EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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SALUT ET RESTITUTION

Je prêchais, il y a quelques années, dans la Colombie orientale — raconte l’évangéliste Moody, — lorsqu’un jeune homme vint à moi, exprimant le désir de devenir un chrétien. Il avait fait la contrebande de l'opium dans les États-Unis,

— Eh bien! mon ami, lui dis-je, il n’y a aucune chance pour vous de devenir jamais chrétien, à moins que vous ne rendiez à l’État les sommes dont vous lui avez fait tort.

— Si j'essaie de le faire, dit-il, je tombe dans les griffes de la loi et j’irai en prison.

— Cela vaudrait mieux, lui dis-je, que d’affronter le tribunal de Dieu avec ce péché sur la conscience, et d’encourir la condamnation éternelle. Le Seigneur vous fera miséricorde si vous réparez le mal résolument. Il s’en alla tout triste, mais revint le lendemain, et dit:

— J’ai une femme et un enfant, et j’ai acheté tout l’ameublement de ma maison avec l’argent que j’ai gagné par la fraude. Si je deviens chrétien, il faut tout vendre, et ma femme le saura.

— Il vaut mieux que votre femme le sache, et que vous vendiez votre mobilier.

— Voulez-vous venir chez moi et parler à ma femme? demanda-t-il. Je ne sais pas ce qu’elle dira de tout cela.

J’allai la voir, et quand je lui eus tout dit, les larmes inondaient ses joues; mais elle répondit:

— Monsieur Moody, je donnerai joyeusement tout ce que nous possédons pourvu que mon mari devienne un bon chrétien. Elle fut obligée de donner jusqu’à son dernier sou. Il possédait une pièce de terre qu’il dut céder au gouvernement. Mais, dans toute ma vie passée, je ne vois aucun homme qui ait rendu un témoignage plus puissant.

Il avait été malhonnête, mais quand cette vérité s’empara de lui qu’il devait réparer ses torts avant d’obtenir le pardon de Dieu, il les répara. Vous aurez beau pleurer sur vos péchés et dire combien vous les regrettez; tout est inutile avant que vous les ayez avoués aux personnes offensées et réparés.

En avant 1910 07 09