Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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L’ÉDUCATION DES ENFANTS


Par Madame Booth

Un point très important, pour diriger un enfant dans la bonne voie, est de l’élever dans la pratique de la vérité et de la sincérité.

La Bible dit de l’homme que «les pensées de son cœur sont mauvaises dès sa jeunesse,» et l’on ne peut méconnaître que le manque de véracité soit un des péchés les plus caractéristiques de notre race.

Combattre cette tendance, donner à l’âme des habitudes de vérité et de sincérité, doit être un des premiers objets d’une bonne éducation.

A cet effet, que les parents se gardent de tout ce qui aurait l’air d’excuser, de pallier la tendance naturelle de leurs enfants à la fausseté. J’ai été plus d’une fois stupéfaite de voir des mères sourire avec complaisance des petits artifices imaginés par leurs enfants pour les tromper ou pour leur cacher quelque faute. Il n’est pas étonnant qu’elles ne réussissent pas ensuite à leur inspirer l’horreur de la fausseté.

En thèse générale, jamais une mère ne réussira à inspirer à son enfant plus d’aversion pour un péché qu’elle-même n’en éprouve. Les enfants sont doués d’un jugement très sûr et très prompt pour découvrir tout ce qui n’est pas parfaitement vrai dans la conduite de ceux qui les.entourent. Ils pénètrent vite nos sentiments, et c’est d’après nos sentiments qu’ils nous jugent plus que d'après nos paroles.


L’esprit dont nous sommes animés et les exemples que nous leur donnons ont sur eux beaucoup plus d’effets que nos enseignements.

Quel résultat voulez-vous qu’obtienne une mère qui enseigne à son fils qu'il ne doit mentir sous aucun prétexte, et qui, le lendemain, dit ou commet devant lui un mensonge?

Par exemple vous recevez la visite d’une personne pour laquelle vos enfants savent que vous n’avez ni estime, ni amitié, ce qui n’empêche pas que vous soyez pleine de sourires et de compliments pour elle, et que vous feigniez avoir eu le plus grand plaisir à la voir. Serait-il possible de donner à votre petit garçon, sous les yeux étonnés duquel la scène se passe, une meilleure leçon de mensonge?

Et pourtant, cela se voit souvent!

J’étais une fois chez une dame qui avait un beau et intelligent garçon de dix-huit mois; il avait l'habitude de crier et de frapper du pied toutes les fois qu’il s’apercevait que sa mère allait sortir. C’était, cela va sans dire, le résultat d’une mauvaise éducation. Que faisait la mère?

Au lieu d’attaquer le défaut de front avec calme, fermeté et affection, jusqu’à ce que son fils en fût guéri, elle avait imaginé de promettre au petit bonhomme, chaque fois qu’il lui faisait ainsi une scène, qu’elle lui rapporterait un cheval vivant, sur lequel il pourrait monter, et l’enfant croyait et croyait encore, jusqu’à ce que las d’attendre toujours en vain, il eût bien mis dans sa tête que sa mère était une menteuse.

Naturellement, il n’aurait pas employé ni compris le mot, mais l’idée de la tromperie devait rester imprimée dans son cœur comme avec un fer rouge.

Un enfant se heurte contre une table, la maman donne un coup à la table en disant: «Méchante table qui a fait du mal à bébé.» Mais l’enfant ne tarde pas à comprendre que la table n’est pas méchante, et apprend en même temps à se défier de sa mère, qui lui a dit ce qui n’était pas vrai.

Une mère invite de petits amis à passer une après-midi avec ses enfants. On organise des jeux d'adresse. Un des fils de la maison vient de gagner à plusieurs reprises, lors que son frère et un de ses camarades l’accusent d’avoir triché. La mère a l’air de n’y pas faire attention et se contente de dire: «Soyez de bons garçons et ne vous querellez pas,» sans songer qu’elle blâme ainsi injustement celui de ses enfants qui a fait preuve d’honnêteté, et encouragé le coupable dans sa honteuse conduite, lui permettant de se réjouir d’avoir gagné par fraude. Une pareille mère doit-elle s’étonner s’il arrive que son fils devienne plus tard un voleur ou un escroc?

