EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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À BAS L’ARMÉE DU SALUT?.... JAMAIS!

C'était en Irlande! Un Officier Salutiste à bord d'un navire avait suscité la colère du cuisinier du bord. Pourquoi? Il n’en savait rien lui-même mais la chaleur du fourneau aidant, son cerveau était un peu surexcité ce soir-là.

Avisant un jeune marin il lui crie: «Jean! viens boire un verre et crie: «A bas l’Armée du Salut!»

— «À bas l’Armée du Salut!» répartit celui-ci: «Jamais!» et saisissant le verre qu’on lui offrait il l’envoya se briser sur le pont.

L’autre était resté cloué sur place. Il n’en revenait pas.

— «Je suis tout prêt à boire à la santé de l’Armée du Salut, poursuivit le jeune marin et s’il faut crier à bas quelqu’un je crierai: «A bas le cuisinier!

«Cette fois c’était trop fort. Le cuisinier voulut connaître la raison de cet attachement du jeune homme pour l’Armée du Salut.

— Facile! dit celui-ci. Écoutez:

«Mon beau-frère était le plus terrible ivrogne de B..., et ma pauvre sœur avait beaucoup à souffrir de ses emportements. Souvent maltraitée, elle ne voyait pas gros argent entrer à la maison, et la misère y régnait comme conséquence. Un soir, son mari alla à la Salle de l’Armée du Salut II se «convertit», comme ils disent, et depuis leur intérieur est le plus coquet et le plus paisible intérieur qu’on puisse trouver.

Ils ont acheté un harmonium, il y a des beaux tableaux aux murs. Tous les enfants sont aussi convertis. Ils chantent des cantiques toute la journée. Tout le monde s’aime, on ne se bat plus. C’est le bonheur parfait!

* * *

L’Officier avait entendu ce récit de loin. Il avisa un peu plus tard le cuisinier, lui parla longuement du salut, et depuis lors, celui-ci salue toujours avec respect les Salutistes. «Il sait, dit-il, que ce sont de braves gens, qui font du bon travail»!

En avant 1910 06 25