L’ALCOOLISME A LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS
OPINION DE QUELQUES PARLEMENTAIRES
M. JAURÈS.
On a parlé du fléau de l’alcoolisme. Est-ce, par hasard, un fléau naturel qui se développe indépendamment de la volonté des hommes?
Il y a trois ans, je voyageais en Normandie avec un médecin qui m'a fait visiter les fermes voisines, et j’ai vu là des hommes à la lèvre pendante, à l’œil hébété, et le médecin me disait; Quel malheur qu’on ait rétabli la libre production de l’alcool à la maison du paysan!
M. l’Abbé LEMIRE.
On a raison de demander la suppression de l’absinthe. Nous devons faire plus. Nous oublions trop l’effrayante multiplicité des cabarets. Or, ce n’est pas seulement dans les villes tumultueuses, c’est aussi au fond de nos campagnes les plus retirées qu’à la faveur d’une enseigne trompeuse et alléchante on a laissé s’ouvrir de véritables cavernes de brigands.
M. Joseph REINACH.
Un jour viendra, et je le vois poindre, où ce sera la masse électorale elle-même qui se retournera contre les pouvoirs imprévoyants ou pusillanimes qui n’auront pas su préserver à temps le corps et l’âme de la race.
En avant 1910 06 04
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DE LA SOUMISSION À LA VOLONTÉ DE DIEU
C’est dans la sainte volonté de Dieu que se trouvent l'égalité et le repos. Dans la vie des passions et de la volonté propre:
– on pense aujourd’hui une chose, et demain une autre;
– une chose durant la nuit, et une autre durant le jour;
– une quand on est triste, et une autre quand on est de bonne humeur;
– une chose quand l’espérance rit à nos désirs, une autre quand elle se retire de nous.
Le seul remède à ces altérations journalières et à ces inégalités de notre vie, c’est la soumission à la sainte volonté de Dieu. Comme Dieu est toujours le même dans tous les changements qu’il opère au-dehors, l'homme soumis à sa volonté est toujours le même. Il n’a pas besoin de chercher des raisons pour se calmer: la souveraine raison, c’est ce que Dieu veut.
Bossuet.
En avant 1910 06 04
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QUI APPELLEREZ-VOUS A VOTRE LIT DE MORT?
Moody présidait une réunion, il fut interrompu par un moqueur qui s’écria avec mépris:
— Je crois que l’homme qui a inventé le gaz d’éclairage a fait beaucoup plus pour le monde que Jésus-Christ.
La réplique ne se fit pas attendre.
— Cet ami a parfaitement raison de dire son opinion. Je suppose qu’il mettra ses vues en pratique. Moi, quand je serai sur le point de mourir, je ferai appeler un homme qui pourra me parler de Jésus-Christ, le Sauveur des pécheurs; mais je suppose que notre ami fera venir le gazier le plus rapproché!
L’assemblée se tourna du côté de l’interrupteur, mais celui-ci ne souffla mot.
En avant 1910 06 04
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