Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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L’ABSINTHE JUGÉE PAR L’ÉLITE DE LA FRANCE


Maintenir la vente d’un poison aussi pernicieux que l’absinthe est un crime de lèse-patrie et de lèse-humanité.

Dr D’Arsonval, de l’Institut et de l’Académie de Médecine.

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Je suis d’accord avec tous les physiologistes hygiénistes en médecine, pour déclarer l’absinthe un poison destructeur de la santé et de l’intelligence des personnes qui en font un usage habituel. Plusieurs États en ont interdit la vente ou sont en train de le faire. Et je pense qu’il devrait en être de même de toute nation qui a souci de sa conservation.

Marcelin Berthelot.

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Vous condamnez le meurtre: condamnez donc l’absinthe qui y conduit.

Dr Jacques Bertillon.

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Ah! Dieu! quand donc la «Sorcière Verte» ira-t-elle — et pour toujours — rejoindre dans le Néant ses deux aînées: la Peste et la Lèpre? Celles-là, du moins, ne torturaient que le corps; l’absinthe, elle, pourrit du même coup, le corps, le cœur et l'âme. Quelle soit donc trois fois maudite!

Théodore Botrel, Barde breton.

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On ne peut pas avoir deux opinions sur l’absinthe. Aucune substance n’est plus nettement condamnée par toutes les personnes qui se sont occupées de maladies mentales.

Dans son excellent précis de Psychiatrie (juin 1906), M. le professeur Régis, de Bordeaux, a donné de la Psychose et de la Démence alcoolique un tableau clinique dont il serait désirable qu’il fût distribué un exemplaire à tous les parlementaires, à la veille de discuter une loi d’une si vitale importance.

Ce tableau est précédé d’une classification des alcools par ordre de nocivité, où l’on relève la phrase suivante:

«les boissons les plus dangereuses sont l’absinthe et ses similaires».

En présence de pareilles constatations, une évidence s’impose, la nécessité de la prohibition totale. Il ne s’agit pas là d’équilibrer le budget, il s’agit de savoir si l’on veut qu’il y ait ou non une race et une âme françaises, tout simplement.

Paul Bourget.

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L’absinthe, c’est de la folie au petit verre et de la mort en bouteille.

Jules Claretie.

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Tout ce qui est absinthe, amer, bitter, alcoolature, ou alcoolat est, à mon point de vue, aussi nocif. On va augmenter l’impôt sur toutes ces mixtures; c’est évidemment une bonne mesure. Si on pouvait supprimer ces consommations, ce serait meilleur encore.

Dr Debove, Doyen de la Faculté de Médecine.

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Toutes nos institutions d’assistance médicale indigène aux colonies, toutes nos créations d’hôpitaux, de maternités, de léproseries, resteront des œuvres stériles, si, avant tout, nous ne supprimons pas d’une manière radicale l’introduction de l’absinthe et de ses dérivés dans nos possessions d’outre-mer.

Général Galliéni.

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Je suis entré dans ma soixante-dix-huitième année. Je me porte très bien. Je suis sain de corps et d’esprit et je n’empoisonne ni moi ni les autres! ! Cela tient à ce que j’ai toujours reculé devant le péril des alcools.

Gallifet.

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Il y a un crime plus grand que l’usage de l’absinthe: c’est celui du législateur qui aurait peur de le réprimer.

M. A. Latty, Evêque de Châlons.

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Je ne trouve pas de «phrase lapidaire», mais je puis vous dire au moins que je ne bois jamais d'absinthe, parce que je tiens un peu à ma raison et à ma santé.

Jules Lemaître.

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Notre maison brûle. Ne versons pas d’alcool dessus. Ni alcool, ni absinthe. Mais l'absinthe rapporte à l’État? Et quand la maison sera brûlée, serons-nous bien avancés?

Paul Margueritte.

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Tarir une des sources du poison, c’est bien. Mais ce ne serait point trop que tout l’effort de la France intelligente pour essayer de détourner ou de capter les autres. La prohibition de l’absinthe, magnifique et premier résultat, n’est qu’un très faible progrès, tant que sévira la licence des innombrables débits d’alcools, officines patentées de contagion publique, empoisonneurs légaux.

Victor Margueritte, Homme de Lettres.

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Qui pourrait contester que l’absinthe soit aujourd’hui la forme la plus dangereuse de l’alcoolisme?

A. Ribot.

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L’absinthe fait de l’homme un abruti, un fou ou un criminel — tant pis pour lui! Rien ne le force à en user: qui cède à son vice en accepte les résultats.

Mais elle fait des enfants de cet homme, bien avant l’âge de l’apéritif, des dégénérés, des rachitiques, des idiots.

A-t-on le droit, par égoïsme, de créer de la douleur?

Aucunement.

Donc prohibons la cause du mal: sauvons les innocents!

Séverine.

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Il est bien évident pour tout le monde que l’absinthe amoncelle en France les ruines et les deuils et que ce serait faire œuvre humanitaire et patriotique d’en empêcher la fabrication.

Dr Roux, Directeur de l’Institut Pasteur.

En avant 1910 07 23


 

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