BOISSONS ALCOOLIQUES ET CHRISTIANISME
DE LA VALEUR DE L’ABSTINENCE COMME AUXILIAIRE DU CHRISTIANISME AGRESSIF.
Par Madame Booth
L’abstinence totale a de la valeur en ce qu’elle sépare les hommes de ces sociétés qui les empêchent d’aller entendre la parole de Dieu.
Comment voulez-vous que quelqu’un croie sans avoir entendu?
Nous trouvons une quantité de personnes qui, sans être réellement ivrognes, sont tellement tenues par l’habitude de boire, qu'il semble exister autour d’eux une barrière qui les empêche de recevoir les vérités de l’Évangile. Les rues et les lieux publics sont les seuls endroits où une parole divine puisse les atteindre, et hélas! il est peu de chrétiens qui adoptent cette façon vulgaire et si hors de saison d’aller prêcher l’Évangile, ce qui fait qu’il y en a des milliers qui n’entendent jamais parler de Celui par lequel seul ils peuvent être sauvés.
Maintenant, l'abstinence en atteint beaucoup en les séparant de toutes ces sociétés mondaines et en les remplaçant par des réunions où ils subissent une bonne influence. Lorsqu’un homme a été habitué à passer ses soirées du dimanche — comme des milliers le font — dans des parties de plaisir, des jardins, des soirées où la bouteille est le principal lien, lorsqu’un tel homme devient abstinent, il sort de son orbite et naturellement cherche comment il pourra disposer de son temps.
Il sent le besoin d’aller quelque part, de s’associer à quelqu’un et bien souvent s’en va à la maison de Dieu. Nous en connaissons un grand nombre qui ont été ainsi gagnés à Christ, amenés au bonheur et jl y en aura bien davantage lorsque l’Église comprendra mieux qu’elle doit adapter ses moyens et ses services aux capacités et aux nécessités de ses auditeurs.
III. — L'abstinence absolue est, comme force conservatrice, une précieuse alliée de l’Évangile.
Nous devons, non seulement attaquer le royaume des ténèbres, mais aussi garder à tout prix notre butin.
Quand l’esprit du mal est mis à la porte, nous devons tout faire pour le maintenir dehors, sous peine de voir le dernier état du converti devenir pire que le premier.
Quand un homme est gagné à l’influence du Saint-Esprit, quand il se reconnaît pécheur et se donne au Sauveur, on doit lui expliquer alors qu’il ne fait que commencer sa course vers le ciel, et que pour courir de façon à y entrer, il doit rejeter tout fardeau, tenir son corps sous le joug, veiller, prier et être vainqueur dans la tentation.
Pour ceux qui ont été adonnés à l’intempérance, une expérience universelle prouve qu’il n’y a absolument aucun espoir de les voir tenir ferme, s’ils n’abandonnent tout à fait la boisson.
Notre Seigneur enseignait à ses disciples à prier pour vaincre la tentation, et, à différentes reprises, il nous avertit et nous recommande de nous tenir nous-mêmes à l’écart, et c’est à cette condition que sont attachées ses promesses de grâce et de délivrance.
Nulle part Dieu n’a promis de garder lui-même l’homme qui, sans nécessité, et uniquement par complaisance pour lui-même, se laisse tomber dans la tentation.
Oh! alors, QUELLE REDOUTABLE RESPONSABILITÉ encourent les chrétiens qui disent à l’ivrogne converti, qui disent à n'importe quel homme: «Vous pouvez sans danger user modérément de la boisson.» Vous pouvez jouer avec ce feu de l’enfer dans votre sein et vous confier en Dieu, pour qu’il vous garde d’être brûlé.
Hélas! comme ces conseillers font, à leur insu, le jeu de Satan dans ses attaques rusées contre le Seigneur! «Jette-toi en bas, car il est écrit qu’il enverra ses anges pour prendre soin de toi; et ils te porteront dans leurs bras, de peur que ton pied ne vienne à heurter contre une pierre.»
Oh! que tous nos frères et sœurs gravent dans leur cœur cette mémorable réponse: «Tu ne tenteras point le Seigneur ton Dieu.»
Mais il y a plus.
L’abstinence est non seulement précieuse, que dis-je, indispensable pour garder ceux qui ont échappé au pouvoir de la boisson, ce grand destructeur, mais elle est précieuse également pour empêcher les autres de succomber.
Nous professons tous de croire qu’il vaut mieux prévenir le mal que d’avoir à le guérir, Puis donc qu’il est prouvé que les spiritueux sont le plus dangereux obstacle à la persévérance dans le bien, et la puissante cause de faiblesse, de défaillance et d’apostasie, les chrétiens ne doivent-ils pas s’efforcer, tant par leur exemple que par leur parole, de mettre en garde contre la boisson leurs frères jeunes, faibles et inexpérimentés?
Un homme peut-il répondre de ce qui arrivera, s’il porte une bouteille à la bouche de son semblable, quand même elle serait très petite ou très élégante?
Dieu menace de Sa malédiction tous ceux qui commettent pareil acte, et des milliers de parents aux cheveux blancs, de femmes au cœur brisé, d'enfants en pleurs et déjà flétris par le péché, disent en gémissant: «Amen», à la redoutable sentence de Dieu.
Parfois il arrive que l’homme peut absorber des spiritueux, comme l’on dit, en quantité modérée, et n’en point souffrir d’une manière apparente; néanmoins, que ces hommes prennent garde de toucher à ce que Dieu a maudit, car il y a des plaies invisibles, plus effroyables que toutes les plaies d’Égypte.
(À suivre).
En avant 1910 05 21
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