Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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NOTES ET RÉFLEXIONS SUR LA MORT


Par le chef d’État-Major

Le Roi est mort!

«L’homme s’en va vers sa demeure éternelle et les pleureurs parcourent les rues.»

«Comme la nuée se dissipe et s’en va,

Celui qui descend au séjour des morts ne remontera pas!

Il ne reviendra plus dans sa maison,

Et le lieu qu'il habitait ne le connaîtra plus.»


Quelle terrible chose est la mort!

«Une voix dit: Crie! — Et il répond: Que crierai-je?

Toute chair est comme l'herbe

Et tout son éclat comme la fleur des champs

L’herbe sèche, la fleur tombe,

Quand le vent de l’Éternel souffle dessus:

Certainement le peuple est comme l'herbe

L’herbe sèche, la fleur tombe;

Mais la parole de notre Dieu subsiste éternellement.»


Oui, quelle chose terrible est la mort! Tellement naturelle et pourtant tellement contre nature. Si désagréable, si affligeante, si bouleversante. Plans et projets humains, conçus par la sagesse la plus élevée, et soutenus par notre détermination la plus grande, comme tout cela s’écroule dans la plus profonde confusion ou se réduit à néant, enseveli dans l’oubli comme les châteaux de sable que les enfants construisent sur le bord de la mer et qui sont balayés par la marée! Fini, tout est fini!


* * *


Combien soudaine est la mort! Peu importe combien elle fut longtemps attendue, la flèche atteint néanmoins son but final avec un effet foudroyant. Quel choc produit ce terrible coup! Oh! fatal changement, devenir en un triste jour

Un corps sans vie, une argile inanimée. Quelle interruption forcée produit la mort!

À combien de tâches inachevées la mort ne vient-elle pas couper court.

Le bien qu’on avait l’intention de faire, mais qui restait toujours à l’état de projet, ne pourra plus jamais être fait!

Le devoir accepté, mais toujours incomplet et qui ne sera jamais terminé, «car il n’ya ni œuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse, dans le séjour des morts, où tu vas.»

Combien de promesses qui auraient pu être accomplies, et qui doivent rester à jamais brisées!

Combien d’ambitions — légitimes ou non — doivent rester à jamais inassouvies!

Dans cette interruption forcée que cause la mort gît la moitié de l'amertume qui l’accompagne. Quel silence produit la mort! «Ce n’est pas le séjour des morts qui te loue, Ce n’est pas la mort qui te célèbre


Elle ensevelit avec elle beaucoup, beaucoup, mais elle ne rend rien.

La haine, avec son feu consumant, et l'amour avec ses yeux flamboyants, si puissants qu’ils puissent être, doivent s'en retourner de la tombe comme ils y sont venus, sans avoir pu obtenir un mot ou un signe du désert silencieux.

Les morts ne parlent pas.

L’amour, la haine, l'envie qu'ils ont pu éprouver sont maintenant évanouis.


ILS NE POSSÈDENT PLUS QUOI QUE CE SOIT SOUS LE SOLEIL.


Ils ne peuvent plus confesser la mauvaise action qui les ronge — il n’y a plus là de confesseur.

Ils ne peuvent plus se repentir, car il n’y'a pas place pour le repentir.

Ils ne peuvent plus connaître le pardon, car le pardon n’est plus offert aux morts.

S’ils pouvaient parler — dire un seul mot aux vivants, — oh! combien les choses se présenteraient sous un jour différent, absolument différent — s’ils pouvaient seulement prononcer un mot — rien qu’un mot! Mais cela ne se peut. La tombe est muette.

Quel appel ce grand silence est pour ceux qui lisent ces lignes, de dire maintenant, pendant qu’il en est temps encore, le mot qui devrait être dit!


LA MORT MARQUE LA FIN DE CERTAINES CHOSES.


On a décrit la vie humaine comme une succession de portes ouvertes. La mort les ferme toutes.

Il est vrai que quelquefois ces portes de l’espoir et de l’occasion sont également fermées par une faute ou par une autre avant la mort. Mais, à la fin pourtant, une au moins reste toujours ouverte. «Tant que la vie prolonge sa lumière précieuse, il y a place pour la grâce et l’espoir demeure.»


Mais la mort ferme à la fin même la porte de la grâce.