«C’est vrai,» direz-vous, «mais comme il eût été désagréable pour elle et pour tout le monde, qu’elle approfondit les choses, qu’elle gâtât tout le plaisir de la partie, qu’elle exposât son enfant à passer pour un tricheur aux yeux de tous ses camarades?»

Sans doute, c’eût été très désagréable, et pour une mère plus préoccupée de l’apparence que de la réalité c’eût été beaucoup d’esclandre pour un petit résultat.

Mais aux yeux d’une mère qui tient plus à l’honneur et à la sincérité réels de son fils qu’à toutes les apparences et à toutes les opinions du monde, une pareille occasion de le punir de sa faute et de le fortifier contre la même tentation à l’avenir vaut mieux que toutes les parties du monde.

Oh! que d’enfants qui promettaient beaucoup ont été perdus, parce que, dans une circonstance semblable, leurs mères ont reculé devant la peine et le chagrin d’une enquête! «Celui qui cache le péché ne prospérera pas

Ce n’est pas ainsi, non plus, qu’on gagnera la bonne opinion d’autrui. Les enfants s’en vont sachant que votre fils est un tricheur, tout aussi bien que si vous l’aviez dit et vous considèrent, en outre, comme sa complice.

Autre exemple:

Charles est malade: il faut qu’il prenne une médecine; mais il a été si mal élevé que sa mère sait qu’il ne la prendra pas, pour peu qu’il se doute qu’elle est mauvaise. Elle a donc recours à un stratagème, lui dit qu’elle a quelque chose de bon à lui donner et le décide à mettre la médecine dans sa bouche; mais elle n’y est pas plutôt que l’enfant s’aperçoit de la ruse, et, du même coup, crache le remède, et perd confiance en sa mère.

C’est ainsi qu’on apprend à des milliers d’enfants le mensonge et la tromperie.


PLUS TARD VOUS TRAVAILLEREZ EN VAIN À LES RENDRE VÉRIDIQUES.

UN SOL AINSI PRÉPARÉ NE PEUT PLUS PORTER DE BONS FRUITS.


Mères, si vous voulez que vos enfants soient véridiques, il ne faut pas seulement le leur dire, il faut être véridiques devant eux et veiller à ce qu’ils mettent en pratique vos enseignements et vos exemples.

Il faut ne fermer les yeux sur aucune sorte de fausseté que vous apercevez dans votre fils, parce qu’il est votre fils. Le péché doit vous paraître encore plus affreux quand vous le voyez dans ceux qui vous sont chers et dont vous êtes responsables.

Si vous avez un motif quelconque de soupçonner votre enfant de manquer de sincérité, tirez la chose au clair sans aucun délai, quelque peine, quelque chagrin, quelque honte qui puissent en résulter pour vous ou pour lui. Ce sera peut-être un châtiment nécessaire, un avertissement pour l’avenir.


TOUT VAUT MIEUX QUE LE PÉCHÉ DISSIMULÉ

ET PAR CELA MÊME ENCOURAGÉ.


Il faut amener votre enfant à désespérer de pouvoir vous cacher quelque chose. Que ce soit votre moyen de le rendre véridique, si vous n’en avez pas d’autre. J’ai entendu des enfants se dire entre eux: «Ce n'est pas la peine de tâcher de cacher quelque chose à maman, on est sûr qu’elle le découvrira; alors, il vaut mieux le lui dire tout de suite.» Que de maux seraient évités, s’il en était de même dans toutes les familles.

Mères, prenez la peine de rendre vos enfants véridiques et Dieu vous en donnera les moyens. Si vous travaillez pour Lui, avec vos enfants, il travaillera avec vous dans vos enfants, et vous aurez le bonheur de les voir grandir en Christ, leur Chef en toutes choses.

En avant 1910 06 18



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