Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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MESSAGE SOLENNEL

adressé du bord d’un tombeau


Cher En Avant,

C’est avec le cœur bien serré que je fais parvenir par ton moyen à tous mes camarades à qui je n’ai pu écrire personnellement, la nouvelle du départ pour le Ciel de la compagne que Dieu m’avait donnée.

J’y joins quelques réflexions que j’ai faites à cette occasion sur la mort, le péché qui en est la cause et l’aveuglement de ceux qui s’obstinent à vivre dans le péché en ignorant sans doute ses conséquences inévitables.

Mais je veux faire plus encore, je veux apporter un message d’espérance à ces aveugles qui courent vers l’abîme.


C’est le vendredi 15 juillet que je fus séparé de celle qui a été durant quatorze ans la compagne de ma vie, une partie de moi-même.

Elle nous a laissés, nos deux fillettes et moi, et est allée rejoindre nos trois précieux trésors qui l’avaient devancée auprès de Dieu. Certes la douleur a été pour nous poignante, surtout en songeant à mes deux mignonnes fillettes à qui leur mère était si précieuse, mais dans ma douleur, j’ai le sentiment profond que Dieu fait bien tout ce qu’il fait, et je me soumets et j’adore; plus que cela, portant mes pensées vers le Ciel, j’ai la douce consolation que ma bien-aimée, sauvée par le précieux Sang de Jésus, est maintenant avec son Sauveur.

Quelques jours avant son départ, se sentant très faible, elle nous demanda de lire la Parole de Dieu et de chanter des cantiques.

Elle chanta elle-même avec nous, le cantique:

Les péchés du temps passé

Sont lavés par mon Sauveur,

Mon cœur, autrefois souillé,

De la neige a la blancheur.

Pendant que nous chantions, la réalité de ces paroles m’apparut si profonde qu’il me sembla que le Ciel était parmi nous; jusqu’à sa fin il en a été ainsi; quel baume à nos cœurs!

Je regrette seulement de dire combien l’absence de mes bien-aimés camarades salutistes, dont nous sommes si éloignés, nous a été sensible. Néanmoins Dieu dans sa bonté ne nous a pas privés même de la sympathie humaine.

Nos parents, nos voisins, nos amis en Christ nous ont tous entourés avec beaucoup d’affection. Qu’il me soit permis de remercier ici très spécialement M. Illaire, pasteur de l’Église libre de Florac, qui nous a visités plusieurs fois pendant la longue maladie de ma chère femme et dont les visites ont toujours été un réconfort pour nos âmes.

Quelle joie ce fut pour moi de l’entendre saisir cette occasion du service funèbre pour flétrir le péché et convier ses auditeurs à une vie sainte, à une vie de dévouement.

Dieu soit béni pour tout cela et pour ce message de vie qui s’élevait de la mort même. Pendant les longues heures de souffrances de cette terrible maladie à laquelle ma bien-aimée succomba, j’aurais désiré faire quelque chose pour les adoucir et il semblait que tout était inutile. Les pensées affluaient à mon cerveau.


Pourquoi la mort?

Dieu, Prince de la Vie, n’a pas désiré notre mort. Il nous avait créés pour la vie.


MAIS LE PÉCHÉ, LA RÉVOLTE CONTRE DIEU

A EU POUR CONSÉQUENCE LA MORT.


Elle est le partage de tous les humains, selon qu’il est écrit: «La mort a passé sur tous les hommes parce que tous ont péché».

Mais Dieu dans Son amour nous a suscité un Sauveur et POUR CEUX QUI MEURENT EN JÉSUS IL N’Y A PLUS DE CONDAMNATION.

Aussi devant ce lit de souffrance et au bord de cette tombe ai-je pris la résolution, quoi qu’on pense de moi ou quoi qu’on fasse, de lutter de toutes mes forces contre le péché, en moi d’abord et autour de moi, ensuite.

C’est pourquoi je vous dis, en terminant, camarades, mes frères en Christ, veillons, prions, travaillons. Pécheurs, convertissez-vous afin que vos péchés soient effacés et que vous ayez part à la vie éternelle et bienheureuse qui vous attend auprès de Dieu; il faut vous abandonniez le péché et que vous receviez Jésus comme votre Sauveur.

Un racheté de Jésus-Christ

Aimé Barbanson,

Sergent.

En avant 1904 08 06


 

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