C’est à la fois la fin de la grande occasion du pécheur et de celle du Sauveur.


* * *


La mort n’est, pas la fin de tout. «Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement.»

«Ce n’est pas la souffrance qu’occasionne la mort, que je crains, a dit quelqu'un, mais JE NE PUIS SUPPORTER D’ENVISAGER LA FACE DU JUGE.»


Nous devons être prêts à envisager la Face du Juge.

Si nous voulons avoir la paix en mourant, ou quelque chose de semblable après la mort, nous devons être réellement prêt pour ce moment où nous serons appelés à regarder la Face du Juge!

Êtes-vous prêts?

Tout lien n’est pas rompu avec les morts. Les vivants et les morts auront à se rencontrer à nouveau.

Quelle rencontre joyeuse ce sera pour quelques-uns!

Quelle rencontre pleine de tristesse pour d’autres!

Mais, quoi qu’il en soit, cette rencontre doit avoir lieu. «La mort n’est pas une sombre vallée, mais une voie publique».

Nous devons tous franchir une fois ses pentes glissantes.

Je dois le faire. Vous aurez à le faire.

Où cela nous conduira-t-il?

Où cela vous conduira-t-il?

On dit quelquefois que les hommes ne viennent au monde qu’afin d’apprendre comment le quitter.


Avez-vous considéré cette question et étudié cette leçon?

Le navigateur qui se confierait aux courants de l’Océan pour le conduire au port ferait une folie. Celui qui agirait ainsi serait infailliblement détruit. Est-ce que vous vous fiez aux courants de l’océan de la vie pour conduire votre barque au havre?

Ce serait un espoir fatal, qui ne pourrait que vous conduire à un désastre assuré.

La mort est souvent fructueuse. «Le sang des martyrs est la semence de l’Église».

«Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit.»

C’est l'une des lois de Dieu qui gouverne le monde, qui nous entoure à la vie par la mort.


La mort fait du reste apparaître certaines vies sous leur vrai jour.

Elle rend quelques-unes d’entre elles sublimes, éclairant notre vue et nos souvenirs, adoucissant les angles et illuminant les points sombres.

Quelques-uns de ceux que nous avons connus ont. exercé une plus grande influence sur nous quand, tel un grain de blé. ils sont tombés en terre, que lorsqu’ils étaient avec nous leurs actions ont germé et ont fleuri dans leur tombeau, leur amour se perpétue et par delà les portes de la mort, nous entendons le puissant écho des paroles qu'ils nous ont dites il y a longtemps.


«Celui qui sème pour l’esprit moissonnera de l'esprit la vie éternelle».


La mort est souvent un mystère. Chez beaucoup, même chez beaucoup de ceux qui connaissent la puissance de Christ, elle provoque le grand «Pourquoi?» de l’incrédulité, et en vérité la mort de quelques-uns est un mystère. Il est beaucoup mieux de dire ainsi que de professer expliquer ce qu’en réalité nous ne comprenons pas.

Ce mystère est souvent la grande amertume de la coupe.

Mourir, quand on est si jeune!

Mourir quand on a tant besoin de vous!

Mourir si tôt, après avoir réellement commencé à vivre!

Mourir en présence d’une si grande tâche à accomplir!

Oh! pourquoi doit-il en être ainsi?

Oh! combien d’ombre et de tristesse ont été jetées ainsi sur des cœurs et sur des intérieurs par la persistance de ce «pourquoi?» intensifiant la répulsion pour la hideuse visiteuse, ajoutant à toutes ses terreurs la plus grande de toutes — le doute.

En présence de tels doutes, la mort de Jésus-Christ n’a-t-elle pas en elle-même quelque chose qui puisse bannir les terreurs de ceux qui Le connaissent?

Ne nous dit-ILpas:

«J’ai passé par là avant vous. Je sais de quoi je parle. Puissant pour sauver, je suis resté seul à fouler au pressoir. À ma ceinture sont suspendues les clefs de la vie et de la mort. Moi, même moi, j’ai dû passer par la mort! Oui, une mort réelle et cruelle, mais, je suis vivant à jamais»?


* * *


Oui, c’est là le couronnement de l’édifice, «car si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur; et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur».

Est-ce vrai pour vous?

Bramwell Booth.

En avant 1910 05 21



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