Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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CE QU’ILS ÉTAIENT

(et ce qu'ils sont devenus)


Sa pauvre femme se tenait debout sur le pas de sa porte, fumant sa pipe, quand il rentra à la maison ce soir-là.

C’était une nouveauté de le voir entrer ainsi tranquillement, lui qui avait l’habitude de proférer des jurons ou de se servir d’un langage ordurier.

C’était un mineur belge et il avait tellement habitué sa femme à partager sa façon de vivre et ses mœurs d'ivrogne que l’un pouvait sembler tout aussi dégradé que l’autre. Ce n’était pas une chose extraordinaire pour les voisins d’être réveillés par les cris de terreur de la pauvre femme que son mari maltraitait.

Qu’est-ce qui avait donc pu arriver pour le rendre si tranquille ce soir-là?

Il avait été placé sous une influence absolument nouvelle, dont il ressentait l’effet calmant, si différent de celui qu’avaient produit les emprisonnements successifs subis précédemment. Il avait été, en effet, à l’Armée du Salut, s’était JETÉ AUX PIEDS DE JÉSUS, ET IL S’ÉTAIT RELEVÉ DE SES GENOUX UN HOMME NOUVEAU.

À partir de cette heure, il ne retourna plus au cabaret; et, avant peu, dans la chambre même où il avait l’habitude de traîner sa femme par les cheveux, se tenaient des réunions où beaucoup de ceux qui avaient été autrefois ses compagnons de péché devinrent comme lui de nouvelles créatures en Jésus-Christ.

Sa femme et lui avaient plusieurs enfants et deux de leurs filles aînées étaient employées à cribler du charbon à l’entrée de la fosse. Ce que leur vie avait été jusque-là, on peut aisément se l’imaginer.

Pour boire, jurer et se battre, elles ne se montraient que trop les dignes filles de leur père. Mais bientôt toute la famille fut convertie.

Les jeunes filles chantèrent les chants de l’Armée à leur travail et quand un moment difficile survenait avec, comme conséquence, un abaissement général des salaires, on leur maintenait les leurs parce que l’influence qu’elles exerçaient sur tous les ouvriers était trop précieuse pour être perdue.

Peut-être vous sentez-vous remués à la description d’un tel intérieur et remerciez-vous Dieu à la pensée que cela se passait en Belgique et pas en Angleterre (Cet article est extrait d'un livre publié en Angleterre).


* * *


Hélas! Permettez que je place devant vous la description que me fit l’autre jour un de nos meilleurs camarades, de la condition dans laquelle il se trouvait, il y a bien des années, quand il rencontra pour le première fois l’Armée du Salut.

Lui aussi était mineur, un homme des plus compétents, tout aussi capable dans l’art d’entraîner les chiens que dans son travail journalier accompli sous terre.

Mon père, dit-il, était un bandit qui avait l’habitude de m’envoyer au cabaret chercher à boire et était toujours occupé à blasphémer et à me battre. Ensuite, il m’envoya à la mine et je fus traité par tous comme un chien (qu'on se rappelle que cela se passait il y a trente ou quarante ans) (Article publié en 1910); je n’ai jamais su ce qu’était la prière et j’étais si complètement dans les ténèbres que lorsqu’ils parvinrent à m'amener dans une réunion et à me conduire au banc des pénitents pour y prier, je ne compris pas réellement ce qu’il fallait faire, n’ayant aucune idée que j’avais besoin de devenir un homme meilleur, même si je le pouvais.

«Quand je quittai la réunion, je me sentis pire que jamais et je me dis à moi même: «Maintenant, tu es fini; tu es un plus grand fou que tu n’as jamais été.»

Mais la femme avec laquelle je vivais en savait un peu plus que moi sur la prière juste assez pour m’encourager à essayer encore. J’ai été aussi aidé par d'autres, spécialement par quelques-uns.

«Il y avait par exemple un homme que j’avais remarqué particulièrement. Un jour, dans un cortège, une pierre l’atteignit à la tête et quand il y porta la main il la retira pleine de sang. Cependant, il continua à chanter tout du long de la route. À quelqu’un qui lui conseillait de porter plainte contre l’homme qui lui avait lancé la pierre il répondit:

«Porter plainte contre lui? Jamais! Prions pour lui!»

Cela me montra ce dont j’avais réellement besoin et je n'ai jamais cessé de prier jusqu’à ce que j’aie compris exactement ce que c’était qu’être sauvé.

«Je me suis une fois agenouillé et j’ai prié pendant une heure entière dans la petite maison où je gardai mes chiens car j’avais résolu de ne pas cesser de prier jusqu’à ce que je me sente sûr que Dieu avait réellement fait de moi un homme bon.

Le soir où je fus sauvé je n'avais ni sou ni chemise ayant l’habitude de tout porter au Mont de Piété pour boire et j’avais 1.200 francs de dettes (en 1910).

