EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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RENOUVEAU ET PENTECÔTE

Malgré la température inclémente dont nous avons joui ces dernières semaines, le renouveau est dans l’air. Depuis longtemps, les bourgeons ont fait leur apparition, les arbres se sont couverts de feuilles, buissons et haies ont fleuri et les oiseaux — malgré la neige venue tardivement — ont salué la venue du renouveau.

Sous la poussée de la sève printanière toute la nature a revêtu une parure nouvelle. Les troubadours ailés célèbrent à gorge déployée le retour des beaux jours, les prairies s’émaillent de fleurs et d’autres tapies sous la mousse des forêts réservent leurs trésors à l’amateur des solitudes des bois. Ceux dont la délicate santé escomptent l’arrivée du soleil vivifiant ont poussé un soupir de satisfaction. Voici les beaux jours! et avec eux toutes les conséquences heureuses que leur venue suppose: les promenades bienfaisantes, les bains d’air et d’oxygène réparateurs.

L’espoir a refleuri pour eux. La guérison viendra, quel bonheur! Et, avec la guérison l’activité bienfaisante, la vie normale le travail qui rend joyeux: Vive le renouveau!

Oui, vive le renouveau, vive le soleil, vive la vie au dehors, à l’air libre, vive les fleurs, la verdure, les bocages animés par le chant des oiseaux, vive la nature chantant un hymne au Créateur!

OUI, VIVE LE RENOUVEAU dans la Création extérieure! mais vive LE RENOUVEAU DANS LA CRÉATION PAR EXCELLENCE, L’ÂME HUMAINE!

Lecteur, ton âme est-elle en fête?

Le printemps est-il venu dans ton cœur, toutes les vieilles choses mortes et fanées du passé, tous les souvenirs mauvais, tout cela a-t-il été balayé sous la montée puissante de la sève divine semant la vie sur Son passage?

Je pensais à cela ces derniers temps en voyant ici et là dans Paris, aller et venir des fillettes en costume blanc de première communion. Quel beau symbole que ce pur et léger costume de mousseline — image de la pureté de l’âme — et quel beau nom que ce nom de première communion!

Union avec Dieu! Est-il état plus désirable?

Que dis-je, ne devrait-ce pas être l’état normal de tous ceux qui se réclament du nom de chrétiens?

Mais l’union avec Dieu suppose nécessairement la séparation d’avec tout ce qui n’est pas ce qu’il aime — séparation d’avec tout mal, et toute apparence de mal par conséquent victoire complète et constante sur le péché.

Est-ce votre expérience et si non pourquoi pas?

N’est-ce pas là, la religion de Jésus-Christ?

N’est-Il pas venu tout exprès mettre en évidence ce principe fondamental de la vie de Dieu dans l’individu et de l’obligation pour celui-ci d’y convier autrui à son tour. Christ vivant en nous, nous transformant à Son image, nous rendant capables de triompher du mal en nous et autour de nous, voilà l’objectif, mais qui nous donnera cette puissance?

Qui l’a donnée aux apôtres?

Rappelez-vous l’esprit et les dispositions de ceux-ci du vivant de leur Maître. Ils l’aimaient, n’avaient-ils pas tout quitté pour le suivre?

Ils avaient reçu Ses enseignements et les avaient précieusement serrés dans leur cœur. Ils s’étaient même essayés à imiter son activité, mais, hélas! ils n’avaient pas compris son œuvre, sa mission?

Leurs yeux étaient demeurés fermés aux réalités divines et c’est pourquoi Jésus — sachant cela, sachant qu’ils n’étaient pas prêts à remplir la mission qu’il voulait leur confier — et cela malgré une vie côte à côte pendant trois ans, Jésus est obligé de leur dire:

«Il vous est avantageux que je m’en aille!»

Et, après leur avoir recommandé de ne pas s’éloigner de Jérusalem II leur dit:

«Vous recevrez la puissance du Saint-Esprit qui viendra sur vous, et vous serez mes témoins... jusqu’aux extrémités de la terre.»

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Voilà le secret: recevoir le Saint-Esprit!

L’avez-vous reçu?

Sans lui vous ne pouvez être témoins de Jésus-Christ.

– Lui seul peut vous rendre participant de la vie divine,

– Lui seul peut consumer en vous tout interdit,

– Lui seul peut vous donner le courage de tout braver pour le représenter fidèlement.

C’est le don de Pentecôte, le précieux cadeau que reçurent les apôtres réunis en prière dans la Chambre haute.....

C’est le Saint-Esprit qui fit de Pierre, lâche au point de trahir son Maître à cause d’une question d’une pauvre servante, l’homme le plus courageux et le plus humble. Ah! il n’a plus envie de Le renier! Écoutez-le plutôt prêcher à la foule réunie par milliers autour de lui, et rendre témoignage à Jésus.

«Ce Jésus que vous avez crucifié, c’est ce Jésus que Dieu a ressuscité, nous en sommes tous témoins!»

Quelle hardiesse! C’est un autre Pierre, un Pierre transformé par l’Esprit-Saint et qui, dès lors, est un témoin fidèle et humble. Trois mille âmes s’ajoutèrent à l’Église ce jour-là.

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Le Saint-Esprit, voilà par excellence ce qui manque aux disciples de Jésus en notre vingtième siècle. (et 21e siècle)

Il n’y a pas eu chez eux de Pentecôte et c’est pourquoi leur vie religieuse est stérile. On se plaint qu’à notre époque l’incrédulité gagne chaque jour du terrain, que le nombre des incroyants augmenté sans cesse, ne serait-ce pas que la croyance est en réalité morte chez ceux qui croient encore la posséder et pensent être chrétiens.

Ils croient, si vous voulez, mais ils croient de tête, mais ils ne font pas l’expérience d’une foi agissante, ils ne peuvent pas dire:

Je «sais» par expérience. Il l’a fait pour moi. J'ai reçu le Saint-Esprit qui a brûlé le péché dans mon cœur. Je suis maintenant un autre homme.

Voilà le renouveau, le renouveau qui transforme la nature intime et morale de l’individu, sa nature profonde, le fond de son être.

C’est le renouveau dont beaucoup même et surtout parmi les incrédules ont soif. Ils sont à la recherche d’une puissance rénovatrice qui empêchera la désagrégation des caractères, la voilà la puissance rénovatrice, c’est le renouveau de Pentecôte, le renouveau que seul le Saint-Esprit produit dans un cœur et dans une vie.

Avez-vous reçu le Saint-Esprit?

La France se meurt faute du Saint-Esprit dans le cœur des enfants de Dieu. Là, est le nœud de la question. Si tous se liguaient d’un bout à l’autre de notre pays pour implorer Dieu de les mettre en état de le recevoir, s’ils persévéraient dans la prière, d’un même cœur, la promesse se réaliserait pour eux comme pour les premiers apôtres.» 

Le voulez-vous?

En avant 1910 05 21