BOISSONS ALCOOLIQUES ET CHRISTIANISME
DE LA VALEUR DE L’ABSTINENCE COMME AUXILIAIRE DU CHRISTIANISME AGRESSIF.
Par Madame Booth
Supposons que certaines personnes puissent absorber ces boissons sans se faire de mal à elles-mêmes, oseront-elles répondre de leurs enfants? Hélas! il y a de nos jours des milliers de parents rattachés aux diverses Églises de notre pays, dont les cheveux gris descendent misérablement dans la tombe, à cause de l’intempérance de garçons et de filles QUI ONT PRIS LE PREMIER GOÛT DE LA BOISSON À LA TABLE DE LEUR PÈRE qui, cependant, n'usait jamais de la boisson que fort modérémentl!
Je demande à ces parents — je demande à vous, chrétiens, — la malédiction de Dieu n’est-elle pas beaucoup plus sur la liqueur que sur la capacité du verre qui la renferme?
Et les parents ne devraient-ils pas savoir, s'ils ne le savent déjà, que s’ils sèment le vent, ils récolteront la tempête?
Si nous en avions le temps, nous pourrions vous citer ici des exemples qui arracheraient des larmes aux démons; mais, sans doute, vous ne connaissez déjà que trop ces misères.
Parents chrétiens, gardez vos enfants de cette peste morale.
En raison du prix que vous mettez à leur bonheur, à leur pureté, à leur sainteté dans cette vie et à leur félicité dans l’autre, empêchez-les de prendre goût à la boisson.
Et vous, ministres de l’Évangile, diacres, anciens, membres d’Églises, avertissez les jeunes gens, de peur qu’ils ne se laissent fasciner par ce serpent moral. Oh! criez-leur de ne point se laisser entraîner dans le premier cercle de ce Maëlstrom tourbillonnant, prêt à les engloutir et déjà teint du sang de milliers de personnes, autrefois belles et pures, vertueuses et honnêtes comme eux-mêmes le sont encore.
Chrétiens! pour la paix de votre conscience à l’heure suprême de la mort, pour les destinées éternelles de vos enfants, pour l’intérêt que vous portez à la gloire de votre Dieu, pour le souci de vos âmes immortelles, pour l’amour de votre Sauveur, bannissez, je vous en conjure, bannissez la boisson.
BANNISSEZ-LA de votre table,
BANNISSEZ-LA de votre maison.
et, pour l’amour de Christ, BANNISSEZ-LA de Sa maison.
Ne mêlez pas plus longtemps sur le même autel les sacrifices à Christ et aux démons.
BANNISSEZ aussi tous ceux qui fabriquent ce poison distillé, BANNISSEZ-LES de votre intimité, que dis-je? de votre société.
Cessez tout commerce avec ceux qui s’enrichissent en volant à l’homme sa raison, à la femme son honneur, aux enfants leur patrimoine et leur pain.
Cessez de reconnaître, non seulement comme chrétiens, mais même comme hommes, ceux qui s’engraissent aux dépens de la faiblesse, des vices et des souffrances de leurs semblables.
Déployez l’étendard de la mort sur les brasseries, les distilleries et les cabarets; criez aux gens imprévoyants que la mort et la damnation les guettent derrière ces comptoirs splendidement ornés, et qu’ils courent aux flammes lugubres de la perdition à travers ces tables brillamment polies.
CHRÉTIEN, LE TEMPS EST VENU OU TOUT ACCOMMODEMENT SUR CETTE QUESTION DE LA BOISSON EST LA PLUS GRANDE TRAHISON À LA CAUSE DE CHRIST, ET LA PLUS DURE CRUAUTÉ ENVERS DES MILLIONS D’EURE QUI SOUFFRENT ET QUI MEURENT.
Qu’on ne me parle pas de charité vis-à-vis des brasseurs, distillateurs et débitants!
VOTRE FAUSSE CHARITÉ À LEUR ÉGARD A DÉJÀ PRÉCIPITÉ DES MILLIONS D’ÊTRES DANS LES ABÎMES DE L’ENFER!
