EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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AUPRÈS DU LIT DE MORT DE SON PÈRE MOURANT

(Ces vers sont le reflet des sentiments du mourant.)

Est-ce la mort pas à pas qui s’avance,

Et m’enlève tout soutien?

Est-ce la mort qui suspend ma souffrance,

O mon céleste Gardien?

Si c’est la mort, mon âme languissante

Prendra son vol et sans nulle épouvante

Verra son Dieu selon sa ferme attente;

Oh! tout va bien! tout va bien!

Encore un pas et je quitte la rive;

Mais je ne redoute rien!

Encore un pas et la lutte si vive,

Cessera pour le chrétien!

J’ai l’assurance d’un bel héritage;

Mon espoir est en le sûr pilotage

De mon Sauveur qui m’attend au rivage;

Oh! tout va bien! tout va bien!

N’ayez pour moi, bien-aimés, point de larmes,

Car votre Père est le mien!

Et du péché, cause de tant d’alarmes,

Le Christ a brisé le lien.

Plus d’aiguillon!

La mort n’est plus à craindre,

Nul ennemi ne saurait plus m’atteindre,

Dans les hauts cieux, oserez-vous me plaindre?

Je vais chanter tout va bien.

Mon front se teint d’une pâleur mortelle;

Amis, regardez-moi bien!

Les flots m’entourent, mais Jésus m’appelle,

Jésus m’appelle sien!

Je suis à Lui; pas le plus léger voile

Ne ne dérobe un rayon de l’étoile

Qui me conduit.

Brises, enflez ma voile!

Oh! tout va bien, tout va bien!

Saints, accordez tous vos harpes de gloire

Pour un céleste entretien;

Je vais bientôt raconter mon histoire,

Comme humble concitoyen.

Je vois déjà les anges de lumière;

Je les entends et leur voix familière

Me dit tout bas: Tu vas quitter la terre.

Tout va bien, oui, tout va bien.

Écoutez tous! — L’appel se fait entendre:

Christ mon Sauveur a dit: Viens!

Je viens, Seigneur, t’adorer et te rendre

Gloire, car je t’appartiens.

Frères aimés, au revoir! qu’on entonne,

Pour mon départ, un beau chant qui résonne

Pendant qu’au Ciel je reçois la couronne

Que le Seigneur donne aux siens.

S. P. Blundell.

En avant 1910 06 11