère

Affranchis par la vérité.

C’est aux accents de ces nobles paroles scandées par un grand nombre de salutistes, que nos deux bandes de vendeurs, l’une sous la direction de la Major Coste, l’autre, de l’Adjudant Metzger, se réunissaient place de l’Étoile, pour ne former qu’un seul groupe dirigé par le Colonel.

Une première réunion se tint, face à l’Arc de Triomphe. Près de ce monument aux flancs duquel sont inscrits tant de glorieux souvenirs, nous pensons nous aussi à la victoire. En ce jour de liberté où la devise républicaine: «Liberté!» semble se détacher avec plus de relief qu’à l’ordinaire, nous pensons avec amertume que:


NOTRE PEUPLE, QUOIQUE LIBRE, N’EST POINT AFFRANCHI.


Malgré la prise de la Bastille, il est resté esclave et ce, sans paradoxe.

Il est esclave du milieu social ou il vit, des préjugés, du qu’en-dira-t-on.

Il nous a montré en cet après-midi de fête, qu’il voudrait s’affranchir mais qu’il ne l'ose pas!

Pourquoi nous, à qui notre Dieu a révélé le secret de remporter des victoires glorieuses, qui si elles ne s’inscrivent pas au fronton des édifices publics, sont marquées de façon indélébile sur les livres célestes, pourquoi n’aurions-nous pas des paroles de feu, pour convaincre nos auditeurs d’un jour; le Seigneur ne nous a-t-il pas promis qu'il parlerait lui même par nous?

C’est sans doute ce que pense le Colonel, quand après plusieurs chants, le cercle s’étant resserré de plus en plus autour de nous, il monte sur un escabeau qui lui sert de plate-forme, il dit que quelques témoins de la puissance de Dieu pour sauver une âme et transformer un pécheur, vont parler de la nature de leur foi.

Quelques Officiers se détachent des groupes de vendeurs et de chanteurs et prennent place sur l’estrade improvisée, leur témoignages semblent vivement impressionner l’auditoire qui se resserre pour bien entendre.

Mais l’étonnement et la surprise sont portés au comble, quand le Colonel dans un discours nettement articulé, plein d’humour et d’à propos, explique en quelques mots l’Armée du Salut:

l’intérêt devient poignant quand il parle de LA CONVERSION ACCESSIBLE À CHACUN, et la crainte s’empare de bien des cœurs quand ils arrivent à comprendre que c’est d’un qu’il est question, que c’est à eux que l’on parle et qu'ils doivent prendre eux-mêmes une prompte décision concernant cette question capitale entre toutes.

Nous avions là l’élite du public parisien et bien des réflexions entendues, bien des approbations parties du cœur nous ont montré que tout ce qui a été dit notait point des paroles en l’air.

Oh plaise a Dieu que bien des sentiments, j'allais dire, bien des fibres religieuses aient été touchées et que plus d’un de nos auditeurs, fasse dater de ce jour béni le premier pas, fait sur le chemin de la conversion.

De l’Étoile à la Concorde, nous tînmes des réunions, toujours plus nombreuses, car après nous avoir entendu, on voulait acheter le journal, se renseigner nous entendre encore; c’était avec peine que nos auditeurs semblaient nous quitter Certes! parler de sa foi en Dieu dans la rue, à voix haute, de manière a être entendu de tous, n’est point chose commune, mais convier a cette foi, le public des Champs Élysée c’est certainement une chose extraordinaire. En effet, on peut parcourir les rues de notre capitale toute l’année, sans rencontrer quelqu’un qui vous parle du salut de votre âme.

Thenet.

En avant 1910 07 30



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