Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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VISION

(OU.... QUAND LA MORT PREND LA PAROLE)


Les clartés du jour s’envolaient vers d’autres rivages, les ombres de la nuit s’approchaient. C’était à cette heure du soir à laquelle le tumulte du travail tend à décroître et où la paix, la tranquillité, le repos semblent prendre possession de la création.

Sur la cime du peuplier voisin le merle, sans se lasser, répétait son chant vigoureux et quelques lézards attardés paraissaient prendre plaisir à rester un instant encore sur la pierre que le soleil avait chauffée. Une douce brise secouait timidement les feuilles des arbres... Je m’étais assis sur la muraille qui servait de clôture au champ du repos et, regardant toutes ces tombes sur lesquelles les branches des saules pleureurs ou quelques tiges de rosier se penchaient tristement, un sentiment d’angoisse m’envahit.

Pourquoi, me dis-je, a-t-il fallu que la souffrance et la mort vinssent s’abattre sur tant d’êtres et semer partout l’épouvante et l’horreur?

AVANT D’ARRIVER À CE POINT TERMINUS, quelle balance pèsera, quelle mesure pourra contenir tout le désespoir, toutes les souffrances, toutes les larmes des êtres qui sont descendus ici, dans ce grand silence du séjour de la mort?...

Qui nous instruira?

Qui sondera le mystère et nous en donnera une solution vraie?

J’en étais là de mes réflexions quand soudain j’entendis, se rapprochant dans ma direction, un pas pressé. C’était comme l’ouragan qui brise tout sur son passage, comme ce moment sombre qui précède l’orage, comme à l’arrivée en coup de vent de l’épervier qui fond sur quelque pauvre oiselet...

À l’instant, un visage de spectre se trouva là, en face de moi. Craintif, saisi, presque épouvanté, je demandai à l’horrible personnage qui s’avançait vers moi:

Qui es-tu? Que veux-tu?


Je suis la Mort! fut la réponse.

Je viens des confins du mystère et je veux, pour toi, lever un peu le voile qui te cache l’au-delà pour te faire comprendre le pourquoi de la destinée et mon utilité. Comme tous ceux de ta race, tu me hais et tu me crains. En effet, je te l’accorde, il n’y a rien en moi d’attrayant, mais ne crains point, ne t’enfuis pas, il est certain que tu tireras instruction de mon enseignement.

Ensuite, fais-en part à ton prochain, dis-leur mes vertus et ma puissance.


Je suis la Mort, puissance redoutable, ange terrible, frappant sans pitié.

Il fut un jour où tes ancêtres, fidèles serviteurs de la vérité, ne me connaissaient point, dans les jours de délices qu’ils vécurent dans l’Éden, hélas! trop vite détruit.

Je n’avais point encore franchi les frontières de votre univers, mais:


au jour où, par une folle désobéissance,

le péché entra dans le cœur de l’homme,

je franchis l’espace et je vins élire domicile sur la Terre.


Dès lors, je frappe sans relâche; RIEN NE M’ARRÊTE, ni les splendeurs des grands, ni les misères du pauvre.

Je courbe sous mon sceptre le souverain sur son trône et, sauf trois ou quatre exceptions, tout être humain fait un jour mon horrible connaissance.

Mais je ne suis pourtant pas si malfaisante que vous voulez bien le croire; je représente les principes de l’égalité.

Tous égaux devant moi: ni or, ni argent, ni savoir, ni jeunesse, ni vieillesse ne m’arrêtent;


QUAND L’ORDRE DIVIN EST DONNÉ, J’AGIS!


PretPourRencontre

J’arrête les orgueilleux par la souffrance, je les avertis de devenir humbles.

L’avare est arrêté par moi dans son œuvre néfaste,

Le tyran est brisé et les faibles, les petits respirent enfin.

Sans moi, où iriez-vous?

Resterait-il sur terre beaucoup de croyants?


N’IMPORTE QUI PENSE À MOI, en vient à réfléchir sur ses actes et commence de la vie à considérer la fin.

N’est-ce pas moi, lorsque je frappe, qui prépare les âmes à la prière, qui suscite dans leur cœur des appels à la miséricorde, à la bonté divine?

Et si, partout où je passe, je jette le désarroi et le désordre, de telle façon que vous, les humains, vous donnez beaucoup de temps à réparer le résultat de mon activité, est-ce que je ne fais pas comprendre à chacun cette grande leçon: LA BRIÈVETÉ DE LA VIE?

Mon apparition ne provoque-t-elle pas des repentirs sublimes, des pardons et des accords qui ne se seraient pas produits dans des jours de santé?

L’œuvre de Christ n’est-elle pas mieux saisie et n’en comprend-on pas mieux la valeur lorsque je frappe à la porte d’une demeure?

Va, sois sans crainte, pour moi aussi ma mission va finir.

Vous mourrez, mais pour renaître à cette croix où fut immolé le Fils de Dieu en rémission des péchés. Il a arrêté pour vous mon action et mis en évidence la vie et l’immortalité.

À sa voix, ceux qui sont là, dans les sépulcres, se réveilleront un jour, et CEUX QUI L’AURONT AIMÉ PRENDRONT LEUR PLACE AU SÉJOUR DE L’ÉTERNELLE LUMIÈRE.


Alors mon règne sera terminé

PARCE QUE CELUI QUI CROIT EN LUI (EN JÉSUS) , A LA VIE.


Brigadier Jeanmonod.

En avant 1904 07 30


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RÉVEILLEZ LES DORMEURS!


Voilà notre oeuvre, réveiller les gens, et c’est la grande responsabilité du chrétien.

Si tel homme avec lequel vous entrez en contact meurt et est damné dans son sommeil, tandis que vous n’employez aucun des moyens raisonnables et sensés de le réveiller, Dieu vous redemandera son âme.

Réveillez-le! Réveillez-le!

En avant 1904 07 30



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