Je vivais alors avec une femme qui n’était pas ma femme, mais l'Armée s’en occupa, lui procura un logement séparé et un an après je fus marié à une brave femme.


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La condition dégradée des femmes anglaises qui vivent dans de tels milieux, peut à peine être surpassée où que ce soit. Un agent de police fut un jour appelé dans un cabaret où onze femmes avaient attaché le tenancier afin de pouvoir se servir elles-mêmes toutes les boissons qu’elles désiraient.

L’agent de police dut emprunter une voiture à bras et les conduire une à une au commissariat. Mais peu de temps après vous auriez pu voir neuf de ces onze femmes marcher dans nos cortèges, jouant du tambourin, et chantant à la gloire de Celui qui prouve Sa puissance pour sauver «les pires de ceux qui viennent à Dieu par Lui.»

La dixième de cette terrible compagnie devait fournir un trop triste exemple de la façon dont meurent ces femmes «Je m’en vais à la maison, dit-elle un jour, pour donner à manger à mon bébé.»

Elle partit, se coucha avec le bébé, mais quand sa mère vint pour rechercher une cruche qu’elle avait emportée afin d’avoir davantage à boire, elle la trouva morte.

Pensez aux enfants élevés dans un tel intérieur! Vous pouvez par suite comprendre la sympathie qu’éprouvent nos gens pour les ivrognes et leur famille, si vous vous rappelez que beaucoup d’entre eux n’ont été que trop accoutumés au spectacle de tels intérieurs.


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Dans une occasion, un Officier était étrangement embarrassé pour savoir comment guider quelques nouveaux convertis dans le bon chemin. C’étaient deux couples mariés, agenouillés devant Dieu dans un sentiment de réelle repentance et désireux de recommencer une nouvelle vie. Mais on découvrit que neuf ans auparavant ces deux hommes, dans un moment d’ivresse, avaient simplement «échangé leurs femmes» et que par suite c’était une famille d’enfants illégitimes. Le vicaire de la paroisse était intéressé et prêt à faciliter les divorces et les mariages nécessaires, mais, de façon assez étrange, les deux femmes moururent toutes deux bientôt après, et de cette manière les cas se trouvaient régularisés d’office!

C’est une aide inappréciable pour de telles gens de trouver dans l’Armée un corps de vrais amis qui ne désespèrent pas d’eux et sont prêts à tenter tout ce qui est humainement possible pour les aider à sortir de la fange de leurs péchés.


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Un pauvre homme, qui était entré dans une de nos salles pris de boisson, était étendu sur le parquet tandis qu’une ardente prière montait vers Dieu en sa faveur, sans que rien pût faire penser qu’il pourrait être capable de prier.

À la fin, un des Soldats dit:

«C’est pas la peine da continuer, ramenons-le chez lui et nous verrons demain!»

Mais l’homme comprenait la situation mieux qu’on ne le supposait.

«J’ai toujours pensé jusqu’à maintenant, dit-il à l’un de ses camarades de travail, que tu étais un homme de Dieu; mais tu es un plus grand menteur que n'importe lequel d’entre eux: tu dis que tu crois que je suis en danger et cependant tu veux me conduire à la maison pour me laisser mourir

«Je resterai toute la nuit, avec toi, Tom, si tu veux être sauvé», répondit celui qui était ainsi interpellé..., et Tom fut sauvé.

Sa femme était morte peu de temps auparavant, par suite de sa négligence, et il s’attendait d’un jour à l’autre à être arrêté pour cette raison. Mais plusieurs de ses camarades de travail avaient été aussi convertis, et quand il fut en effet arrêté et condamné, tous, d'un commun accord, engagèrent leurs montres pour payer l’amende qui lui assurait la liberté.

Tom vit maintenant dans sa propre maison. Il est propriétaire de plusieurs bateaux de charbon et a un fils qui est le secrétaire privé d’un homme influent dans le monde politique.


* * *


Nous montrerons dans l’article suivant que l’Armée n’est pas du tout exclusivement recrutée dans de tels milieux. Nous comptons parmi nos Soldats beaucoup de ceux qui disaient n’avoir «jamais fait de mal à personne» avant que leurs yeux eussent été ouverts au fait que «TOUS ONT PÉCHÉ ET ATTENTÉ À LA GLOIRE DE DIEU» et que ceux qui n’aident pas les hommes à aller vers le Ciel les aident nécessairement à aller vers l’Enfer.

En réalité, nous aurions gagné beaucoup plus de recrues parmi l’aristocratie du travail, si nous avions pu, il y a vingt ans, construire des salles comme celles que nous avons aujourd’hui, au lieu de nous contenter de vieux magasins que nous tâchions d’approprier pour notre usage, avec le moins de frais possible.

Mais les temps et les goûts ont changé depuis 1870, et aujourd'hui si l’on veut réunir des foules, même les plus pauvres, il faut entrer en ligne de compte avec les directeurs de music-halls et autres lieux de plaisir, mais tout cela demande de l’argent.

En avant 1910 05 07



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