Ne me parlez pas d'une charité frayant avec ces Pharisiens, qui dévorent les maisons des veuves et abandonnent les pauvres victimes de leur cupidité et de leur puissance aux larmes, à la souffrance et à la mort!
Ne me parlez pas de cette charité qui voulait river les fers de trois millions d’esclaves, là-bas, en Amérique, plutôt que de troubler le bien-être et d’amoindrir l’opulence de quelques riches planteurs!
UNE TELLE CHARITÉ SENT LE SERPENT ANCIEN ET SON ACCENT LA TRAHIT.
Telle n’était pas la charité de Jésus.
Celle-ci portait le Sauveur au milieu des multitudes accablées de souffrance, mais elle remettait à leur place ceux qui profitaient des maux et des chagrins dont ils étaient les auteurs, tout en ornant les tombeaux des prophètes et en payant la dîme de la menthe, de l’anis et du cumin!
«Pourtant, dira l’un de nos amis chrétiens, nous devons avoir patience.»
Eh! répondons-nous, nous avons bénéficié d’une longue patience dans les temps d’ignorance pendant lesquels Dieu et les hommes étaient disposés à fermer les yeux; mais nous déclarons que le temps de la patience est passé. La terre est inondée de lumière, et si les hommes ne la voient pas, c’est qu’ils ne le veulent pas.
ET VOICI LA CONDAMNATION FINALE ET DÉFINITIVE DE TOUTE CLASSE DE PÉCHEURS; C’EST QUE:
«LA LUMIÈRE EST VENUE DANS LE MONDE ET QUE LES HOMMES ONT MIEUX AIMÉ LES TÉNÈBRES QUE LA LUMIÈRE, PARCE QUE LEURS ŒUVRES SONT MAUVAISES;»
CE QUE NOUS POUVONS AUSSI COMPRENDRE, PARCE QUE LEURS GAINS SONT GRANDS.
Que parlez-vous de charité? Ô chrétiens!
Voyez ces multitudes qui, par le destructeur, LA BOISSON, sont conduites à leur perte comme des moutons à la boucherie!
Voyez ces milliers, que dis-je? ces dizaines de milliers d’êtres, vos compatriotes, maris ou pères, dépouillés tout d’un coup de leur fortune, de leur virilité, de leur raison, et à la charge désormais de leurs malheureuses femmes et de leurs pauvres enfants, pour lesquels ils sont plus méchants déraisonnables, tyranniques et sauvages que les bêtes fauves des forêts!
Voyez ces milliers de pauvres femmes abîmées dans la douleur; on les appelle des épouses, et elles ont à endurer toutes les tyrannies et toutes les furies d’un ivrogne, pendant qu’elles doivent travailler pour le pain des enfants et se débattre en vain pour leur conserver un asile où reposer leur tète.
Voyez cette multitude de jeunes gens attirés hors de la maison paternelle, excités au mépris des conseils de leurs parents, perdus dans de joyeuses et immorales compagnies, déchus de leur innocence et de leur vertu première et tombés dans la paresse, la débauche et le crime!
Voyez ces multitudes d’abandonnés, enfants que leurs parents délaissent, dix fois plus à plaindre que les innocents jetés par une mère païenne dans les flots du Gange ou du Nil!
Voyez leur corps émacié et demi-nu, leur intelligence et leur âme incultes et pleines de ténèbres, et demandez-vous alors combien de temps encore ce Jaggernaut moral roulera dans nos rues et quand ce prince de l’empire de Satan cessera de faire peser son sceptre sur cette nation pompeusement nommée le pays de l’Évangile!
DEBOUT, CHRÉTIENS, DEBOUT, ET SUS À L’ENNEMI!
VOUS ET VOUS SEULS EN ÊTES CAPABLES, CAR VOTRE DIEU COMBATTRA POUR VOUS.
OH! VENEZ ET COMBATTEZ AVEC LUI CONTRE CE PUISSANT CHAMPION DE L’ENFER, ET IL VOUS DONNERA LE POUVOIR DE LE JETER BAS; MAIS PRENEZ TOUTE SON ARMURE, EN LAQUELLE IL SE CONFIAIT.
En avant 1910 06 04
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