Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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PRIEZ SANS CESSE 


Par le Général

Mon sujet est basé sur le commandement de l’apôtre Paul, dans sa première épître aux Thessaloniciens, chapitre 5, verset 17: «Priez sans cesse

Nous sommes considérés comme un peuple qui prie, et je crois que nous le sommes. Les vrais salutistes prient. Nous prions dans nos salles. Plusieurs de nos chants sont des prières, ainsi que beaucoup de nos chœurs les plus efficaces.

Lequel d’entre nous n’a pas expérimenté mainte et mainte fois, qu’un cri est monté jusqu’au cœur même de Dieu, quand nous chantions: «Saint-Esprit, descends sur nous», ou «Attire-moi plus près, Seigneur», ou «Bénis-moi maintenant». Ce sont là, sûrement, de puissantes prières.

Nous prions dans les cafés, sur les promenades publiques, dans les repaires du vice, auprès des malades et des mourants. Je ne crois pas qu’il y ait de spectacle plus beau aux yeux de Dieu et des anges — il n’en est pas de plus grand aux yeux du Général — que de voir un groupe de salutistes agenouillés, dans la rue, dans quelque quartier pauvre, ou sur la route, priant pour le salut des foules endurcies qui vivent autour d’eux.

De plus, je crois que lorsque nous prions, nous offrons de réelles requêtes. Nous méprisons la simple forme; à moins que les paroles prononcées ne viennent du cœur, nous ne les considérons pas comme une prière.

Nous plaignons ceux qui lisent des prières toutes faites, ou qui prononcent de mémoire un certain nombre de mots froids sur Dieu et la religion, appelant cela prier. Nous croyons que la prière efficace, la prière qui atteint le trône et le cœur même de Dieu, a largement contribué aux victoires de l’Armée dans les temps passés.

Nos prières ont été exaucées par la conversion des pécheurs les plus misérables, des rétrogrades les plus endurcis, des âmes les plus fières et les plus hautaines qui aient jamais plié les genoux devant le trône de Dieu. Cependant nous croyons que beaucoup de nos prières, peut-être les plus audacieuses et les plus agréables à Dieu qui aient été faites, n’ont pas encore été exaucées. Mais, après tout, je crains que nos prières ne soient en défaut.


Tout d'abord, je sens que nous ne prions pas suffisamment.

La qualité de beaucoup de nos prières est excellente, elles sont belles au-delà de toute expression, elles font la joie de mon cœur; mais il n’y en a pas assez.

Nous devrions prier plus fréquemment. Certes, l’apôtre n’a pas tort quand il nous commande de «prier sans cesse». Mais on peut alléguer: «Comment est-il possible d’obéir à cet ordre?»

Je ne crois pas que Paul s’attendait à ce qu’il fût observé à la lettre.

Il serait impossible que nous fussions toujours physiquement ou mentalement dans l’attitude de la prière, sur nos genoux ou sur nos visages. Le salutiste ne peut pas être incessamment occupé à adresser ses requêtes à Dieu. Son travail l’en empêche. Comme le dit l’apôtre, il doit pourvoir honnêtement, à la vue de tous les hommes, aux besoins de sa famille. S’il ne le fait pas, il est au nombre des infidèles et n’accomplit pas son devoir vis-à-vis d’un monde qui périt.

Qu’entendait Paul alors?

Je pense qu’il voulait dire, tout d’abord, QU’IL EST DE NOTRE DEVOIR D’ÊTRE TOUJOURS DANS CET ESPRIT DE COMMUNION AVEC DIEU QUI REND LA PRIÈRE POSSIBLE À N’IMPORTE QUEL MOMENT.

L’apôtre doit avoir eu à la pensée également le devoir de la prière spontanée. Ces fréquentes et soudaines demandes, lancées vers le ciel comme autant de flèches sortant d’un cœur oppressé, ont toujours été la pratique des saints fidèles.

Cette habitude correspond à des besoins réels, utiles, tels que:

empêcher le murmure et la dépression au milieu des découragements et des épreuves,

attirer l’inspiration des cieux pour le dévouement et le sacrifice.


«Seigneur, viens à mon aide!»

«Sauveur, fortifie mes camarades!»

«Saint-Esprit, bénis-nous!»

De tels cris et d’autres semblables se sont souvent montrés très efficaces. Outre cela, prier sans cesse doit impliquer LA PERSÉVÉRANCE DANS NOS DÉVOTIONS RÉGULIÈRES PRIVÉES.

La tentation de se dispenser du temps mis à part pour la prière ordinaire, traverse souvent le chemin des salutistes affairés. La suggestion plausible que la prière privée peut être renvoyée ou supprimée vient à l’esprit de celui qui a d’importants devoirs devant lui. Cependant la prière est toujours utile.

Cet ordre doit signifier aussi que nous devons prier, chaque fois que cela est possible, avec ceux qui sont placés à notre contact.

Ne vous laissez pas effrayer par la crainte que votre prière sera considérée comme hors de propos. J’ai prié avec bien des personnes qui eussent pu trouver la chose désagréable, mais je ne me souviens pas qu’on y ait jamais fait objection.

Durant ma campagne au Japon, je visitai un membre de la noblesse, regardé comme un des personnages les plus importants du monde littéraire de l’Empire. Un groupe de littérateurs amis l’entourait, en attendant ma visite. Avant de les quitter, sous l'impulsion du moment je proposai de prier, et avant que personne eût eu le temps d’y faire objection, j’étais sur mes genoux, selon mon habitude.

J’appris plus tard que ce noble n’avait aucune relation avec le christianisme, qu'il était, au contraire, un agnostique; mais j’appris aussi que cette prière remua tous les cœurs de ceux qui étaient présents, laissant une influence bienfaisante et utile derrière elle.


Commencez toujours vos travaux spéciaux par la prière.

Quelques moments de prière avant une réunion en plein air ou publique, ou un autre effort extraordinaire, ne peuvent qu’être profitables.

Ne vous laissez pas arrêter par la notion commune que la prière est superflue quand on a la foi.

Efforcez-vous d’avoir plus de foi.

Oh! il nous faut plus de prières ardentes, sérieuses, agonisantes, adressées à Dieu! La persévérance est une bonne chose. Jésus nous a enseigné la valeur suprême de l’importunité dans l’incident inimitable de la pauvre veuve devant le juge inique. Nous avons besoin, par dessus tout, de cette foi audacieuse, déterminée, qui croit et reçoit les choses qu’elle demande.

Paul connaissait certainement la puissance de l'habitude, il savait que plus nous prions, plus nous désirons prier; que plus nous pouvons prier, plus aussi nous prierons. Je me joins à l’apôtre en vous demandant de «prier sans cesse». Ne l’oubliez pas!


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La vie d’un homme ne consiste ni en songes, ni en visions,

mais

en charité active et service volontaire.


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En avant 1910 07 30



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