Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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COMBATTRE POUR UNE IDÉE

EXPÉRIENCE D’UNE SORTIE DE VENTE


C’était un 14 juillet, jour cher à tout cœur de Français. Nous revenions d’une sortie de vente où nous avions fait résonner à travers les rues et les boulevards de Paris notre belle Marseillaise salutiste.

Le cœur plein de joie de pouvoir évoluer librement en plein air, proclamant à tous la joyeuse liberté qu’on trouve en Jésus qui libère de tous les esclavages, ma camarade et moi annoncions notre message de salut sur l’avenue du Bois de Boulogne.

Les uns intrigués, d’autres intéressés, tous de bonne humeur, les passants et promeneurs nous faisaient plutôt bon accueil.

De la foule qui nous entourait, soudain une dame se détacha et, avec empressement, demanda le journal, paraissant très désireuse de le posséder. Avec plus d'empressement encore, je le lui tendis. Mais quelle ne fut pas ma stupéfaction quand, à peine l avait-elle entre les mains, en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, mon journal, déchiré en mille pièces, tourbillonnait autour de ma tête, tandis que le sou qui devait le payer roulait à terre.

Abasourdie de l’événement, je considérai la brave dame qui s’éloignait, rouge d’indignation, en maugréant contre la République maudite qui permettait de telles choses, furieuse contre quoi que ce soit qui pouvait se produire le 14 juillet.

Un spectateur de la scène me tendit le sou qu’il avait ramassé à terre.

«Qu’est-ce que cela vous fait? me dit-il en guise de consolation, vous avez votre sou quand même!»


Je bondis sous l’injure, et tous ceux qui savent ce que c’est que combattre pour une idée, donner sa vie pour une conviction, fut-elle aux antipodes de la mienne, sauront me comprendre.

«Imaginez-vous, lui dis-je, ainsi qu’à la foule qui m’entourait, que je vends mon journal pour de l’argent? Certes, je regrette que cette feuille ait été détruite parce que c’est une occasion de bénédiction pour une âme qui a été perdue, un journal qui eût pu être pour quelqu'un un phare dans la nuit noire du péché, du doute et du découragement, une lueur d’espoir pour quelque esclave de ses passions qui, en ce beau jour de liberté, eût pu à son tour expérimenter la plus belle des victoires: le triomphe sur soi.et devenir un libéré de Jésus-Christ libéré du mal dans son propre cœur.

Mais je me bats pour une idée, je défends une cause et des principes qui me sont plus chers que le sang qui coule dans mes veines, plus chers que n’importe quels biens au monde et vous venez me parler d’argent. Il s’agit bien d’argent! «Pionniers de l'amour et de la justice, citoyens d’un pays libre en ce jour anniversaire de l’affranchissement de notre pays, nous sommes heureux et fiers d’annoncer une liberté plus sublime encore: celle que Dieu confère à toute âme qui vient à Lui d’un cœur sincère.

Je crois au triomphe du bien, de l’amour et de la justice. Je crois que Dieu nous a créés pour vivre une vie pure et noble, mais, hélas! je suis forcée aussi de croire à l’existence du mal et à la nécessité de docteurs qui se vouent pour l’extirper du cœur ou plutôt qui annoncent Jésus comme le seul Sauveur du péché».

Et c’est ainsi que j’eus l’occasion de proclamer les droits de Jésus à ces Parisiens qui m’entouraient et que ce que le diable avait imaginé pour entraver l’œuvre de Dieu, tourna à sa confusion.


Ami lecteur, il est impossible que tu ne te passionnes pas pour une cause quelconque: est-elle bonne ou mauvaise?

Par tes efforts et l’influence que tu répands autour de toi, le monde qui t’entoure est-il rendu plus pur, plus désintéressé, plus fraternel?

Es-tu utile ou nuisible à ceux qui te voient agir?

Toi qui considères, et avec raison, la liberté comme le plus grand des biens, et sens que tu es créé pour vivre une vie pure, la seule vraie et digne d’être vécue, ne veux-tu pas recevoir la liberté de l’âme?

Viens la demander à Jésus qui a dit:


«Je ne mettrai point dehors celui qui viendra à Moi».


En avant 1910 07 30



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